La Genèse selon les indiens d’Amérique

La Genèse américaine: Les croyances cosmologiques des indiens

Par Bill Johnson

Avec la montée de la géologie uniformitariste et de l’évolution darwinienne au XIXe siècle, le décor était planté pour une interprétation naturaliste de la vie. Le naturalisme allait bientôt envahir toutes les facettes de la vie (biologie, sociologie, théologie, etc.). La « haute » critique appliqua cette philosophie à la Bible dans sa quête pour la dépouiller du surnaturel. Les événements dans le livre de la Genèse, tels que la création de l’homme, le péché originel, le déluge mondial, et la Tour de Babel, ont été considérés comme mythologiques. Un anti-créationniste déclara hardiment: « Presque tous les peuples ont développé leur propre mythe de la création, et le récit de la Genèse est juste celui qui fut adopté par une tribu particulière d’éleveurs du Moyen-Orient. »1 Il est courant aujourd’hui de voir le livre de la Genèse, ainsi que toute la Bible, au travers des lunettes du naturalisme.

Malgré l’acceptation généralisée de cette philosophie, l’anthropologie a donné des preuves solides en faveur des événements miraculeux enregistrés dans la Genèse. Presque tous les peuples du monde, y compris les indiens d’Amérique, ont des croyances cosmologiques qui sont semblables au récit de la Genèse. Bien que de grossières exagérations se soient glissées dans leurs histoires au cours des milliers d’années de récitation de ces dernières, il est évident que les principaux points dans le récit de la Genèse (chapitres 1-11) ont été conservés.

La création de l’humanité

« … le Seigneur Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, Il souffla dans ses narines un souffle de vie …. Le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, et il s’endormit, et Il prit une de ses côtes … forma … une femme et l’amena vers l’homme » (2:7,21-22).

La question de l’origine de l’homme a été débattue pendant des milliers d’années. Tous les hommes, sans distinction de race ou de religion (même les athées) ont une histoire de la création qui rend compte de l’existence de l’homme. La plupart des tribus indiennes attribuent cette création à un Créateur, et leurs histoires présentent de grandes similitudes avec l’histoire de la création décrite dans le livre de la Genèse

Les indiens Salinan de Californie du sud disent: « Quand le monde fut achevé, il n’y avait pas encore d’humains, mais le Pygargue à tête blanche était le chef des animaux. Il a vu que le monde était incomplet et a décidé de former certains êtres humains. Il prit donc un peu d’argile et modela la figure d’un homme et le plaça sur le sol. Au début, il était très petit, mais il a grandi rapidement jusqu’à ce qu’il atteigne une taille normale. Mais il n’avait pas encore de vie en lui; il était encore endormi. Puis le Pygargue à tête blanche se leva et admira son œuvre. « Il est impossible, » dit-il, »qu’il soit seul; il doit avoir une compagne. » Il sortit donc une plume et la posa à côté de l’homme endormi. Puis il les quitta et s’éloigna un peu, car il savait que la femme avait été formée à partir de la plume. Mais l’homme était encore endormi et ne savait pas ce qui se passait. Quand le Pygargue à tête blanche décida que la femme était sur le point d’être achevée, il revint, réveilla l’homme en battant des ailes au dessus de lui et s’envola au loin. »2

Les indiens Pima d’Arizona du sud croient que, « Le Créateur de la Terre prit un peu d’argile dans Ses mains, la mélangea avec sa propre sueur, et forma à partir d’elle deux personnes – un homme et une femme. Il insuffla la vie en eux et ils commencèrent à se promener. Ils vivaient. Ils eurent des enfants. Ils peuplèrent la terre. Ils construisirent des villages. »3

Le péché originel

« …le Seigneur Dieu commanda…de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas…au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement….la femme…prit de son fruit et en mangea… son mari en mangeât
[aussi].
...[le Seigneur a dit]...maudit est le sol à cause de toi...
car c’est de lui que tu as été pris: car tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » (2:16-17; 3:6,17,19).

Bien que l’idée du péché originel ne soit pas commune parmi toutes les tribus indiennes, certaines, comme les Incas du Pérou, rendent comptent de l’histoire dans les moindres détails:

« Les indigènes de ce pays affirment qu’au commencement, et avant que ce monde soit créé, il y avait un être appelé Viracocha….quand il eut créé le monde, il forma une race de géants de grandeur disproportionnée peints et sculptés, pour voir s’il serait bien de faire de véritables hommes de cette taille. Il créa ensuite les hommes à son image comme ils sont maintenant; et ils vivaient dans les ténèbres.

Viracocha a ordonné à ces gens de vivre sans se quereller, et de le connaître et le servir. Il leur a donné un certain précepte qu’ils devaient observer sous peine d’être confondu s’ils le violaient. Ils ont gardé ce précepte pendant un certain temps, mais il n’est pas mentionné en quoi il consistait. Mais alors qu’apparurent parmi eux les vices de l’orgueil et de la cupidité, ils transgressèrent le précepte de Viracocha Pachayachachi et tombant, par ce péché, sous son indignation, il les confondit et les maudit. »4
Inondation

« …la méchanceté de l’homme était grande sur la terre….le Seigneur dit, Je vais détruire…les hommes, et les bêtes…et [Il dit à Noé] Fais-toi une arche…. Je ferai pleuvoir sur la terre….les eaux s’élevèrent….et les montagnes furent couvertes….toute chair qui se mouvait sur la terre expira…et il ne resta que Noé, et ce qui était avec lui… » (6:5,7, 14; 7:4, 20, 23).

Il n’existe aucune autre histoire chez les indiens aussi prolifique que le déluge mondial. Presque chaque tribu possède une histoire de déluge qui est similaire au déluge de la Genèse.5 Les Tehuelches de Patagonie attribuent le déluge à la méchanceté de l’homme:

« À une époque lointaine dans le passé, la terre était aussi habitée par des humains autres que ceux créés par le dieu-soleil. Ils étaient très mauvais et se battaient entre eux tout le temps. Quand le dieu-soleil vit cela, il décida d’anéantir ces gens et de créer une autre population à leur place. Pour détruire les mauvaises personnes, le dieu-soleil envoya une pluie torrentielle et continue, les sources s’ouvrirent, et l’océan déborda. Dans le déluge toute l’humanité et tous les animaux furent emportés….le dieu-soleil envoya la colombe, qui revint avec des brins d’herbe dans son bec, prouvant ainsi qu’elle avait trouvé la terre ferme. Puis le dieu-soleil décida de créer de nouveaux humains. D’abord, il forma un homme, puis une femme et, enfin, un chien pour leur tenir compagnie. »6

Les Lillooet de Colombie-Britannique croient qu’un jour une grand pluie continue a inondé le monde. Le Noé Lillooet, Ntci’nemkin, se réfugia avec sa famille dans une grande pirogue. Les autres grimpèrent au sommet des montagnes, mais le déluge les recouvrit rapidement. Seul le pic de la montagne Split est resté à découvert. Alors que les eaux se retirèrent, la pirogue se posa sur la montagne Smimelc. Quand la terre fut sèche, les humains descendirent et repeuplèrent la terre.7

La Tour de Babel

« …toute la terre avait la même langue et les mêmes mots….et ils ont dirent: Allons…bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet soit dans les cieux….le Seigneur dit…. descendons, et confondons leur langage….Alors le Seigneur les dispersa de là sur la face de toute la terre…et ils cessèrent de bâtir la ville » (11:1, 4, 6-8).

Contrairement à la profusion des légendes de déluge, celles concernant la confusion des langues sont principalement limitées aux tribus des États du Sud et au Mexique. La plupart des histoires ne sont que de brèves allusions, généralement ajoutées à la fin d’une légende de déluge, mais certaines tribus, comme les Chactas de Louisiane, ont conservé un compte rendu détaillé:

« Il y a de nombreuses générations Aba, le bon esprit d’en haut, créa de nombreux humains, tous Chactas, qui parlaient la langue des Chactas, et se comprenaient entre eux. Ces derniers provenaient du sein de la terre, étant formé d’argile jaune, et aucun homme n’avait jamais vécu avant eux. Un jour, tous se sont réunis et, portant leur regard vers le haut, se demandèrent ce que les nuages ​​et l’étendue bleue au dessus d’eux pourraient être. Ils continuèrent à s’interroger et à parler entre eux et décidèrent finalement de s’efforcer d’atteindre le ciel. Ils apportèrent alors beaucoup de roches et commencèrent à construire un monticule qui devait toucher les cieux. Cette nuit-là, cependant, le vent souffla fort d’en haut et les roches tombèrent du monticule…. Les hommes ne furent pas tués, mais quand le jour arriva et qu’ils se dégagèrent de sous les roches et commencèrent à parler entre eux, tous furent stupéfaits et alarmés – ils parlaient plusieurs langues et ne pouvaient se comprendre entre eux. Certains continuèrent désormais à parler la langue d’origine, la langue Choctaw, et à partir de ces derniers la tribu Chacta apparut. Les autres, qui ne comprenaient pas cette langue, commencèrent à se battre entre eux. Et se sont finalement séparés. Les Chactas sont resté le peuple d’origine; les autres se sont dispersés, certains allant vers le nord, l’est, et d’autres vers l’ouest, et formèrent diverses tribus. Ceci explique pourquoi il y a tant de tribus à travers le pays à l’heure actuelle. »8

Les indiens Anahuac du Mexique croient que, après le déluge, les survivants commencèrent à construire une vaste pyramide de briques pour atteindre les cieux. Cela irrita les dieux, qui détruisirent la pyramide en faisant descendre le feu du ciel.9

Conclusion

Que devons-nous faire de toutes ces similitudes? Ceci pointe t-il vers une source commune? Y a t-il une alternative raisonnable?

Ceux qui sont convaincu par le naturalisme croient que ces histoires sont très répandues parce que les indiens les ont appris des missionnaires. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles cette explication ne tient pas.(1) Les premiers missionnaires ont enregistré par écrit certaines de ces histoires.(2) Les indiens distinguent souvent entre les traditions de leurs ancêtres et celles de l’homme blanc.(3) Le cœur du message chrétien est le Christ, qui est inexistant dans la mythologie indienne, et (4) de grandes exagérations parlent d’âges longs, qui précèdent les missions sur les continents américains.

L’explication la plus raisonnable pour les similitudes entre les histoires contenues dans le folklore des indiens d’Amérique, et celles consignées dans le livre de la Genèse, c’est que tous les peuples sont des descendants de la famille de Noé. Après le déluge, l’humanité s’est multipliée une fois de plus; et ces histoires étaient encore toutes fraîches dans l’esprit des hommes qui allaient bientôt être dispersés dans le monde entier.

Malgré les échecs du naturalisme, cette vision du monde continue d’avoir une emprise sur les esprits d’innombrables personnes. On peut se demander pourquoi il y a une telle forte propension à une interprétation naturaliste de la vie. La raison principale réside dans les implications religieuses et éthiques du surnaturalisme pour l’homme. (Cf. Jean 3:19-20.)

Les naturalistes prétendent rejeter le surnaturel sur des bases seulement scientifiques. La vérité est que le naturalisme ne peut expliquer les faits connus. Il n’est pas motivé par la science, mais est une position philosophique qui a exclu le surnaturel. Une évaluation honnête de toutes les données, en particulier la preuve anthropologique, devrait conduire à la conclusion que le surnaturel est la position qui correspond mieux aux faits que ses rivales.

Notes de bas de page

  1. Dawkins, Richard, Blind Watchmaker, New York, Norton, 1986, p. 316.
  2. Mason, J. Alden, « The Ethnology of the Salinan Indians » in University of California Publications in American Archaeology and Ethnology, vol. 10,
    no. 4, 14 Déc. 1912, pp. 191-192.
  3. Erdoes, Richard, American Indian Myths and Legends, New York, Pantheon Books, 1984, pg. 473.
  4. Markham, Sir Clements, History of the Incas, 1967, pp. 28-29.
  5. L’auteur a amassé plus de 200 légendes de déluge en provenance d’Amérique du Nord et du Sud.
  6. Wilbert, Johannes and Karin Simoneau, Folk Literature of the Tehuelche Indians, UCLA, 1984, p. 104.
  7. Teit, James, « Traditions of the Lillooet Indians of British Columbia » in The Journal of American Folklore, vol. XXV, No. XCVIII, 1912, p. 342.
  8.  Bushnell, David L., « The Choctaw of Bayou Lacomb St. Tammany Parish Louisiana » in Bulletin of the Bureau of American Ethnology, vol. 48, 1909,
    p. 30.
  9. Tylor, Edward B., Anahuac: Or Mexico and the Mexicans, Ancient and Modern, London, Longman & Roberts, 1861, pp. 276- 277.

*Bill Johnson est un créationniste de Spokane, Washington.

Source : http://www.icr.org/article/108/



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