Un rapport préconise de renforcer les effectifs de la police de l’ONU (multipliés par six en 20 ans), ses moyens, ses compétences. Et l’ONU rassemble les chefs de la police de cent pays pour harmoniser les pratiques et les objectifs des forces de sécurité de la planète. Objectif : la formation progressive d’une police mondiale.
Un rapport prétendument « externe » et « indépendant » mais commandé en fait par le chef des opérations de sécurité de l’ONU, Hervé Ladsous, sur l’ordre du secrétaire général, et produit par des apparatchiks de l’ONU, propose d’étendre les forces de police de l’ONU. Le nombre d’agents de police de l’ONU est pourtant déjà passé de 2.000 à 13.000 depuis 1999. Le rapport demande plus d’hommes, plus de moyens, plus de prestige pour faire face aux « tâches accrues et à la complexité des mandats de police dans les opérations de paix ». L’ONU veut renforcer sa capacité (y compris en ce qui regarde les nouvelles technologies) pour faire respecter sa conception du respect des lois, et un « changement de paradigme » dans la manière dont elle fait la police dans le monde.
Renforcer la police de l’ONU
Le rapport préconise aussi d’étendre les missions et compétence de la police de l’ONU dans un nouveau « cadre stratégique ». La police de l’ONU pourra y servir de « substitut à la police locale », le cas échéant « sécuriser les élections », ou même combattre « le crime et l’extrémisme violent ». Elle a d’ailleurs déclaré la guerre aux « idéologies », celles-ci incluant bizarrement – et significativement – la « bigoterie antimusulmane ».
Parallèlement à la publication de ce rapport, un sommet des chefs de la police (UN COPS) a réuni à New York au siège de l’ONU les cent chefs des principales polices du monde. Avant son ouverture, le trois juin, Ban Ki Moon a déclaré : « C’est l’occasion unique de promouvoir les liens entre la police de l’ONU et les services nationaux de police de sorte que chacun apprenne des différentes approches de la police. »
La police mondiale ? Un des objectifs de l’ONU
Dans cette idée, il a demandé lors d’une conférence de presse que la police du Missouri observe ce qu’il a appelé les « standards internationaux », sans qu’il les définisse plus précisément. Même si l’on sait que des policiers américains s’entraînent depuis des années avec ceux de l’ONU. Mais l’orateur le plus enthousiaste fut le secrétaire général adjoint Jan Eliasson, qui, lui, a crayonné l’esquisse d’une force de police mondiale.
Il a notamment évoqué les 17 objectifs de l’ONU pour l’humanité, qui formalisent sa vision de la société mondiale et guident la mise en œuvre des politiques de l’organisation. Pour Eliasson, on ne saurait réaliser l’agenda de l’ONU sans renforcer la police de l’ONU, ébauche d’une police mondiale : « La police de l’ONU est au centre dans l’équation, dans cette structure ». Et d’expliquer : « Elle est devenue un pilier des opérations de paix de l’ONU ». Puis, exhortant les cent chefs de la police qui l’écoutaient, il s’est écrié : « Nous louons votre engagement à travailler avec l’ONU au progrès de la paix et de la sécurité comme la preuve d’une seule communauté internationale, d’un environnement global pour tous. » Au bout du processus, une seule police mondiale pour une seule terre pour une seule humanité.
Pauline Mille
Source : http://reinformation.tv/onu-police-mondiale-renforcer-mille-56918-2/