Non, le christianisme n’a pas besoin de soutenir l’homosexualité pour croître.
Le révérend Oliver Thomas fait simplement partie d’une longue lignée de membres du clergé vraiment égarés qui croient que la meilleure chose à faire pour l’église est de ne plus être chrétienne.
Cesser d’accepter la Bible comme étant vraie et admettre que le christianisme l’a terriblement mal interprétée en matière d’homosexualité. C’est ce que conseille le révérend Oliver Thomas dans un article d’opinion publié récemment dans USA Today sur la manière dont l’église peut mettre fin aux « hémorragies de membres » et voir des jours meilleurs.
Il avertit que « l’église se tue elle-même » parce qu’elle s’est acculée en croyant réellement ce que dit la Bible. Il soutient que les chrétiens devraient juste admettre que la Bible se trompe sur tant de questions importantes et que «la raison et l’expérience» devraient être notre nouveau guide, comme s’il s’agissait d’une nouvelle idée. Il dit que l’église est terriblement dans l’erreur à propos de la sexualité, en particulier de l’homosexualité, et ferait très bien d’être dans le coup, de peur qu’elle ne se trouve réduite à un entrepôt pour toiles d’araignées.
« Les églises continueront de faire des hémorragies de membre et d’argent à un rythme alarmant jusqu’à ce que nous ayons le courage d’affronter la vérité: nous nous sommes trompés en ce qui concerne les gays et les lesbiennes », dit-il.
Nous n’avons pas à nous demander si Thomas a raison. Non seulement il a tort, mais un ensemble impressionnant de données et d’expériences très solides démontre le contraire de ce qu’il prétend être vrai.
Oui, de nombreuses églises font des hémorragies de membres, et ce depuis le début des années 1970. Mais quiconque étudie ces choses avec soin vous dira que cela se passe presque exclusivement dans les principales églises, plus politiquement et théologiquement libérales. Ce sont les mêmes églises qui font exactement ce que Thomas exige: rejeter la crédibilité et l’autorité des Écritures.
Cette même recherche montre que les églises, qui selon lui, doivent changer ou sinon, leur fréquentation ne baisse pas. Ce sont les congrégations les plus conservatrices qui prennent résolument la Bible au mot, y compris en ce qui concerne l’homosexualité. Ses conseils ici ne sont pas seulement mal avisés, mais équivalent à dire à tout commerçant que la croissance passe par le fait de cesser d’être utile pour vos clients et augmenter vos prix. Voyons à jusqu’à quel point cela est vrai.
Le libéralisme théologique est un glas
Les recherches menées conjointement par les universités de Harvard et de l’Indiana montrent clairement que le nombre d’adultes fréquentant les principales églises libéralisantes a fortement chuté, passant de 35% de la population américaine en 1972 à 12% en 2016. Ce déclin des principales églises a commencé au début des années 1960, quand elles ont commencé à remettre en question et à modifier officiellement leurs positions sur les principes historiques chrétiens de base, tels que la divinité du Christ, l’existence des miracles, la réalité du péché, la mort expiatoire de Jésus et Sa résurrection, ainsi que le renoncement aux convictions bibliques concernant le sexe, le genre, et l’avortement. Les gens ont commencé à courir vers les portes de sortie de ces églises avec chaque nouveau compromis, et cet exode continue massivement aujourd’hui. Cela pourrait difficilement être pire si ces pasteurs demandaient à leurs paroissiens de partir et de ne jamais revenir.
Les recherches de l’Université de Harvard et de l’Indiana montrent également que les églises qui considèrent la Bible comme la parole fiable de Dieu se portent très bien. Compromettre les vérités bibliques était, et reste, une stratégie dévastatrice de croissance de l’église. Tenir fermement à ces vérités et les prêcher hardiment est une stratégie très efficace. Regardons quelques chiffres réels des membres du Pew Research Center montrant la même chose.
Le « America’s Changing Landscape (paysage changeant de l’Amérique) » de Pew explique qu’entre 2007 et 2014, les principales églises protestantes ont perdu 5 millions de membres adultes. Il s’agit une hémorragie selon n’importe quelle estimation sérieuse. Le nombre absolu d’églises appartenant à la catégorie «évangélique» de Pew a augmenté d’environ 2 millions entre 2007 et 2014. Encore une fois, l’exact opposé de ce que Thomas prescrit.
Où les chrétiens gays vont-ils à l’église?
Quand les chrétiens attirés par les personnes de même sexe vont à l’église, ils ne choisissent pas les bancs d’églises que Thomas nous appelle à devenir. Encore une fois, c’est justement le contraire. Des recherches menées conjointement par les chercheurs de l’Université Columbia et de l’Université de Californie à Los Angeles par des chercheurs qui n’hésitent pas à soutenir la politique gay, ont révélé que les personnes identifiées comme homosexuelles et lesbiennes sont 2,5 fois plus susceptibles de fréquenter des églises ayant une vision plus conservatrice du christianisme (y compris sur l’homosexualité) que les dénommées congrégations « accueillantes et affirmantes » qui la célèbrent.
Les auteurs de cette étude ont été paternalistiquement perplexes quant à la raison pour laquelle ceux qui sont attirés par les personnes de même sexe choisiraient des églises qu’ils ont hypothétiquement décrites comme ayant « un environnement social hostile aux personnes LGB », comme si ces personnes ne savaient pas ce qui était bon pour elles. Eh bien, peut-être que ceux qui sont attirés par les personnes de même sexe trouvent que de telles églises ne sont en effet ni hostiles ni haineuses.
Ironiquement, les drapeaux arc-en-ciel que vous voyez flotter devant certaines églises annonçant fièrement «Nous accueillons tout le monde!» ne plaisent pas aux personnes mêmes qu’elles sont censées attirer. Ce sont les églises que beaucoup de gens de gauche accusent à tort et de façon irresponsable de « haïr les gays » et qui sont en réalité les endroits où beaucoup de gays trouvent ce qu’ils cherchent vraiment.
Les personnes qui cherchent le Christ ne cherchent pas une église qui nie les Écritures. Elles veulent la vérité, non pas malgré elle en ayant des exigences réelles et enseignant les Écritures telles qu’elles sont, mais très probablement à cause d’elle.
Une bonne théologie attire souvent les fidèles
L’attrait des églises plus conservatrices, et fidèles à la Bible, est démontré dans une autre étude intéressante. Des sociologues canadiens ont voulu savoir s’il existait des différences distinctes entre les principales églises qui croissent et celles qui décroissaient. Ils ont intitulé leur étude publiée « Theology Matters » en raison de la clarté inévitable de leurs résultats.
En comparant et en contrastant les principales églises qui croissaient avec celles qui décroissaient, leurs données ont montré de manière concluante que les principales églises ayant des croyances et des pratiques théologiques plus conservatrices connaissaient une croissance spirituelle et congrégationnelle. Les églises théologiquement libérales ont seulement connu un déclin. Les chercheurs expliquent que le conservatisme théologique et spirituel du pasteur a eu «un effet beaucoup plus important» sur la croissance de l’église que le conservatisme des fidèles eux-mêmes. Les brebis suivent le berger, du moins lorsqu’il les emmène dans des pâturages bibliquement plus fidèles.
Laissez-moi vous montrer seulement deux des différences dramatiques qu’ils ont découvertes dans la croyance entre les principales églises en croissance et en déclin. Quand on a demandé aux pasteurs s’ils étaient d’accord pour dire que « les chrétiens croyants ont accès à un pouvoir surnaturel réel dans cette vie qui n’est pas disponible pour les non-croyants », 77% des pasteurs des principales églises en pleine croissance, étaient soit assez ou fortement d’accord que c’était le cas. Cependant, zéro pour cent (soit 0,00000!) des pasteurs des principales églises en déclin étaient tout à fait d’accord avec cette déclaration, et seulement 19 pour cent étaient modérément d’accord. La plupart d’entre eux pensaient que la déclaration était en grande partie fausse.
Il n’est pas difficile de conclure que les gens sont moins susceptibles d’aller dans des églises où les pasteurs pensent que le christianisme n’a pas de véritable dynamisme. Pour ce qui est de savoir si Jésus est réellement sorti de la tombe dans un véritable corps de chair et de sang, aucun des pasteurs des églises en pleine croissance ne le croyait pas. Et concernant les églises en déclin? Dix-neuf pour cent de ces pasteurs ont dit qu’Il ne l’avait certainement pas fait, et 38% d’entre eux seulement croyaient qu’Il l’avait absolument fait!
Même les non-chrétiens ont une vision positive des chrétiens
Contrairement aux idées reçues, Pew nous montre que l’église n’a pas une réputation de «mouche du coche moralisatrice» parmi les américains. Cinquante-quatre pour cent des américains sans affiliation religieuse estiment que l’église joue un rôle essentiel dans le maintien des normes morales dans leur communauté. Et les agnostiques et les athées? Cinquante-deux (52!) pour cent des agnostiques et 31 pour cent des athées estiment que l’influence morale de l’église est importante pour leurs communautés. Seulement 7% des adultes américains expriment principalement des opinions négatives sur l’église.
Thomas dit que l’église et le monde seraient mieux servis si les chrétiens étaient davantage guidés par la raison et l’empirisme. Ironiquement, ce sont ces deux choses qui nous disent sans équivoque qu’il est vraiment dans l’erreur.
Il est enfin temps de donner un bon coup de fourchette dans le projet de libéralisation au sein du christianisme, qui a redoublé de zèle au cours des 60 dernières années. Le verdict des chiffres précis est qu’il s’agit d’un échec massif sur chaque mesure année après année. L’Église presbytérienne (États-Unis), libéralement compromettante, a annoncé le mois dernier que son nombre de membres actifs et de congrégations continuait de diminuer de manière significative, alors même qu’ils avaient fièrement précisément accompli ce que Thomas avait dit qu’il fallait faire.
Il fait simplement partie d’une longue lignée de membres du clergé vraiment égarés qui croient que la meilleure chose à faire pour l’église est de cesser d’être chrétienne. John Shelby Spong, l’une des voix les plus bruyantes de ce mouvement, a écrit un livre il y a une vingtaine d’années intitulé « Why Christianity Must Change or Die (pourquoi le christianisme doit changer ou mourir)? ». L’expérience nous a en effet montré qu’il avait parfaitement raison. Il n’a tout simplement pas réalisé que c’était sa version du christianisme qu’il fallait changer.
Source : https://thefederalist.com/2019/05/06/no-christianity-doesnt-need-endorse-homosexuality-grow/