Grâce au coronavirus, 130 détenus musulmans radicalisés ont été libérés

BREIZATAO – NEVEZINTIOU (08/04/2020) Les services de renseignements affirment qu’une centaine de détenus condamnés dans des dossiers terroristes ont été relâchés, mais le ministère de l’Intérieur dément.

Au début de l’épidémie de coronavirus en France, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait appelé « à des libérations anticipées pour des raisons sanitaires de personnes condamnées en fin de peine ». Il faut croire que cette mesure, visant à désengorger les prisons particulièrement exposées au virus, bénéficie également aux détenus radicalisés. Ainsi, d’après plusieurs sources au sein des services de renseignements cités par Le Point, 130 détenus condamnés dans des dossiers terroristes ont été ou sont en passe d’être libérés à quelques mois ou quelques semaines de la fin de leur peine.

Deux personnes liées à l’attentat de Strasbourg libérées

« Chaque semaine, ils sortent par trois ou quatre », d’après le renseignement français. Un chiffre contesté par le ministère de l’Intérieur. « Les condamnés pour des faits de terrorisme stricto sensu sont hors champ des mesures de libération en relation avec le contexte sanitaire lié au coronavirus. Il ne faut pas confondre terroristes et détenus radicalisés », fait-on valoir place Beauvau. « Certes, il peut exister des détenus condamnés et libérés avant la fin de leur peine dans des procédures antiterroristes, mais il s’agit en général de personnes agissant en périphérie de ces dossiers, elles n’ont pas directement de sang sur les mains », ajoute-t-on. « Directement », sans doute pas, mais le 19 mars dernier, deux personnes liées à l’attentat de Strasbourg en décembre 2018 ont bénéficié d’une libération conditionnelle grâce à cette mesure. Ils étaient pourtant mis en examen pour association de malfaiteurs criminelle, détention et cession d’arme en relation avec une entreprise terroriste.

Une surveillance post-libération plus délicate

A leur sortie anticipée de prison, ce sont la DGSI et la direction du renseignement qui s’occupent de surveiller ces détenus radicalisés. Une situation très compliquée pour les agents concernés. « Pour nous, le confinement, c’est à double tranchant. D’une part, comme les rues sont vides, on est rapidement démasqués. De l’autre, après des années de prison, on imagine mal un taulard rester confiné », confie l’un d’eux au Point. « La menace terroriste reste élevée et on nous en rajoute ! », alerte-t-il, inquiet. De plus, d’après l’hebdomadaire, le suivi des détenus n’est plus aussi assidu qu’avant la crise du coronavirus. Habituellement, cinq à six agents sont nécessaires au suivi d’un seul prisonnier remis en liberté. Avec l’épidémie, qui a impliqué une réorganisation des services, ce nombre a été réduit à trois.

Source : https://breizatao.com/2020/04/08/grace-au-coronavirus-130-detenus-radicalises-ont-ete-liberes/



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