Les guerres inutiles pour le pétrole.
Depuis les années 1880, les géologues occidentaux ont promu l’idée jamais prouvée que les hydrocarbures (pétrole et gaz) étaient rares sur cette planète. L’idée d’une rareté des nouvelles découvertes, combinée avec celle du vidage progressif des vieux gisements, apparaît faire sens au gré des rapports empiriques évoquant des vieux champs de pétrole épuisés. Les géologues occidentaux persistent à prétendre que le pétrole est un carburant fossile, dérivé de matériaux organiques (cadavres de dinosaures morts, restes d’arbres et d’algues…), et en effet on peut penser que le volume de ces détritus biologiques accumulés durant quelques 230 millions d’années est tout de même conséquent. Le seul problème est que la réalité a à présent été prouvée, comme étant tout à fait l’opposée d’une telle rareté prétendue du pétrole. Il s’agit là d’une très bonne nouvelle, en tout cas ça devrait, parce que cela signifie que la cause de plus d’un siècle de guerres et autres combats pour ce pétrole si rare, était en fait erronée…
Par F. William Engdahl, le 3 mai 2016
Une équipe d’élite transdisciplinaire de scientifiques russes et ukrainiens (à cette époque ils étaient tous soviétiques), se vit confier le mandat par Staline au début des années 1950 dans le contexte de la Guerre froide, de rendre l’URSS totalement indépendante des importations occidentales de pétrole pour son économie. Ce que ces brillants scientifiques découvrirent était qu’en fait le pétrole, loin d’être biologique dans sa genèse, était en fait abiotique. Mieux, ils postulèrent et prouvèrent plus tard qu’il était en fait continuellement régénéré dans les profondeurs du manteau terrestre, puis poussé vers la surface, s’en rapprochant aussi près que la géologie de la subsurface le permettait. Ainsi la dynamique du noyau terrestre était une sorte d’énorme four nucléaire créant constamment de nouveaux hydrocarbures: pétrole, gaz, charbon, et même des diamants, qui sont en effet un autre type rare d’hydrocarbures.
À présent, six décennies plus tard, les scientifiques russes viennent de voir leur honneur vengé non sans ironie, par les dernières personnes auxquelles nous aurions pu penser pour cela: il s’agit en effet de chercheurs issus de l’Administration Nationale pour l’Aéronautique et l’Espace des États-Unis d’Amérique, c’est-à-dire la NASA.
La NASA confirme l’existence d’hydrocarbures sur d’autres planètes.
Les photos de Titan, le satellite de Saturne, prises en spectroscopie proche infrarouge par la sonde spatiale Cassini de la NASA orbitant en ce moment même autour de Saturne, confirme en effet l’existence de vastes lacs de méthane à sa surface. La plus étendue de ces concentrations de méthane mesure quelques 2400 km² pour une profondeur d’au moins 1 mètre[1]. Cassini, mission d’exploration conjointe de la NASA, de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) et de l’Agence Spatiale Italienne ASI (Agenzia Spaziale Italiana), est un vaisseau spatial robotique sophistiqué orbitant au sein des anneaux de Saturne, et étudiant en détail le système Saturnien.
Ralph Lorenz, membre de l’équipe radar Cassini issue du Laboratoire de Physique Appliquée de l’Université Johns Hopkins [Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory], a ainsi rapporté dans les Geophysical Research Letters que la lune orange de Saturne, Titan, possède ainsi des centaines de fois plus d’hydrocarbures liquides que toutes les réserves en gaz naturel et en pétrole connues sur Terre, si l’on en croit donc les données recueillies par la sonde Cassini. Les hydrocarbures y pleuvent du ciel, s’accumulant en formant de vastes dépôts formant des lacs et des dunes[2].
Des confirmations ont par la suite été recueillies de ce que le gaz méthane, la plus simple molécule parmi la famille des hydrocarbures qui incluent les pétroles, les goudrons, le charbon et même les diamants, est abondant dans notre univers dans des endroits où les dinosaures auraient été bien embarrassés de poser leurs grosses pattes. Les scientifiques de l’Institut Max Planck pour la Radioastronomie [Max–Planck–Institut für Radioastronomie] de Bonn, Allemagne, ont ainsi découvert que la nébuleuse dite « de la Tête de cheval » dans la constellation d’Orion, contient elle aussi un vaste champ d’hydrocarbures[3].
Le pétrole n’est donc pas une énergie fossile.
En clair, le pétrole n’est donc pas une « énergie fossile » comme les géologues occidentaux l’ont donc clamé, mais sans jamais le prouver scientifiquement depuis plus de 100 ans. L’importance de cette réalité scientifique a été largement bloquée loin des médias PC[4] occidentaux. Le cœur de la géopolitique globale anglo-américaine, à savoir leur capacité à contrôler les nations, a en effet résidé dans leur capacité à convaincre les nations du monde que le pétrole était un composé organique par définition, formé plus de 100 millions d’années auparavant lorsque les dinosaures écumaient la surface de la Terre, et qu’il ne se trouve guère que là où le décrètent Halliburton ou Schlumberger[5], les deux géants américains des Compagnies de Services Pétroliers. La plupart des guerres du siècle passée, jusqu’aux guerres d’Irak, de Libye et de Syrie incluses, ont en effet été motivées par le contrôle du pétrole, ou bien par le déni stratégique de ce pétrole afin d’empêcher d’autres nations comme la Chine[6] d’y accéder, qui aurait alors été susceptibles de devenir indépendantes de ce contrôle économique anglo-américain.
Les scientifiques russes vengés.
Les découvertes de la NASA et de l’Institut Max Planck, rendent donc justice aux découvertes si longtemps vilipendées de ce groupe d’élite de scientifiques soviétiques, qui réalisèrent plus de 60 ans auparavant que les théories occidentales du « pétrole fossile » n’étaient que des foutaises. Au début des années 1950, l’équipe d’élite Russo-ukrainienne de géologues et géophysiciens avait en effet été mandatée, pour une mission classifiée de haute priorité (comme tout l’était en fait durant la Guerre froide en URSS) par Staline, afin donc de rendre l’Union Soviétique indépendante du bon vouloir des compagnies pétrolières occidentales[7]. Et tandis qu’ils procédaient à l’examen de la littérature scientifique occidentale au sujet des origines de ce pétrole dit « fossile », ils furent sidérés de découvrir qu’il n’y avait là pas une seule preuve expérimentale solide prouvant cette origine biologique du pétrole.
Dans l’immédiate période de l’après-Guerre froide, en 1994, à l’occasion d’une conférence scientifique discrète tenue à Santa Fé, Nouveau-Mexique, des géochimistes et géophysiciens russes et ukrainiens vinrent s’exprimer aux États-Unis. Si l’on en croit les rapports d’un observateur présent là-bas, ils étaient impatients de partager leurs découvertes au sujet de la véritable origine du pétrole avec leurs collègues scientifiques américains[8].
Les scientifiques qui assistaient à cette conférence, incluant certains des géologues américains les plus renommés, écoutèrent alors une présentation par le Professeur V.A. Krayouchkine, à la tête du Département d’Exploration Pétrolière de l’Institut des Sciences Géologiques, de l’Académie ukrainienne des Sciences de Kiev. Krayouchkine dirigeait également le projet d’exploration de la région Dniepr-Donets en Ukraine. Son message aux scientifiques américains délivré à Santa Fé bouleversait ce que la plupart d’entre eux avaient pu apprendre au cours de leurs formations en géologie pétrolière.
Le Professeur Krayouchkine expliqua l’un des projets que son équipe avait entrepris avec succès afin de rechercher du pétrole et du gaz dans le bassin du Dniepr et du Donets en Ukraine de l’Est, près de la frontière russe, qui est aujourd’hui une zone de guerre grâce à Washington… Krayouchkine rendait compte du fait que depuis plus de 45 ans d’études géologiques dans ce bassin, la zone avait été condamnée comme ne possédant aucun potentiel de production pétrolière, du fait de l’absence complète de « roches réservoirs« : ces formations géologiques spéciales qui d’après les théories géologiques occidentales, étaient les uniques roches au sein desquelles les hydrocarbures étaient générés ou susceptibles d’être générés. Elles étaient donc présumées être les seules formations géologiques où les hydrocarbures pouvaient être trouvés, d’où le terme « réservoir »[9].
Les découvertes de pétrole et de gaz dans le bassin du Donets en Ukraine, provenait alors de ce que les géologues russo-ukrainiens appelaient un « socle cristallin »[10]: des roches profondes au sein desquelles les théories géologiques occidentales clamaient à qui voulait l’entendre que le pétrole et le gaz (les « combustibles fossiles ») ne pouvaient être trouvés. Or les Russes avaient bien trouvé du pétrole et du gaz là-bas, de façon analogue à ce que Galilée aurait pu répondre à la Sainte Inquisition au sujet de fait que le Soleil (et non la Terre) se trouvait au centre de notre univers[11]. D’après l’un des participants, l’audience [de la conférence de 1994 à Santa Fé] ne fut pas le moins du monde amusée par les implications de ces découvertes réalisées par les géophysiciens russes. Potentiellement, les carrières et les revenus des scientifiques présents étaient en jeu si tout ceci s’avérait vrai.
Krayouchkine alla jusqu’à dire aux scientifiques rassemblés à Santa Fé que les efforts des équipes ukrainiennes afin de rechercher du pétrole là où la théorie conventionnelle [occidentale] affirmait qu’aucun pétrole ne pourrait être trouvé, avaient en fait ouvert une aubaine dans [le domaine de la prospection] des champs commerciaux de pétrole et de gaz. Il déclara que cette découverte confirmait en effet, après des années d’études intensives, que le pétrole et le gaz n’étaient donc pas générés par la dégradation des résidus biologiques (fondant une origine « fossile« ), mais avaient une origine non-biologique, c’est-à-dire abiotique ou « abiogénique » ainsi qu’ils l’appelèrent, utilisant le préfixe latin « a » exprimant l’absence.
Krayouchkine expliqua encore non sans prudence, que la technique d’exploration [des scientifiques ukrainiens] avait été spécialement conçue d’après leurs hypothèses, selon lesquelles les hydrocarbures abiogéniques étaient présents dans les environnements cristallins. Il décrivit en détail les essais scientifiques qu’ils avaient conduits sur les pétroles ainsi découverts, afin d’évaluer leur théorie selon laquelle le pétrole et le gaz trouvaient leur origine non pas près de la surface (ce qu’affirmait la théorie conventionnelle des combustibles « fossiles« ), mais bien plutôt dans les grandes profondeurs de la Terre, à quelques 200 kms de profondeur. Ces expériences scientifiques confirmèrent que le pétrole et le gaz trouvaient en effet leur origine dans les grandes profondeurs de la Terre [là où les conditions de chaleur et de pressions sont autres].
Le conférencier expliqua clairement que la compréhension des scientifiques russes et ukrainiens quant aux origines du pétrole et du gaz, était ainsi aussi différente de celle des géologistes de l’Ouest, que si on leur avait appris qu’il faisait jour durant la nuit.
Le plus choquant pour cet auditoire [de la conférence de Santa Fé], c’était le rapport par Krayouchkine selon lequel les cinq premières années d’exploration dans la partie nord de ce bassin du Dniepr et du Doniets, au début des années 1990: un total de 61 forages avait été percé, desquels 37 avait été effectivement productif commercialement, ce qui représentait un taux de succès de plus de 60 %. Pour une industrie pétrolière dans laquelle un taux de succès de 30 % était la norme[12], 60 % correspondaient à un résultat impressionnant. Il décrivit, puits après puits, les profondeurs, les débits de pétrole obtenus à la surface ainsi que d’autres détails.
Nombre de ces puits avaient été percés à une profondeur de plus de 4 kms, et certains produisaient jusqu’à 2600 barils de pétrole brut par jour, correspondant à une valeur de quelques 3 millions de dollars par jour[13].
D’après le Professeur Vladimir Koutcherov, un autre géochimiste et géophysicien « abiotique » russe important: dans les champs pétroliers de Romachkino au Tatarstan, dans la région Oural-Volga, l’un des plus gros champs pétroliers de Russie (exceptée la Sibérie de l’Ouest), le réservoir de pétrole se trouvait à une profondeur de près de 15 kms sous la surface, pas exactement la surface escomptée pour rechercher des résidus de dinosaures[14]…
D’une façon encore plus intéressante, Koutcherov aux côtés d’autres scientifiques russes du secteur pétrolier, avait confirmé que dans tous les champs de pétrole géant, et semble-t-il aussi dans les réservoirs plus petits, les bassins de pétrole semblaient se remplir à nouveau, comme si avec le temps les réservoirs se remplissaient à nouveau de pétrole provenant des profondeurs de la Terre. Le noyau de notre Terre devait être ainsi compris comme un gigantesque four nucléaire, produisant constamment des hydrocarbures à des conditions de grande pression et température, forçant la migration des hydrocarbures à travers des fissures, appelés « canaux de migration » [« migration channels« ], au sein du manteau terrestre, jusqu’à ce qu’ils passent à travers des minéraux spécifiques comme la ferrite, où ils pouvaient se transformer en chaîne d’hydrocarbures plus complexes comme les pétroles[15].
En clair, la fameuse thèse de 1956 du « Roi Hubbert[16]« , connue aujourd’hui comme le « pic pétrolier », n’est qu’un mythe, au même titre que bien d’autres mythes qui ont été balayés dans les années récentes par l’explosion de la production américaine des huiles de schiste. Ainsi le monde n’est pas en train de manquer de pétrole, comme le Dr. Peter Odell[17] l’avait déjà annoncé quelques années auparavant. Le monde au contraire regorge de pétrole, partout.
Comme il apparaît donc absurde, pour des nations comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, les USA, la Grande-Bretagne ou la France, de tenter aujourd’hui de faire se déchaîner des guerres afin de tenter vainement de contrôler ce pétrole…
William F. Engdahl est consultant en risques stratégiques et conférencier, titulaire d’un diplôme en Sciences Politiques de l’Université de Princeton. Il est l’auteur de plusieurs livres à succès sur le pétrole et la géopolitique.
Traduit par Jean-Maxime Corneille
Source: http://journal-neo.org/2016/03/05/needless-wars-over-oil/
Via: http://reseauinternational.net/les-guerres-inutiles-pour-le-petrole/
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NDT : F. William Engdahl est certainement l’auteur ayant le plus fidèlement raconté à notre époque la véritable histoire du pétrole, et il peut être assurément considéré comme un fin connaisseur de ces enjeux, en ayant amené au public occidental les thèses russes quant à cette hypothèse du pétrole abiotique, qui devient de plus en plus vraisemblable.
Nous pouvons citer cependant d’autres étonnants pionniers ayant auparavant battu en brèche la soi-disant rareté du pétrole. Et l’un des exemples les plus remarquables l’ayant précédé se trouve en la personne de Lindsey Williams : il n’a pas la vision panoramique de F. William Engdahl, mais il a rendu compte d’une expérience de terrain riche d’enseignements, auprès d’un grand nombre d’hommes d’influence issue de l’industrie pétrolière, dans « The Energy Non-Crisis » (Edit. Worth Publishing; 2e édition révisée de 1980, livre facile à trouver en .pdf).
Patriote américain traditionaliste typique des États-Unis, Lindsey Williams, s’établit en tant que missionnaire en Alaska en 1971, après avoir été un pasteur Baptiste durant 28 ans. Il y fut préposé au bien-être spirituel des travailleurs pétroliers (« pipeliners« ) œuvrant pour la construction de l »oléoduc Transalaska commencée en 1974, avec le plein soutien de la Compagnie pétrolière maître d’œuvre (Alyeska Pipeline Company).
Du fait de son statut de cadre de fait en tant que chapelain, il lui fut donné d’accéder à des informations qu’il a évoquées dans son livre : « The Energy Non-Crisis« . Après un certain nombre de conférences publiques (voir par exemple sa série de vidéo ici, d’un très grand intérêt) dans différents états occidentaux, certains officiels gouvernementaux préoccupés lui demandèrent de coucher sur papier ce qu’il avait vu et entendu, lui déclarant que ces informations étaient certainement vitales pour la Sécurité Nationale. Williams considérait en effet avec lucidité, à l’instar d’Henry Kissinger, que ceux qui contrôlait l’énergie contrôlaient l’économie, d’où cette idée d’absence d’une réelle pénurie de pétrole a compter des chocs pétroliers, mais plutôt du maintien officiel d’une rareté prétendue du pétrole, permettant de maximiser les profits des compagnies pétrolières privées tout en bridant le développement des nations concurrentes…
Il est impératif de croiser ces éléments avec ceux donnés par F. William Engdahl, quant à l’effet principal des chocs pétroliers (« Pétrole, une guerre d’un siècle », Edit. Jean-Cyrille Godefroy, 2007, chap. 9 & 10) : ils furent en fait téléguidé par le Bilderberg de 1973 (Saltsjöbaden), de façon à ce que l’augmentation du prix du pétrole arabo-iranien (grâce aux bons offices du Shah d’Iran qui pensait ainsi garantir le futur de son pays en appliquant les « ordres » américains qui lui étaient donnés…). Ceci permit du jour au lendemain aux pétroles américains de l’Alaska de devenir compétitif, pour le plus grand bonheur des compagnies pétrolières américaines (mais également anglaises avec la Mer du Nord)…
[1] Charles Q. Choi, « Giant Tropical Lake Found on Saturn Moon Titan », 13 juin 2012 http://www.space.com/16127-titan-tropical-lake-saturn-moon.html
[2] ESA, « Titan’s Surface Organics Surpass Oil Reserves on Earth », 13 février 2008 http://www.esa.int/Our_Activities/Space_Science/Titan_s_surface_organics_surpass_oil_reserves_on_Earth.
[3] John O´Sullivan, « Top German Scientists Discover Fossil Fuel in the Stars », 31 décembre 2012, http://principia-scientific.org/breaking-top-german-scientists-discover-fossil-fuel-in-the-stars.html/.
[4] NDT : « Mainstream » : Principaux Courants/Politiquement Corrects.
[5] NDT : l’un des rares acteurs mondiaux du pétrole qui fut historiquement français : la « Société de Prospection Électrique » fondée en 1926 par les frères Schlumberger, la société déménagea en 1940 à Houston, Texas, du fait de la Seconde Guerre mondiale.
[6] NDT : ou bien l’Allemagne hier, ce fut en effet l’une des causes majeures de la Première Guerre mondiale, aux côtés de la nécessité pour l’Empire britannique de détruire la flotte de haute mer allemande, et en même temps le commerce allemand qui commençait à lui faire du tort. La troisième cause étant à rechercher du côté du mouvement sioniste… concernant les guerres de l’après-guerre froide, voir le livre de l’auteur « Full Spectrum Dominance » (2008, à paraître en français).
[7] NDT : ce qui n’était pas le cas à l’époque, contrairement à ce que nous aurions pu croire. Avant la Révolution bolchevique, la Russie tsariste était devant les anglo-américains en termes de production pétrolière, spécialement grâce au pétrole de Bakou. Mais ils furent subtilement monopolisés par les Rothschild depuis Londres, sauf que les Rothschild perdirent leur durée contre les Rockefeller depuis les États-Unis, à l’occasion de la période pendant entre 1905 (révolution menchevik) et 1917. Par la suite, l’URSS ne cessa jamais de dépendre de la finance américaine (comprenons bien ici que cette finance était bâtie structurellement contre les intérêts de la nation américaine elle-même). Sur ces points, voir de très rares livres et auteurs comme nton Zischka (« La guerre secrète pour le pétrole », Editions Payot, Paris, 1934), ou l’exceptionnelle somme récente de Eric Hoesli « A la conquête du Caucase : Epopée géopolitique et guerres d’influence » (Editions des Syrtes, 2006), outre « Pétrole une guerre d’un siècle » de F. William Engdahl (Editions Jean Cyrille Godefroy, 2007), qui rend exactement compte de cette lutte d’influence anglo-américaine : contrairement à ce que l’on croit vu de France, les Anglais et les Américains étaient non pas alliés mais rivaux, dans le cadre d’une migration de la finance mondialiste depuis la City vers Wall Street (bien que la City soit tout de même restée un pôle puissant, mais ce sont les composantes patriotiques des nations anglaises et américaines qui en ont subi de plein fouet les conséquences de cette « migration »).
[8] V. A. Krayushkin, T. I. Tchebanenko, V. P. Klochko, Ye. S. Dvoryanin, J. F. Kenney (1994). « Recent applications of the modern theory of abiogenic hydrocarbon origins: Drilling and development of oil & gas fields in the Dneiper-Donets Basin », VIIth International Symposium on the Observation of the Continental Crust through Drilling, Santa Fe, NM, DOSECC: 21-24.
[9] NDT : « roches réservoirs » = « source rock » en anglais. Voir : « La formation d’un gisement : réservoir, roche couverture et piège » (Planète Energies, 23 mars 2015), entre de nombreuses autres sources proposant des schémas didactiques.
[10]NDT : « socle cristallin » = « crystalline basement » en anglais.
En géologie, le « socle » (ou « socle cristallin », parfois « massif cristallin », souvent improprement traduit en « sous-sol »/ »sous-sol cristallin ») correspond aux anciennes bases rocheuses continentales, géologiquement très stables (on parle aussi de « bouclier », couche de roche stabilisant l’ensemble situé au dessus). Ce sont les support rocheux situés en dessous d’une plate-forme sédimentaire (« couverture [sédimentaire] » : roches sédimentaires ou bassins sédimentaires, d’origine métamorphique ou ignée).
Remarquons aussi ce passage dans la fiche Wikipedia française, illustrant cette conception occidentale qu’évoque ici William Engdahl : « Ce terme est surtout utilisé dans des disciplines géologiques relatives au bassin sédimentaire, à la sédimentologie et à la géologie du pétrole (article en anglais) pour lesquelles le socle cristallin (généralement Précambrien) n’a pas d’intérêt économique car il contient rarement du pétrole ou du gaz naturel. »
[11]NDT : référence à la célèbre phrase de Galilée concernant la Terre : « Et pourtant, elle tourne »…
[12] NDT : Engdahl cite des résultats de 10% dans « pétrole, une guerre d’un siècle », précité, p.290 : « un total de 61 puis fut foré, dont 37 furent exploitables commercialement, un taux de réussite inouïe de presque 60 % sur une surface prospectait supérieure à 200.000 km², comparable au nord de l’Alaska. Par comparaison, les forages exploratoires américains étaient considérés comme des succès quand ils atteignent un taux de réussite de 10 %. Cette expérience géophysique russes acquise dans la recherche de pétrole et de gaz fut soigneusement voilé par le secret d’État pendant la guerre froide et resta largement inconnu à l’Ouest, qui continua d’enseigner l’origine fossile du pétrole, d’où les limitations draconiennes des ressources pétrolières pressenties ». L’explication de cette différence, entre 10% et 30%, et qu’au moment de la première édition de « Pétrole, une guerre d’un siècle » (1992), ce chiffre officieux concernant le succès des forages exploratoires américains (« wildcat drilling« ), se situait bien aux alentours de 10%. Depuis cette époque, les résultats ont été améliorés du fait de l’utilisation des technologies sismiques et des nouvelles représentations et cartographies infographique du sol en 3 Dimensions, amenant de meilleurs résultats de l’ordre de 30 % (peut-être aussi du fait de ses nouvelles théories évoquées ici, qui si elles arrivent aujourd’hui à la connaissance du grand public, sont certainement utilisées en fait depuis plusieurs dizaines d’années sous couvert d’autres explications plus ou moins officieuses…). Ces nouvelles technologies de représentation du sol devenant d’ailleurs une nécessité, puisque les forages étant de plus en plus profond, ils sont de plus en plus coûteux et les compagnies peuvent de plus en plus difficilement se permettre des échecs…
[13] Ibid. le cours du dollar étant celui de l’année 2011.
[14] Vladimir Kutcherov, Professeur à l’Université d’État russe pour le Pétrole et le Gaz [NDT : semble être celle de Gubkin : Gubkin State University for Oil and Gas] et à l’Institut Royal de la Technologie de Suède [Swedish Royal Institute of Technology], à l’occasion d’une discussion privée avec l’auteur [F. William Engdahl] à Wiesbaden, Germany, le 5 juillet 2011 [NDT : certaines confusions dans ce chiffre existent dans la version anglophone de cet article et d’autres sources évoquant les travaux russo-ukraininens, sachant en plus une certaine désinformation existe toujours dans ce genre de sujets stratégiques. W. Engdahl m’a personnellement confirmé ce chiffre de 15km de profondeur, un chiffre qui ne surprendra pas tant que ça les initiés issues de l’industrie pétrolière].
[15] F. William Engdahl, ces éléments sont présents dans la nouvelle édition allemande (2014) de « Pétrole, une guerre d’un siècle » (« Mit der Ölwaffe zur Weltmacht », Kopp-Verlag, 2014); aussi présent dans son autre livre « Myths, Lies and Oil Wars » (2012, Edition Engdahl, Wiesbaden, Chapitre 10).
[16] NDT : Le géophysicien Marion King Hubbert suggéra dans les années 1940 que la courbe de production pétrolière suivait nécessairement une courbe en cloche. De là vient la théorie du « pic » pétrolier, depuis la présentation officielle de synthèse à l’American Petroleum Institute en 1956. Cette thèse est démolie par l’auteur dans « Myths, Lies and Oil Wars » (précité).
[17] NDT : sur le Dr. Peter Odell, voir notamment « Middle East Contemporary Survey, 1984-1985 » (Itamar Rabinovich, Haim Shaked, Edité par le Centre Moshé Dayan [Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies (MDC)], Tel Aviv, 1987, p.311.
« The Official History of North Sea Oil and Gas: Vol. I: The Growing Dominance of the State, Volume 1» (Alex Kemp, Edit. Routledge, 2013, p.111).
«Iran-U.S. Claims Tribunal Reports:, Volume 21 » (J. C. Adlam, M. E. MacGlashan, Cambridge University Press, 1990, p.129)
« Forecasting the Permanent Decline in Global Petroleum Production » (The Oil Drum, blog bien connu des observateurs de l’industrie pétrolière, 11 décembre 2009)
Source : https://globalepresse.net/2016/05/07/les-guerres-inutiles-pour-le-petrole/
Il y a aussi un blog intéressant sur le sujet, avec de nombreux développements économique, politiques et historiques.
http://petrole-abiotique.blogspot.fr/