Macron veut sanctionner les pays refusant les migrants

Emmanuel Macron, à l’Elysée à Paris, le 5 juin 2018 afp.com/PHILIPPE WOJAZER

Le chef de l’Etat s’est dit en faveur de sanctions financières contre les pays de l’Union européenne qui refuseraient d’accueillir des réfugiés.

Avec le Premier ministre espagnol, il a également proposé la création de « centres fermés » samedi.

Emmanuel Macron a présenté samedi ses solutions dans la crise des migrants qui secoue l’Europe. Au cours d’une conférence de presse avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le président s’est prononcé en faveur de sanctions financières envers les pays de l’Union européenne qui refuseraient d’accueillir des réfugiés.

« Je suis favorable à ce qu’il y ait des sanctions qui existent en cas de non solidarité (…), à ce que des conditions sur ce sujet soient mises au financement d’aides structurelles », a-t-il précisé. « Je suis résolument favorable à ce qu’il y ait des mécanismes qui prennent en compte cela. C’est un débat qui viendra en temps voulu. »

Favorables à la création de « centres d’accueil fermés »

Le chef de l’Etat a également estimé qu' »on ne peut avoir des pays qui bénéficient massivement de la solidarité de l’UE et qui revendiquent massivement leur égoïsme national quand il s’agit de sujets migratoires ». Cette annonce intervient alors que l’Italie et Malte ont refusé d’accueillir le bateau Lifeline avec à son bord 230 migrants sauvés en Méditerranée, une semaine après la polémique autour de l’Aquarius.

Le chef de l’Etat français et le nouveau Premier ministre espagnol se sont aussi déclarés favorables à la création de centres d’accueil fermés dans les pays européens d’arrivée des migrants, afin d’y étudier leurs cas, d’accorder l’asile à ceux qui le méritent et d’être en mesure de raccompagner les autres dans leur pays d’origine.

Actuellement, il n’existe pratiquement pas de centres fermés où on instruit les dossiers des migrants en Europe, hormis quelques rares cas en Grèce et en Italie gérés par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). La proposition franco-espagnole prévoit une action à plus grande échelle avec des centres fermés dans « le pays le plus proche du débarquement », où les migrants devraient rester jusqu’à ce que leur cas soit étudié.

« Ne pas nous laisser bousculer par les extrêmes »

« Une fois débarqués sur le sol européen, nous sommes favorables à mettre en place des centres fermés conformément au HCR, avec des moyens européens qui permettent (…) une solidarité financière immédiate, une instruction rapide des dossiers, une solidarité européenne pour que chaque pays prenne de manière organisée les personnes qui ont droit à l’asile », a expliqué le chef de l’Etat.

Pour les migrants qui n’ont pas droit à l’asile, Emmanuel Macron a souligné la nécessité d’avoir « une solidarité européenne et une efficacité pour raccompagner » ces personnes « vers leur pays d’orgine » et « en aucun cas vers des pays de transit ». « C’est une solution qui est coopérative et respectueuse du droit. Nous devons tenir nos principes et ne pas nous laisser bousculer par les extrêmes », a-t-il ajouté à la veille d’un mini-sommet européen sur la question.

Source : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/macron-veut-sanctionner-les-pays-refusant-les-migrants_2019829.html

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.