Interruption volontaire de vieillesse…Ben alors, on aime la vie finalement?

2021 : Jacqueline Jencquel renonce finalement à planifier sa mort

Dans une vidéo diffusée par Konbini en 2018, Jacqueline Jencquel, s’engageait à mourir en 2020 via un suicide assisté en Suisse. À la veille de 2021, la septuagénaire se confie à Marianne. Elle renonce à la planification précise de sa mort et regrette l’engrenage médiatique qui l’a mise sous les projecteurs.

2021, c’est dans quelques heures. Et Jacqueline Jencquel se trouve piégée par le décompte de son auto-condamnation à mort. « Bonjour, je sais pourquoi vous m’appelez. Vous allez me demander pourquoi je ne suis pas encore morte ! », soupire-t-elle d’emblée, en décrochant son combiné. Depuis deux ans, la question est récurrente et commence à lui peser.

Tout a débuté ce 25 août 2018, dans une vidéo diffusée par Konbini news– relayée des milliers de fois – où elle déclarait au journaliste militant Hugo Clément : « Bonjour, je m’appelle Jacqueline Jencquel, j’ai 74 ans, et j’ai décidé en janvier 2020, de mettre fin à mes jours. »  Prise par l’engrenage médiatique, elle a publié en juin dernier « Terminer en beauté », aux éditions Favre. Dans cet ouvrage, elle décalait la date de son trépas à la fin de l’année 2020. À la veille de 2021, la septuagénaire regrette ces propos : « C’était complètement con ». Et de déplorer les méthodes médiatiques de Konbini qui l’ont projetée ensuite sur l’arène médiatique : « Dix fois, Hugo Clément m’a fait répéter cette première phrase pour en faire une prise de vue choc. Moi, je me suis laissée piéger. Ensuite, on m’a clouée sur cette date ». 

TÉMOIGNAGES MORBIDES, BEAUX SCORES D’AUDIENCE

Ce n’est pas la première fois que la chaîne Konbini épingle ainsi les idées loufoques de personnes isolées pour les ériger en revendications sociétales. Et au passage, faire de beaux scores d’audiences. En mars 2019, le média diffusait le témoignage morbide et infanticide d’Anne Ratier, mère de famille déclarant avoir assassiné en 1987 son fils tétraplégique alors âgé de trois ans. En juin 2019, c’était une femme qui affirmait ne pas vouloir d’enfant pour préserver la planète.

Aujourd’hui, Jacqueline Jencquel dit avoir fait les frais de cette mise sous les projecteurs. Et d’avoir été, en quelque sorte, un jouet médiatique. En son for intérieur, elle pensait réellement planifier son suicide assisté en 2020. De la même génération que Brigitte Bardot, elle était en pleine crise de vieillesse. La perspective du grand âge l’effrayait – et c’est toujours le cas. Planifier sa mort publiquement, c’était une forme de provocation. Sauf qu’à l’allumage de ce pétard médiatique, elle s’est transformée en une égérie zombie. Et elle s’est laissée prendre dans l’engrenage.

« JACQUELINE, VOUS ALLEZ MOURIR DANS UN MOIS, POURQUOI ? »

Cela a perturbé ses relations familiales. Un de ses petits-enfants, celui qui habite à Paris, a été moqué dans son école :« Alors, ta mémé va mourir ? ». Face aux questions voyeuristes, ces derniers mois, elle a senti monter en elle un malaise. L’été dernier, sur le plateau de BFM TV, un journaliste l’interroge : « Jacqueline, vous allez mourir dans un mois, pourquoi ? ». Elle de se justifier d’être encore en vie. Et de bafouiller. Absurde situation.

D’abord, début 2020, un de ses amis a eu des ennuis judiciaires et elle se devait d’être là pour l’épauler. Ensuite, le 29 octobre dernier, un de ses petits-fils est né. « Sa naissance a eu lieu le jour de mon anniversaire. En plus, ses parents l’ont appelé « Jack » et « Jack », c’est mon surnom » murmure la grand-mère. « On n’est pas maître de son destin », affirme celle qui, pourtant, ne renie pas ses combats de soixante-huitardes – elle milite pour le suicide assisté à 70 ans, comme elle a milité pour l’avortement à 20 ans. Mais pour 2021, elle bazarde les décompteurs de suicides et élargit son combat à celui, plus large, de « la dignité des personnes âgées ». Pour continuer à vivre, j’ai besoin de me battre pour quelque chose ».

MISE A JOUR (31 décembre 2020, 18h09):

Sur Twitter le journaliste Hugo Clément se défend  et rappelle que Jacqueline Jencquel avait fait part de sa volonté dans d’autres médias que Konbini : « Marianne se livre […] à une manipulation en diffusant des propos de Jacqueline Jencquel, que l’intéressée estime « dénaturés » et en faisant croire à ses lecteurs que c’est lors de notre interview qu’elle s’est engagée sur cette date de janvier 2020. Fake news.« 

Marianne maintient sa retranscription des propos de Jacqueline Jencquel.

Source : https://www.marianne.net/societe/sciences-et-bioethique/2021-jacqueline-jencquel-renonce-finalement-a-planifier-sa-mort

Lire cet article : http://www.parolesdedieu.fr/jai-milite-toute-ma-vie-pour-livg-linterruption-volontaire-de-grossesse-aujourdhui-je-milite-pour-livv-linterruption-volontaire-de-viei/

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