Les vertus de l’alcool et du vin en particulier

Soignez vous avec le vin : une bonne farce de Stéphane Collaro devenu un classique du rire.

Chère lectrice, cher lecteur,

Pour rire un peu, je vous recommande de regarder ce morceau d’anthologie de la télévision française.

Il s’agit d’une interview du Dr Maury, auteur de Soignez-vous par le vin, réalisée en 1974 par Stéphane Collaro.

Ce médecin un peu perché explique que « le vin devrait être remboursé par la Sécurité sociale » et que « ce serait la meilleure façon de lutter contre l’alcoolisme ».

Il ne faut pas prendre ses conseils médicaux au pied de la lettre, bien sûr, mais c’est drôle. Cela nous rappelle le temps, pas si lointain, où on savait vraiment s’amuser en France !

Blague à part, sans le vin, l’humanité n’aurait pas survécu.

Le vin était autrefois bien moins dangereux que l’eau

Un des plus grands problèmes de nos ancêtres était l’empoisonnement par l’eau insalubre.

Sans frigo, sans récipients stériles, sans eau de Javel, leur seul moyen d’éviter les infections transmises par l’eau croupie était de ne jamais boire d’eau pure, à moins d’avoir une source claire à disposition, privilège rare.

Les bébés buvaient du lait maternel. Mais dès le sevrage, les gens buvaient des boissons fermentées, fort diluées pour les tout-petits, ainsi que des soupes bouillies (la pasteurisation avant la lettre).

Les boissons fermentées et alcoolisées étaient bien moins dangereuses que l’eau, souvent croupie et porteuse de germes.

Les gens faisaient donc fermenter des liquides (bière, cidre, vin) qu’ils mettaient dans des barriques. C’est pourquoi toute l’Europe était couverte de brasseries, de vignobles, de caves à vin.

L’alcool et les bactéries de fermentation empêchent les mauvaises bactéries de se développer, tout comme notre flore intestinale nous protège des bactéries pathogènes (porteuses de maladies).

Mais le vin était apprécié pour ses vertus thérapeutiques. Hippocrate, le père de la médecine, expliquait 400 ans avant J.-C. que « le vin est un produit adapté à l’humanité, à la fois pour les personnes en bonne santé et les malades ».

« Le vin rend fort »

Le vin fortifie l’âme, c’est bien connu. On en donnait aux soldats pour leur donner du courage. On donnait du « vin de messe » aux pénitents venus chercher du réconfort dans les églises.

Mais jusque dans les années 60, c’était un lieu commun de penser que le vin rendait aussi fort physiquement. Le vin était la boisson des travailleurs manuels, indispensable pour les pénibles travaux des champs.

Il paraissait donc logique d’en donner aux malades. Thibaut Baldinger, responsable des caves de l’hôpital de Strasbourg, témoigne du fait que le vin a été utilisé comme médicament… jusqu’en 1990 [1] !

Une bouteille de Châteauneuf-du-Pape contre les ballonnements !

L’hôpital civil de Strasbourg, fondé en 1119 pour enseigner la médecine, avait, comme il se devait, des caves énormes. Les gens accouraient de toute la France pour se faire soigner par le vin, recevant couramment deux litres par jour pour se soigner.

Chaque vin avait son usage.

Il fallait boire une bouteille par jour de Châteauneuf-du-Pape contre les ballonnements ; une bouteille par jour de Côtes-de-Provence rosé contre l’obésité ; deux grands verres de Bergerac contre le cholestérol.

Contre l’herpès, les patients étaient invités à se baigner dans du muscat de Frontignan.

Six verres de Saint-Amour résolvaient instantanément les problèmes de libido de monsieur, tandis que deux « fillettes » (carafes) de ce même vin étaient prescrites contre les troubles menstruels.

Les hospices de Beaune, en Bourgogne, qui étaient un hôpital, sont toujours actuellement un des plus hauts lieux du commerce de vin.

Vins aux épices

L’alcool est un excellent solvant. Cela veut dire qu’il permet d’extraire certains principes actifs de plantes, d’épices, qui n’en sortiraient pas avec de l’eau.

L’alcool est très utilisé en phytothérapie, qui s’en sert pour faire des extraits, des solutions hydroalcooliques.

Aussi, il était en réalité logique d’utiliser du vin, surtout qu’on y mélangeait des épices : muscade, cannelle, bardane (anis étoilé), clou de girofle, écorce d’orange…

Nous en avons aujourd’hui une survivance dans la tradition du vin chaud, que nous buvons au début de l’hiver pour nous réchauffer, nous fortifier, prévenir le rhume et les infections.

Encore plus fort, l’eau-de-vie !

Mais plus que le vin, le véritable élixir médicinal est l’eau-de-vie.

« Eau-de-vie » doit d’ailleurs être compris au sens littéral : eau qui donne la vie.

Le nom vient, en effet, des alchimistes de la Renaissance qui étaient à la recherche de la substance donnant la vie éternelle (la quintessence) et de la boisson qui guérirait toutes les maladies.

Ils crurent l’avoir trouvée en découvrant le principe de la distillation, qui leur permit d’extraire du vin un « esprit » tout à fait merveilleux. C’était l’acqua vitam, « eau de vie » en latin, qui fut rebaptisée plus tard… « alcool ».

Le whisky était considéré comme un médicament en Angleterre. Son nom vient du gaélique uisge beatha qui signifie « eau de vie ». Les assertions les plus audacieuses existent sur le whisky, qui serait, selon certains, excellent pour le cœur, contre la grippe, le rhume, la mémoire, contre l’anxiété, pour la longévité [2].

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

Sources :

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