Les féministes veulent rééduquer la langue française

Les féministes ont décidé de ne plus écrire « un député » pour un homme ou « une députée » pour une femme mais « un.e député.e » forme neutre.

George Orwell est sans doute le philosophe le plus clair et le plus subtil du XXe siècle. La Ferme des animaux est le meilleur texte anticommuniste qu’on ait jamais écrit. Dans 1984, la théorie des classes qu’il expose est lumineuse et à cent coudées au-dessus des inconsistantes thèses de Marx, thèses qui, malheureusement, continuent à dominer (polluer ?) le monde intellectuel.

Dans ce livre, Orwell expliquait également que la « novlangue » permettrait au totalitarisme de s’imposer. Les faits viennent, une nouvelle fois, de lui donner raison. Les féministes ont décidé de ne plus écrire « un député » pour un homme ou « une députée » pour une femme mais « un.e député.e » forme neutre.

Pour l’instant, ils/elles n’appliquent cette règle qu’aux textes qu’ils/elles produisent. Sans doute allons-nous bientôt assister à une offensive pour que ce tic de langage devienne une norme obligatoire. Il faut d’urgence rééduquer le peuple ! Ira-t-on jusqu’à brûler les livres ou les écrits qui n’utiliseraient pas ce nouveau standard ? Cette outrance ne m’étonnerait pas si, un jour, elle se produisait.

On trouve, par exemple, sur le Net deux mails écrits dans cette novlangue. Ils relatent un incident qui s’est déroulé et envenimé dans Le Barricade (sic !), un lieu « alternatif » de Montpellier.

Je résume et clarifie les textes (c’est quasiment une langue étrangère !) : un garçon homosexuel a touché accidentellement les fesses d’un « antifa » car ce dernier allait s’asseoir sur sa bière. L’antifa a mal réagi, a traité le malheureux de PD et montré ses muscles. Une jeune femme, membre d’une ligue féministe, a assisté à la scène. Elle a voulu intervenir et discuter de l’incident. Elle a été prise violemment à partie. On l’a quasiment étranglée.

Les textes sont à mourir de rire. On croirait qu’ils ont été écrits par Gérard Lauzier, un auteur de BD qui, dans les années 1980, avait osé, avec talent, s’attaquer au gauchisme triomphant et à l’antipsychiatrie. Mais les auteur.e.s de ces textes étaient on ne peut plus sérieuses et ne cherchaient pas du tout à faire rire. Plutôt que de tirer la seule conclusion possible : certains « antifas » sont plus proches de la brute épaisse que de l’intellectuel policé qui accepte sans sourciller toute différence, ces demoiselles veulent provoquer d’interminables discussions et d’innombrables réunions. Avec ce français « rénové » – et quasiment incompréhensible mais je fais preuve de mauvais esprit car je suis un mâle « cisgenre » et dominant -, ces autocritiques perpétuelles pour le moindre incident tiennent plus du camp de rééducation que du sain débat intellectuel.

Le totalitarisme est une vraie menace pour la France et l’Europe. C’est une hydre à 100 têtes. On pouvait croire que la vague d’attentats avait mis un peu de plomb dans les cervelles des bien-pensants. Avec ce type de novlangue, avec certains participants protofascistes de Nuit debout, le danger, en fait, ne cesse de grandir !

Source : http://www.bvoltaire.fr/christiandemoliner/les-feministes-veulent-reeduquer-la-langue-francaise,253524



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