Les Nations unies et les origines de « la Grande remise à zéro »

Il y a environ 2 400 ans, le philosophe grec Platon a eu l’idée de construire l’État et la société selon un plan élaboré. Platon voulait des « hommes sages » (philosophes) à la tête du gouvernement, mais il a également précisé que son genre d’État nécessiterait une transformation des humains. Dans les temps modernes, les promoteurs de l’État omnipotent veulent remplacer le philosophe de Platon par l’expert et créer l’homme nouveau par l’eugénisme, qui s’appelle désormais transhumanisme. L’ONU et ses différentes sous-organisations jouent un rôle central dans ce projet qui a atteint son stade actuel dans le projet de l’Agenda 2030 et de la Grande remise à zéro.

La lutte pour un gouvernement mondial

La Grande remise à zéro n’est pas venue de nulle part. Les premières tentatives modernes de création d’une institution mondiale à fonction gouvernementale ont été lancées par le gouvernement de Woodrow Wilson qui a agi en tant que président des États-Unis de 1913 à 1921. Sous l’inspiration du colonel Mandell House, premier conseiller et meilleur ami du président, Wilson voulait établir un forum mondial pour la période après la Première Guerre mondiale. Pourtant, le plan de participation américaine à la Société des Nations a échoué et la tendance à l’internationalisme et à l’établissement d’un nouvel ordre mondial a reculé pendant les années folles.

Une nouvelle initiative vers la gestion d’une société comme une organisation, cependant, est venue pendant la Grande Dépression. Franklin Delano Roosevelt n’a pas laissé passer la crise sans faire avancer l’agenda avec son « New Deal« . FDR était particulièrement intéressé par les privilèges exécutifs spéciaux qui accompagnaient la Seconde Guerre mondiale. La résistance était presque nulle quand il est allé de l’avant pour jeter les bases d’une nouvelle Société des Nations, qui allait maintenant s’appeler l’Organisation des Nations unies.

Sous la direction de Staline, Churchill et Roosevelt, vingt-six nations ont accepté en janvier 1942 de créer une Organisation des Nations unies (ONU), qui a vu le jour le 24 octobre 1945. Depuis leur création, les Nations unies et ses branches, telles que le Groupe de la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont préparé les pays du monde à se conformer aux objectifs annoncés lors de sa création.

Pourtant, les déclarations onctueuses de promotion de « la paix et de la sécurité internationales », du « développement de relations amicales entre les nations » et de l’action en faveur du « progrès social, de meilleures conditions de vie, et des droits de l’homme » cachent l’agenda de la mise en place d’un gouvernement mondial doté de pouvoirs exécutifs dont la tâche ne serait pas de promouvoir la liberté et des marchés libres, mais un plus grand interventionnisme et un contrôle accru par le biais d’organisations culturelles et scientifiques. Cela est devenu clair avec la création de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1945.

Eugénisme

Après la fondation de l’UNESCO en 1945, le biologiste évolutionniste, eugéniste, et mondialiste déclaré anglais Julian Huxley (le frère d’Aldous Huxley, auteur de Le Meilleur des mondes) en est devenu le premier directeur.

Lors du lancement de l’organisation, Huxley a appelé à un « humanisme scientifique universel, unifiant les différents aspects de la vie humaine » (p. 9) et a demandé de manipuler l’évolution humaine à une fin « souhaitable ». Se référant au matérialisme dialectique comme « la première tentative profonde philosophie évolutionniste » (p. 12), le directeur de l’UNESCO déplore que l’approche marxiste du changement de société soit vouée à l’échec en raison de son absence d’une « composante biologique » indispensable.

Avec ces idées, Julian Huxley était en compagnie respectable. Depuis la fin du XIXe siècle, l’appel à l’amélioration génétique de la race humaine grâce à l’eugénisme a gagné de nombreux adeptes de premier plan. John Maynard Keynes, par exemple, considérait la promotion de l’eugénisme et du contrôle de la population comme l’une des questions sociales les plus importantes et un domaine de recherche crucial.

Keynes n’était pas seul. La liste des partisans de l’élevage de la race humaine pour sa propre amélioration est assez longue et impressionnante. Ces « réformateurs illibéraux » comprennent, parmi de nombreux autres noms bien connus, les écrivains H.G. Wells et G.B. Shaw, le président américain Theodore Roosevelt, et le premier ministre britannique Winston Churchill ainsi que l’économiste Irving Fisher et les pionniers du planning familial Margaret Sanger et Bill Gates Sr., le père de Bill Gates, cofondateur de Microsoft et président de la Fondation Bill-et-Melinda-Gates.

Dans son discours lors de la fondation de l’UNESCO, Julian Huxley a été assez précis sur les objectifs et les méthodes de cette institution. Pour réaliser le « progrès évolutif » souhaité de l’humanité, la première étape doit être de souligner « la nécessité ultime de l’unité politique mondiale et familiariser tous les peuples avec tout ce qu’impliquerait le transfert de la pleine souveraineté des nations séparées à une organisation mondiale. »

De plus, l’institution doit considérer le compromis entre « le primat de la qualité sur la quantité » (p. 14), ce qui signifie qu’elle doit tenir compte du fait qu’il existe « une gamme optimale de taille pour chaque organisation humaine comme pour chaque type d’organisme » (p. 15). L’organisation éducative, scientifique, et culturelle des Nations unies devrait accorder une attention particulière autant à « l’unité dans la variété de l’art et de la culture dans le monde que sur l’encouragement d’un fonds unique de la connaissance scientifique » (p 17).

Huxley dit clairement que la diversité humaine n’est pas pour tous. La variété d' »êtres débiles, de crétins et d’anormaux… ne peut être que mauvaise », et parce qu’un « pourcentage considérable de la population n’est pas capable de tirer profit d’une éducation supérieure » et aussi un « pourcentage considérable de jeunes gens » souffrent de « débilité physique ou instabilité mentale » et « souvent d’origine génétique » (p. 22), ces groupes doivent être exclus des efforts d’avancement du progrès humain.

Dans son discours, Huxley a diagnostiqué qu’au moment de sa rédaction, « l’effet indirect de la civilisation, loin de favoriser l’eugénisme, lui est contraire » et que « il semble vraisemblable que le poids mort de la stupidité génétique, de la débilité physique, de l’instabilité mentale et de la tendance aux maladies, qui existe déjà dans l’espèce humaine, s’avérera un fardeau trop lourd pour permettre la réalisation d’un progrès réel. » (p. 23). Après tout, il est « essentiel de faire entrer l’eugénisme entièrement dans le domaine de la science, car dans un avenir assez proche le problème de l’amélioration de la qualité moyenne des êtres humains deviendra vraisemblablement urgent et l’on ne pourra le résoudre qu’en appliquant les découvertes d’un eugénisme vraiment scientifique. » (p. 42).

Utilisation de la menace climatique

La prochaine étape décisive vers la transformation économique mondiale a été franchie avec le premier rapport du Club de Rome. En 1968, le Club de Rome a été créé au domaine Rockefeller Bellagio en Italie. Son premier rapport a été publié en 1972 sous le titre « Les limites à la croissance« .

Le président émérite du Club de Rome, Alexandre King, et le secrétaire du club, le général Bertrand Schneider, informent dans leur Rapport du Conseil du Club de Rome que lorsque les membres du club cherchaient à identifier un nouvel ennemi, ils ont répertorié la pollution, le réchauffement climatique, les pénuries d’eau, et les famines comme les éléments les plus opportuns pour être imputés à l’humanité, ce qui implique que l’humanité elle-même doit être réduite pour maîtriser ces menaces.

Depuis les années 1990, plusieurs initiatives globales vers un système mondial de contrôle ont été entreprises par les Nations unies avec l’Agenda 2021 et l’Agenda 2030. L’Agenda 2030 a été adopté par tous les États membres des Nations unies en 2015. Il a lancé son plan de changement global avec l’appel à atteindre dix-sept objectifs de développement durable (ODD). Le concept clé est le « développement durable » qui inclut le contrôle de la population comme un instrument crucial.

Sauver la Terre est devenu le slogan des guerriers de la politique verte. Depuis les années 1970, le scénario d’horreur du réchauffement climatique a été un outil utile entre leurs mains pour gagner une influence politique et finalement régner sur le discours public. Entre-temps, ces groupes anticapitalistes ont obtenu une influence dominante dans les médias, les systèmes éducatifs et judiciaires, et sont devenus des acteurs majeurs dans l’arène politique.

Dans de nombreux pays, en particulier en Europe, les dénommés partis verts sont devenus un élément central du système politique. Beaucoup des représentants sont assez francs dans leurs demandes de rendre la société et l’économie compatibles avec des normes écologiques élevées qui nécessitent une réinitialisation profonde du système actuel.

En 1945, Huxley (p. 23) notait qu’il était trop tôt pour proposer carrément un programme de dépeuplement eugénique mais prévenait qu’il serait important pour l’organisation « de s’assurer que le problème eugénique soit étudié avec le plus grand soin et que l’opinion publique soit informée de tout ce qu’il met en jeu, de manière que ce qui est maintenant inconcevable puisse au moins devenir concevable. »

La prudence de Huxley n’est plus nécessaire. Dans l’intervalle, les branches des Nations unies ont acquis un tel niveau de pouvoir que même des sous-organisations des Nations unies à l’origine mineures
telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont été autorisées à ordonner à des gouvernements du monde entier d’obéir à leurs ordres. L’OMS et le Fonds monétaire international (FMI) – dont la conditionnalité des prêts est passée de la restriction budgétaire à la mesure dans laquelle un pays suit les règles fixées par l’OMS – sont devenus le tandem suprême pour œuvrer à l’établissement du nouvel ordre mondial.

Comme l’a souligné Julian Huxley dans son discours de 1945, c’est la tâche des Nations unies de supprimer la liberté économique, car « le laisser-faire et les systèmes économiques capitalistes » ont « créé beaucoup de laideur » (p. 43). Le moment est venu d’œuvrer à l’émergence « d’une culture mondiale unique » (p. 70). Cela doit être fait avec l’aide explicite des médias de masse et des systèmes éducatifs.

Conclusion

Avec la fondation de l’ONU et de ses sous-organisations, la volonté de faire progresser les programmes d’eugénisme et de transhumanisme a fait un grand pas en avant. Avec les activités du Club de Rome, ils ont une étape pour lancer la Grande remise à zéro qui se déroule actuellement. Avec l’annonce d’une pandémie, l’objectif d’un contrôle gouvernemental global de l’économie et de la société a fait un autre pas vers la transformation de l’économie et de la société. La liberté fait face à un nouvel ennemi. La tyrannie se présente sous le déguisement d’un pouvoir expert et d’une dictature bienveillante. Les nouveaux dirigeants ne justifient pas leur droit à la domination en raison de la providence divine, mais revendiquent désormais le droit de gouverner le peuple au nom de la santé et de la sécurité universelles sur la base de preuves scientifiques présumées.

Auteur :

Antony P. Mueller

Le Dr Antony P. Mueller est un professeur allemand d’économie qui enseigne actuellement au Brésil. Écrivez un . Voir son site Web et son blog.

Source : https://mises.org/wire/united-nations-and-origins-great-reset

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