Le milliardaire Peter Thiel construit un palace en guise de bunker en Nouvelle Zélande

A l’image de nombreux milliardaires de la Silicon Valey, Peter Thiel, cofondateur de Paypal et Palantir, va débuter la construction d’un palace en guise de bunker à South Island en Nouvelle Zélande.

Une BAD (base autonome durable) de luxe en Nouvelle Zélande

Peter Thiel a acheté en 2015 un immense domaine de 193 hectares en Nouvelle Zélande pour la modique somme de 13,5 millions de dollars. Le Conseil du district de Queenstown a publié ce mardi 31 août 2021 les plans du complexe immobilier où l’on peut voir les images de plusieurs bâtiments dissimulés dans le décor idyllique.

L’architecte Kengo Kuma a justifié le style du complexe immobilier par une volonté de « concevoir une architecture organique qui se fond dans le paysage » et respecte la nature indigène. Les bâtiments possèdent plusieurs piscines, un spa, une bibliothèque ainsi qu’une dizaine de chambres d’invités avec une vue imprenable sur le Lac Wanaka et les Alpes du Sud.

« La conception et le placement soigné des bâtiments dans le paysage sont réfléchis. Le toit du bâtiment sera recouvert d’une palette de plantation naturellement rustique des montagnes dans lesquels ils seront situés”.

Des informations suggéraient que Peter Thiel prévoyait de construire une sorte de bunker à l’épreuve d’un effondrement sur son domaine qui est actuellement utilisé comme une ferme. Les bâtiments camouflés sur le flan de la colline rappellent une BAD (base autonome durable) de luxe. La présence du lac dont l’eau est potable et d’immenses parcelles de terre dont une partie est cultivée permettent une certaine autonomie si nécessaire. Le parfait endroit pour s’installer quand on est survivaliste (prepper aux Etats-Unis).

Les survivalistes milliardaires de la Silicon Valley achètent des bunkers

La mouvance survivaliste se prépare depuis des années à faire face à un effondrement de la société (guerre nucléaire, pandémie, krach financier). Les preppers sont souvent présentés dans les médias comme des blancs américains, d’extrême droite et armés jusqu’aux dents. Mais ceux de la Silicon Valley ne répondent pas toujours aux clichés puisque libéraux, urbains et accrocs à la technologie, très loin des stéréotypes du survivaliste.

Si devant les caméras de télévision les startupers de la Silicon Valley vendent les nouvelles technologies comme un progrès pour l’Humanité, dans la réalité, au moins certains d’entre eux voient ça d’un autre œil.

« Notre société s’apprête à vivre des changements économiques et technologiques spectaculaires et je ne pense pas que les gens le réalisent. Mais nous, oui, la Silicon Valley vit dans le futur. Avec l’automatisation et l’intelligence artificielle, presque la moitié des emplois américains n’existeront plus dans vingt, trente ans », déclarait à la BBC un haut cadre de Facebook.

Selon le milliardaire Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn, plus de la moitié des milliardaires de la Silicon Valley se préparent à des bouleversements sociaux et ont déjà souscrit à une assurance contre l’apocalypse ou acheter un bunker.

« Le pays va-t-il se retourner contre les riches ? Contre l’innovation technologique ? Est-ce que ça va se transformer en désordre civil ? En tout cas, plus de 50 % des milliardaires de la Silicon Valley ont pris, d’une manière ou d’une autre, une assurance contre l’apocalypse », expliquait Hoffman sur le New Yorker.

Les propos d’Hoffman rejoignent ceux du célèbre milliardaire Ray Dalio qui depuis des années appelle les ultrariches à mieux “partager le gâteau” pour éviter une révolution sociale voire une guerre civile.

Le cofondateur de la plateforme de streaming Twitch a également fait part des craintes de nombreux responsables de la Silicon Valley.

« Certains de mes amis disaient : « L’effondrement de la société est imminent ». Nous devrions stocker de la nourriture », a-t-il déclaré.

La Nouvelle Zélande, le bunker des milliardaires face à l’effondrement

Dans une récente étude, des spécialistes ont élu la Nouvelle Zélande comme l’endroit le plus sûr du monde en cas d’effondrement. L’île possède d’importantes capacités de résilience grâce à ses grandes étendues de terres agricoles, une faible densité de population et un climat tempéré. Autres avantages, grâce à sa géographie, le pays peut utiliser l’énergie géothermique et hydroélectrique en cas de descente énergétique soudaine.

Mais cela, les ultrariches de la Silicon Valley le savent depuis de nombreuses années. Rien qu’en 2016, 13 000 riches américains ont demandé un permis de construire en Nouvelle Zélande. Le pays convoité par les milliardaires a dû restreindre par la loi sa vente de logements aux étrangers pour maîtriser la hausse du prix de l’immobilier.

Le patron de Y Combinator, Sam Atlman, a même avoué qu’un avion est prêt à décoller en cas de crise majeure et à traverser les 10 000 kilomètres qui séparent la Californie de la Nouvelle Zélande. D’ailleurs, dans un garage à San Francisco, le milliardaire conserve une moto et des armes pour rejoindre rapidement son jet privé.

Julian Robertson, milliardaire et président d’un fond d’investissement californien, s’est installé près d’un lac voisin de Wakatipu. Une dizaine d’autres ultrariches américains sont également propriétaires de villas et complexes immobiliers dans la région. Plus au nord, James Cameron, le réalisateur de Titanic, et Bill Foley, un financier, ont acheté des villas sécurisés dans la région.

Dans les grandes plaines vertes de la Nouvelle Zélande, sept autres figures de la Silicon Valley ont acheté des bunkers ultra protégés à plus de trois mètres en dessous de la surface de la Terre et localisables uniquement par GPS. La société Terra Vivos, entreprise californienne, a déclaré qu’elle avait investi 8 millions d’euros pour un bunker en Nouvelle Zélande pouvant accueillir près de trois cents personnes.

D’autres milliardaires devraient suivre comme le cofondateur de Google, Larry Page, qui a obtenu le droit de résidence permanente en Nouvelle Zélande en début d’année 2021.

Bunker et effondrement : une lubie de milliardaires ?

Si les survivalistes ont souvent été caricaturés dans les médias, à tord ou à raison, la question d’un effondrement de notre civilisation thermo-industrielle n’est pas pour le moins sérieuse. Plusieurs rapports et études scientifiques alertent l’humanité sur la possibilité d’une surchauffe prochaine de notre modèle de société basé sur la prédation des sols et la consommation à outrance.

Le rapport Meadows en 1972 ou encore l’étude scientifique intitulée “Les limites planétaires” (2009) faisaient déjà état d’un danger imminent pour l’humanité. La détérioration du climat, l’érosion de la biodiversité appelée également sixième extinction de masse, la pollution ou encore la modification des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore pourraient rendre l’écosystème Terre moins sûr voire inhabitable pour la vie.

Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sorti en 2021 signale que la trajectoire actuelle du réchauffement de la Terre se situe entre 4 et 5°C par rapport à l’ère préindustrielle pour 2100. Un scénario catastrophe qui pourrait rendre la Terre invivable dans une grande partie du monde voire partout !

Ces milliardaires survivalistes représentent à merveille l’égoïsme des élites qui continuent à faire des profits colossaux tout en connaissant les conséquences sur le climat. Face à cet individualisme, des mouvements, comme la collapsologie cofondée par Pablo Servigneprônent l’entraide et la sobriété pour survivre à l’effondrement. Une stratégie qui pourrait bien être insuffisante si la “mégamachine” industrielle n’est pas arrêtée avant l’immense ravin du collapse.

Source : https://issues.fr/milliardaires-bunker/

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