La thèse DUHEM-JAKI ou l’explication du rôle des croyances chrétiennes dans l’essor de la science comparées aux idées païennes anti-scientifiques en regard des grandes civilisations

Jésus : le Sauveur de la science !

par Eric V. Snow, M.A.
(traduit et abrégé par Michel Lalonde et Laurence Tisdall).

Lorsque nous pensons au rôle qu’a joué le christianisme dans l’avènement de la science, à quoi pensons-nous? À la façon dont il en entrava l’essor, comme lors du conflit entre Galilée (1564-1642) et l’inquisition au 17e siècle? Ou peut-être pensons-nous à Thomas Huxley débattant de l’évolution avec l’évêque Wilberforce, au 19e siècle? Ce que nous vous proposons maintenant, c’est de prendre une profonde inspiration et de sortir du climat intellectuel très sécularisé d’aujourd’hui et de considérer ceci : la science moderne s’est développée grâce à des laïcs ouvertement chrétiens, des théologiens, des moines, des professeurs d’universités et des enseignants de monastères des époques du Moyen-Âge et de la Renaissance. Le point que nous voulons faire ressortir est que la conception du monde issue du christianisme était absolument nécessaire au développement de la science moderne, comme le démontre la thèse de Duhem-Jaki.

Pierre Duhem et Stanley Jaki tracent un lien direct entre la métaphysique chrétienne, son rejet de diverses conceptions philosophiques du classicisme grec, et la naissance d’une science autonome1.

UNE DÉFINITION DE LA SCIENCE

Si l’on veut se faire une idée de ce qui se qualifie comme science, il est préférable d’introduire ici une définition, afin d’éviter les malentendus : la science est la collecte systématique de connaissances sur la nature, par l’usage exclusif de la raison et de l’expérience des sens, afin de découvrir les lois sous-jacentes de la nature, qui expliquent comment la nature est organisée et qui permettent de faire, avec précision, des prédictions à propos des processus ou des objets naturels.

Dans toutes les civilisations du monde, seule la géométrie grecque a répondu pleinement à cette définition. Il faut aussi inclure les mathématiques en général, avant l’époque de Galilée.

LES FONDEMENTS DE LA THÈSE DUHEM-JAKI

Quels sont donc les principes de base de la thèse Duhem-Jaki ? D’abord elle nie que les causes sociologiques non intellectuelles, qui sont des causes externes, soient des conditions suffisantes pour créer la science moderne. Comme Jaki le mentionne :

L’historiographie de la science doit encore faire face à la problématique suivante : Pourquoi trois grandes cultures anciennes (la Chine, l’Inde et l’Égypte) manifestent-elles, indépendamment l’une de l’autre, un modèle de développement similaire par rapport à la science? Le modèle est celui d’une science morte à sa naissance, malgré la disponibilité de talents, d’organisation sociale et de paix.2

En effet, quoique les talents, l’organisation sociale et la paix soient nécessaires au développement de la science dans une civilisation, ils ne suffisent pas. C’est pourquoi nous devons examiner le climat intellectuel afin de comprendre pourquoi une seule civilisation, l’occident, a pu développer une science moderne autonome.

LE CLIMAT INTELLECTUEL : LES IDÉES QUI EMPÊCHENT LE DÉVELOPPEMENT DE LA SCIENCE

Quelles idées doit-on retrouver, dans le climat intellectuel d’une civilisation, pour que la science se préserve elle-même plutôt que de subir un déclin après quelques centaines d’années de progrès? Voici les réponses que proposent Duhem et Jaki :

« D’un point de vue scientifique, il doit exister une conception linéaire du temps, et ce dernier doit être potentiellement quantifiable. Cette conception doit clairement distinguer le passé, le présent et l’avenir, et soutenir une perception scientifique de la nature et de ses relations de cause à effet. Dans la tradition judéo-chrétienne, cette idée provient de l’action de Dieu créant l’univers à partir de rien et à un temps précis dans le passé. Le temps est conçu comme progressant jusqu’au présent puis continuant dans le futur jusqu’au retour de Jésus-Christ et au jour du jugement. Certaines civilisations voient plutôt le temps selon le concept de la « Grande Année ». Elles croient en l’existence de cycles temporels de plusieurs centaines d’années, au cours desquels le futur répète exactement ou presque le passé, ce qui rend tout progrès théoriquement impossible. Cette conception du temps cultive un sentiment de « déjà-vu » ou de désespoir, empêchant le développement de la science. »

Pour que la science existe, les phénomènes naturels ne peuvent être interprétés selon des explications « a priori » (avant l’expérience) et pseudo-scientifiques qui ne décrivent pas vraiment les causes des événements. Citons comme exemple l’astrologie.

La science ne peut se développer en présence d’une conception organismique de la nature. Selon cette conception, l’univers est vivant et se compare à un énorme organisme traversant le processus cyclique mentionné ci-haut, de la naissance à la maturité. Il finit par mourir pour renaître à nouveau. Le lien avec le panthéisme, une conception hindoue commune selon laquelle TOUT est Dieu, est ici évident. Ce point de vue perçoit les rochers, les planètes, les étoiles, les océans, et les autres objets naturels, comme ayant une volonté et une intelligence propres.

La science ne peut se développer si l’on rejette la réalité d’un ordre à la base de l’univers. On ne voit pas souvent les humains se mettre à étudier soigneusement ce qu’ils considèrent ne pas exister vraiment, ou ce qui peut être changé à volonté par un ou des dieux ou par la nature elle-même.

Pour qu’il existe une astronomie scientifique, les cieux (l’espace sidéral) ne doivent pas être considérés comme vivants, ou divins.

Un équilibre entre la raison et la foi est nécessaire. Il ne doit pas y avoir de gens religieux qui rejettent totalement la science ou les lois naturelles, ni de philosophes scientifiques qui rejettent les prétentions de la vérité religieuse.

L’homme doit être perçu comme fondamentalement différent du reste de la nature, comme ayant une pensée qui le rend qualitativement différent des animaux et autres organismes vivants, et non pas seulement quantitativement différent. Les fondements de ce point de vue sont établis dans la conception judéo-chrétienne du monde, qu’on retrouve dans le livre de la Genèse : l’homme et la femme furent créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, et il leur fut déclaré qu’ils dominaient sur les animaux (Gen.1.26-29).

Tant que toutes, ou la plupart, des idées fausses dans ce domaine sont endossées par la majorité des intellectuels (sages) d’une culture, la science ne peut s’auto-préserver dans une civilisation. Ceci est particulièrement vrai dans le cas de la science qui étudie le mouvement des objets dans la réalité du monde extérieur (particulièrement la physique).

Il se peut que le lien entre l’acceptation ou le rejet de telles idées et l’essor de la science moderne ne vous paraisse pas si évident3. Nous sommes conscients que beaucoup d’explications sont nécessaires pour prouver ces liens, et que cet article ne fait qu’effleurer le sujet. Les lecteurs désireux d’en savoir plus sont invités à consulter en particulier les travaux de Jaki4. Nous nous contenterons ici d’observer qu’on trouve chez certaines civilisations, comme l’Inde hindoue, toutes ou la plupart de ces idées fausses alors que chez d’autres, comme la Chine, il y en a moins, et que chez d’autres, comme l’Islam, il y en a encore moins. Il est intéressant de noter que la science a progressé de façon proportionnelle au rejet de ces idées. En effet, elle s’est davantage développée au sein de l’Islam, et moins en Chine, et encore moins dans l’Inde hindoue.

Par exemple, les Chinois n’avaient pas la fausse croyance que les cieux sont divins ou vivants.5 Cette idée, qu’on retrouve dans On the Heavens, une œuvre marquante du philosophe grec Aristote (384-322 avant J.-C.), empêcha le développement de la science indigène islamique de façon permanente6, et de la science chrétienne pendant plusieurs siècles, avant d’être finalement rejetée. Quant à la science hindoue, en ce qui concerne le monde matériel, elle fut littéralement écrasée sous le poids de la plupart de ses concepts intellectuels erronés : la réalité du monde extérieur et de son ordre sous-jacent fut rejetée, les cycles éternels et la perception organismique de la nature furent embrassés, les cieux étant perçus comme divins. Pour ce qui est de la science islamique, elle aurait pu se préserver si le livre sacré de l’Islam, le Coran, n’avait pas exagéré l’importance de la volonté et de la puissance de Dieu par rapport à sa raison, et si les philosophes et scientifiques musulmans n’avaient pas subi l’influence de la physique et de la philosophie d’Aristote.

LA CHINE

Quelles idées métaphysiques, se trouvant dans la philosophie et la religion chinoises, ont empêché la science de se développer? En premier lieu, le concept des cycles éternels était très certainement présent. Quels sont les problèmes créés par l’acceptation de tels cycles de milliers d’années, au cours desquels le monde et ses civilisations sont créés et détruits à répétition, seulement pour être recréés à nouveau? Ces façons de voir créent d’abord un sentiment métaphysique de désespoir et de passivité7, puisque peu importe à quel point les humains s’efforcent d’arriver au succès, de travailler et de penser, les résultats de tous leurs efforts seront détruits. Ensuite, une vision non linéaire du temps rend inutile la quantification précise de ce dernier (la mesure avec des nombres). Cette conception amène aussi les gens à confondre l’ordre de la cause et de l’effet, puisque l’idée de succession est affaiblie. Contrairement à tout cela, la science requiert des investigateurs non passifs, une quantification précise du temps, et la connaissance exacte des causes. Par conséquent, les idées fausses mentionnées précédemment doivent être fermement rejetées si l’on veut que la science subsiste.

En deuxième lieu, les Chinois ont tristement souffert (malgré qu’ils ne fussent pas les seuls) des diverses explications « a priori » et pseudo-scientifiques attribuées aux phénomènes naturels. Dans la pensée chinoise les deux meilleurs exemples de cela sont, d’un côté, les deux forces du Yin et du Yang et, de l’autre, le livre des Changements (I Ching). Le Yin (femelle) et le Yang (mâle) étaient perçus comme les deux forces de la nature et de ses processus. On utilisait le Yin et le Yang pour expliquer l’attraction de deux aimants et pour décrire les mouvements du soleil, de la lune et des étoiles.8 De la même façon, le I Ching était un manuel de divination qui alignait divers dictons et des interprétations de phénomènes naturels au moyen de différents symboles. Par l’entremise de ce livre, on donnait une interprétation immédiate à toute observation de la nature (« présage »), quant à ses causes et à sa signification. La fausse croyance pseudo-scientifique la plus répandue était l’astrologie. Elle empoisonna l’Islam, l’Inde et la Chine, et même le christianisme à un certain degré.

Quelles sont les conséquences découlant de ces explications « a priori » et pseudo-scientifiques des phénomènes naturels? Ils engourdissent l’esprit humain en lui faisant croire qu’il sait pourquoi ces phénomènes naturels se produisent, alors qu’en réalité les lois naturelles lui sont encore inconnues. Lorsque les gens croient que leur destinée est liée à des entités comme le Yin et le Yang ou à la position des étoiles et que les processus naturels en dépendent, ils ont l’illusion de la connaissance sur la base de l’ignorance.

En troisième lieu, une autre conception métaphysique empêchant le développement de la science chinoise fut une vision organismique de la nature, qui conçoit l’ensemble de la nature comme une énorme créature vivante traversant un cycle répétitif de naissance, de maturation, et de mort. On considère que les humains en font partie et que, fondamentalement, ils sont comme les animaux. Le Taoïsme, qui fut adopté par Lao-Tzu, philosophe chinois du 6e siècle avant Jésus-Christ, concevait la nature comme « une entité vivante englobant tout, animée par des volontés impersonnelles ».9 Cette façon de voir la nature, comme un vaste et unique organisme agissant de manière spontanée (source d’inspiration mystique pour les adeptes de l’environnementalisme et du nouvel-âge), empêcha les Chinois de développer l’idée de la loi naturelle au sens moderne de l’expression.

L’INDE

Si l’on se déplace vers l’ouest jusqu’en Inde, on observe que le problème de l’absence d’une science moderne se présente avec la même ambiguïté. La civilisation hindoue du sous-continent était ancienne, bien établie, et extrêmement riche matériellement selon les standards de l’époque. On doit donner un crédit énorme à la pensée indienne pour l’invention remarquable des chiffres indo-arabes, et l’indication de la position et du concept du zéro. Sans ce système d’énumération, la quantification (facile) des phénomènes naturels et des substances, qui est tellement nécessaire au développement de la science moderne, n’aurait jamais pu se faire.10 Malheureusement, la civilisation hindoue dans son ensemble fut accablée par la métaphysique la plus anti-scientifique qu’on puisse imaginer.

Le concept hindou de maya, selon lequel les données des sens ne relatent qu’une illusion et non un monde extérieur, était anti-scientifique à l’extrême. De plus, le panthéisme hindou posa problème au développement d’une astronomie scientifique, parce que les cieux étaient perçus comme divins et animés. La pseudo-science la plus répandue en Eurasie fut, et est encore, l’astrologie, qui exerce une influence néfaste sur l’Inde. Le fait de lier la destinée d’une personne à une interprétation arbitraire de la position des étoiles et des planètes en un jour donné est un rejet de la perspective scientifique. Cela encourage chez les individus une attitude passive, fataliste, et un rejet complet du libre arbitre. Pourquoi se préoccuper de connaître ou de changer le monde, lorsque notre destin a été déterminé par les cieux ?

LE MONDE ISLAMIQUE ET ARABE

L’échec de création d’une science moderne dans le monde islamique nous apparaît comme beaucoup plus étrange que celui de l’Inde ou de la Chine. L’épanouissement de la science et de l’érudition islamiques sous les Umayyades (de l’an 661 à 750) et au début du règne des Abbassides (de 750 à 1258), qui se sont inspirés des anciens classiques grecs, fut simplement remarquable. De plus, à cause de la croyance en un Dieu unique qui créa l’univers à un moment défini, et de la conception que le temps s’écoule de façon linéaire jusqu’au jour du jugement, les Musulmans n’étaient pas susceptibles d’être la proie des cycles éternels, de la vision organismique de l’univers ni de l’astrologie. L’Islam orthodoxe ne niait pas la réalité du monde extérieur, et elle ne pouvait pas non plus penser que les cieux étaient divins ou vivants puisqu’elle insistait fortement sur la nature monothéiste (l’unicité) de Dieu. Alors pourquoi la science islamique a-t-elle périclité après l’an 1200 ?

Malheureusement pour le monde islamique, ses éminences les plus influentes en philosophie, en théologie et en science prirent de très fâcheux tournants. La difficulté majeure était le manque d’équilibre entre la foi et la raison, provenant à l’origine de l’insistance du Coran sur la volonté absolue et arbitraire de Dieu. Ainsi, les deux théologiens islamiques les plus importants, al-Ashari (de 873 à 935) et al-Ghazzali (de 1058 à 1111) avaient une forte propension au mysticisme, et ils mettaient beaucoup l’accent sur la volonté de Dieu, au détriment de sa raison. L’œuvre d’al-Ghazzali, L’Incohérence des philosophes, attaquait sévèrement les philosophes aristotéliciens appelés les mutazilites. Al-Ghazzali défendait la doctrine de l’occasionalisme, qui prétend que la loi de cause à effet est seulement due à l’intervention continuelle et directe de Dieu dans l’univers. Par exemple, si je laisse tomber une roche sur mon orteil, la douleur de mon orteil existe seulement parce que Dieu l’a causée à ce moment même. Elle n’a pas de lien avec les propriétés de la roche ou de mon orteil. On peut facilement imaginer les conséquences directes et néfastes d’une telle conception sur l’idée d’une loi scientifique de la nature.

De plus, il est étrange de constater que malgré les principes de l’Islam orthodoxe, qui sont clairement opposés à des concepts comme les cycles éternels, l’astrologie, et la vision organismique de la nature, le monde musulman acceptait largement ces concept. Cela se reflétait dans leur croyance que les cieux étaient vivants et divins.

Toutefois, il existe une explication plus profonde à l’échec de la science musulmane : Mohamed (de 570 à 632), fondateur et prophète de l’Islam, a mis dans le Coran l’accent sur la volonté et la puissance de Dieu au prix de son rationalisme. Les gens pensent souvent que le Dieu de la Bible est exactement comme le Dieu du Coran, surtout les personnes non religieuses qui croient que « toutes les religions sont pareilles ». Toutefois, cette supposition est sérieusement remise en question lorsqu’on compare les textes et l’histoire de la Bible et ceux du Coran. Considérons le sérieux du commentaire suivant de Morey, alors qu’il étudiait l’impact de la théologie du Coran sur la science:

Parce que le Dieu de la Bible est limité par sa propre nature juste et qu’il y a certaines choses qu’il ne peut pas faire, il est totalement conséquent et digne de confiance. Mais lorsque nous étudions les actions d’Allah dans le Coran, nous découvrons qu’il est totalement capricieux et indigne de notre confiance. Il n’est pas lié par sa nature ou sa parole.11

Ainsi, en mettant l’accent sur la volonté changeante et arbitraire de Dieu au détriment de sa raison, la métaphysique du Coran a contribué au naufrage de la science islamique en créant une perception affaiblie des lois naturelles et de l’ordre de l’univers.

LE CONFLIT ENTRE LA THÉOLOGIE CHRÉTIENNE ET LES IDÉES PAÏENNES ANTI-SCIENTIFIQUES

À l’Ouest, les croyances païennes aux cycles éternels, à la vision organismique de la nature, à la spéculation astrologique, à la divinité et à la nature vivante des cieux, et à la nature illusoire du monde extérieur se fracassèrent contre le roc de la théologie chrétienne. Ainsi, quoique le corpus classique encourage fortement la croyance en de tels concepts anti-scientifiques à l’Ouest, il y avait toujours suffisamment de résistance culturelle interne dans la communauté intellectuelle chrétienne pour que celle-ci ne tombe pas totalement sous l’emprise de concepts païens comme ceux-là. Les dogmes de la théologie chrétienne ont permis à certaines communautés intellectuelles de dépouiller les classiques de l’antiquité de l’influence désastreuse de ces concepts anti-scientifiques qui entraient en conflit avec leurs idées religieuses. Cela a permis l’essor d’une science moderne véritable.

CONCLUSION

Dans cet article, nous avons fait un bref survol de la thèse de Duhem-Jaki. Elle démontre comment le christianisme favorisa l’essor d’une science moderne et autonome en Europe en dépouillant la pensée païenne grecque des fausses idées métaphysiques qui faisaient obstacle à la science. De façon générale, la perspective séculière militante, qui influence la majorité des intellectuels occidentaux, permit une certaine dissimulation des faits concernant le rôle du christianisme dans l’avènement de la science. De nombreux auteurs, comme l’écrivain de science-fiction renommé H.G.Wells dans The Outline of History (les grandes lignes de l’histoire), commettent une erreur. Comme l’a signalé l’historien Christopher Dawson, ils se concentrent sur « les réalisations techniques et mécaniques de la civilisation moderne… mais ne font pas un juste compte rendu du mouvement de la pensée scientifique qui précéda ces réalisations et les rendit possible. »12  Avec la montée du mysticisme oriental, de l’astrologie et de l’occultisme en Occident, ces intellectuels doivent considérer la survie de la science dans un monde qui retourne de plus en plus aux idées qui auraient empêché sa progression dans le passé si le christianisme ne les avait pas écartées. Comme Jaki l’a souligné, Jésus est le Sauveur de la science – sans sa parole, sur laquelle est fondé le christianisme, elle n’aurait jamais existé en ce monde.

RÉFÉRENCES.

(1) Robert K. Merton, « Science in Seventeenth Century England », Osiris, 1938, pp 360-632. (Ed.ong.)
(2) Stanley Jaki, The Savior of Science (Washington, D.C.: Regnery Gateway, 1988), p.35
(3) Probablement le meilleur livre en anglais sur le sujet : Stanley Jaki, Science and Creation from Eternal Cycles to an Oscillating Universe (New York: Science History Publications, 1974). Bien sûr, l’ultime ressource sur le sujet est Le Système du monde de Pierre Duhem, composé de 10 volumes.
(4) Pour bien commencer, deux livres de Stanley L. Jaki : The Savior of Science (Washington, D.C.:Regnery/Gateway,1988); The Origin of Science and the Science of its Origin (South Bend. IN:
Regnery/Gateway, 1978).
(5) Jacques Gernet,  » Christian and Chinese World Views in the Seventeenth Century « , Diogenes, Spring 1979, p.105.
(6) Jaki, Science and Creation, pp. 205, 208.
(7) ou un sentiment contraire de contentement,  » l’illusion que je suis au sommet et que j’y reste, du moins au sens où le déclin irréversible ne commencera à se faire sentir que par ma progéniture lointaine  » (Jaki, Savior of Science, p.42). Alors vous commencez à penser qu’aucune amélioration n’est possible ou nécessaire.
(8) Jaki, Science and Creation, p.45
(9) ldem, p.29
(10) Toutefois, le christianisme eut tout de même un rôle concernant l’application de ce nouveau système de nombres, à cause de sa perception que Dieu est rationnel et qu’il a créé un univers ordonné. « Ils (les Parisiens précurseurs de Galilée, Buride et Oresme) devinrent le point de départ (de la science moderne), parce qu’ils étaient imbus de ce qui est vérité d’Évangile pour les chrétiens, alors que cela ne l’avait jamais été pour les Grecs anciens, c’est-à-dire que l’univers n’est pas Dieu, mais seulement la fabrication pleinement cohérente d’un créateur rationnel. À cause de leur croyance en cette cohérence, ils purent approcher le phénomène du mouvement vu globalement avec une vision quantitative, une approche étrangère aux grecs » Jaki, Origin of Science. p.85. Une telle analyse mine gravement la croyance courante des agnostiques et athées selon laquelle les Grecs auraient pu créer la science moderne si ce n’avait été de l’apparition du christianisme et du déclin de l’empire romain.
(11) Robert Morey, Islam Unveiled. The True Desert Storm , (Shermans Dale, PA: Scholars Press, 1991), p.58.
(12) Christopher Dawson, John J. MuIloy, ed., The Dvnamics of World Historv (New York: New American Library, 1956), p. 364.
Remarque : Eric Snow a donné sa thèse de 25 pages à Laurence Tisdall lors d’une conférence créationniste que ce dernier donnait à Lansing, Michigan, et nous utilisons une version abrégée avec sa permission.

Source : http://situconnaissasledondedieu.centerblog.net/117-jesus-le-sauveur-de-la-science-



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