Une gérante de cinéma propose des séances sans Pass

Joëlle Hanot, gérante du cinéma Le Palace à Château-Gontier (Mayenne), est opposée au Pass sanitaire et à l’obligation vaccinale mais, comme pour tout commerçant, il lui est difficile de savoir comment les contourner sans mettre en péril son entreprise. « Je ne vois pas comment on va pouvoir gérer ça. On a très peu de personnel ici, c’est une petite structure, donc contrôler chaque personne, je n’y pense même pas ! Et puis franchement, les gens vont se ruer sur les tests PCR pour aller voir un film ? Je n’y crois pas. Je sais déjà que la fréquentation va être très en baisse cet été », explique-t-elle.

En attendant une meilleure solution…

Joëlle, déjà « très en colère » par les mesures qui handicapent le monde du cinéma depuis le début de la crise, a trouvé une faille à exploiter. En effet, « le Pass n’est obligatoire que lorsqu’on dépasse 50 personnes, donc on a choisi d’appliquer cela aux séances de 18 heures et 18h30. Celles où l’on accueille le moins de personnes ». Cette proposition bien sûr n’est pas idéale, mais permet au moins dans l’immédiat de ne pas priver les non-vaccinés de cinéma. Certains internautes reprochent que cela revient à quand même accepter le Pass. « C’est de la discrimination » ou « il faut refuser purement et simplement le Pass ! » disent certains. A ceux-là, elle répond qu’effectivement ce serait l’idéal, mais quand on a une entreprise, les choix sont parfois difficiles, et qu’elle réfléchit toujours à une meilleure solution « d’ailleurs, j’ai reçu plusieurs infos disant que pour l’instant ce ne sont que des annonces à la TV, qu’il n’y a rien d’officiel. Ce pourrait être un simple coup de bluff pour mettre la pression aux gens et les inciter à se vacciner… » Alors, bien entendu, elle cherche à se renseigner sur ce point pour éviter carrément le Pass.

« La connaissance est l’une des clés de la libération des individus »

Aussi, Joëlle s’indigne de la façon dont on essaie de culpabiliser les non-vaccinés, de diviser les gens. Avec Rémi Bougeant, animateur avec lequel elle travaille depuis longtemps, Joëlle fait partie de ceux qui œuvrent à l’éveil de la population. En effet, depuis une douzaine d’années, ils organisent chaque mois des ciné-rencontres durant lesquelles, après visualisation de « films inspirants qui font bouger les lignes et les consciences », ils font venir le réalisateur ou d’autres intervenants, pour échanger avec le public. Ils se sont également liés depuis quelques années avec deux autres cinémas Mayennais (Vox à Renazé, et Le Majestic à Montsûrs), pour organiser certaines ciné-rencontres en commun, afin de partager les frais de déplacement des intervenants, sans quoi ces deux petits cinémas associatifs ne pourraient se permettre d’organiser de tels évènements.

Ce qui se passe actuellement, c’est la continuité de ce qu’ils dénoncent depuis longtemps, à savoir, les lobbys, la malbouffe, l’argent, l’éducation… Bref des sujets de discussion pour participer à la transition vers un monde durable, vivre une expérience collective, fédérer les énergies citoyennes pour proposer des idées, des voies, des solutions originales et variées. « La connaissance est l’une des clés de la libération des individus : pour tout comprendre, il faut toucher à tous les domaines. Avoir une vision globale et complexe ; comprendre que l’autonomie d’un être vivant dépend de son environnement. Mais seules les expériences permettent la connexion et le ciné-rencontre incarne cela en faisant vivre aux personnes présentes des expériences de connexion. Le changement de notre conscience apparaît fondamental pour permettre tout autre changement. Alors viendront les solutions, les façons de s’adapter au chaos en devenir. Apprendre à vivre avec les mauvaises nouvelles, ouvrir de multiples chemins de renouveau, de résistance, de résilience. »

« Je change, le monde change »

Malgré tous les questionnements, Joëlle et Rémi « ne lâchent rien », et annoncent d’ores et déjà la reprise des ciné-rencontres en septembre, avec de magnifiques documentaires dont notamment le dernier film de Marie-Monique Robin, combattante de la première heure qui est déjà venue à plusieurs reprises, mais aussi « L’eau quantique », un sujet d’avenir. Leur slogan depuis le début de ces ciné-rencontres est « Je change, le monde change » : si chacun s’appropriait cette petite phrase en faisant un petit bout du travail, gageons que la dictature en marche ne ferait pas long feu !

Source : https://lemediaen442.fr/une-gerante-de-cinema-propose-des-seances-sans-pass/

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