Un grand quotidien national allemand demande pardon aux enfants pour la gestion de la crise sanitaire

Nous publions ci-dessous une traduction de l’article paru dans le quotiden allemand BILD : « BILD bittet alle Kinder um Verzeihung! »

PARCE QUE LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL NE LE FAIT PAS

BILD demande pardon à tous les enfants !

Salles de classe vides: le gouvernement a fermé des écoles pendant des mois pendant la crise de Corona – avec des conséquences fatales (Photo: dpa)

Je voudrais dire à des millions d’enfants de ce pays, dont nous sommes tous responsables en tant que société, ce que notre gouvernement fédéral et notre chancelier n’ont pas encore osé dire : nous vous demandons pardon. Nous vous demandons pardon pour un an et demi d’une politique qui vous a fait de vous des victimes.

Aux victimes de violence, de négligence, d’isolement, de solitude émotionnelle. Car la politique et les médias, jusqu’à à ce jour, distillent comme un poison l’idée que vous seriez un danger mortel pour notre société.

Vous ne l’êtes pas, ne vous laissez pas persuader. Nous devons vous protéger, pas vous nous.

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Nous avons honte en tant que société

Je voudrais le dire le plus clairement possible : ce qui vous a été fait, les enfants, par un gouvernement que nous, parents, avons choisi aussi et surtout pour vous, que nous n’avons apparemment pas assez critiqué pour la fermeture des écoles et des terrains de football, nous fait honte en tant que société.

Depuis le début de la pandémie en mars 2020, vingt personnes de moins de 20 ans sont décédées de (ou avec) la covid en Allemagne. 152 enfants de moins de 14 ans ont été tués en 2020, soit quarante de plus qu’à la même période en 2019.

Ils représentent ce que vivent les enfants à ce jour dans les pièces isolées et bouclées du confinement, dans les petits logements sociaux, mais aussi dans les maisons spacieuses dans lesquelles les restrictions ont manifestement déchaîné la violence sans que les salles de refuge et de protection soient ouvertes.

Les enfants tués représentent tous les enfants maltraités, dont aucun enseignant, aucun entraîneur de football ne pouvait voir et signaler les ecchymoses et les écorchures.

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Jardins à bière (Biergarten) pleins, salles de classe vides

« Fermer les écoles en dernier et les ouvrir en premier » – nos gouvernements à Berlin et dans les États fédérés (Lander) rompent chaque jour cette promesse.

Ce qui est fait aux enfants  ne semble pas, pour la chancelière Angela Merkel et au chef de gouvernement des Landern, ne pas valoir la peine de renvoyer les enseignants à l’école immédiatement – IMMÉDIATEMENT.

Les jardins à bière sont pleins, les salles de classe sont vides.

Les Suédois n’ont jamais fermé leurs écoles. Ils ont été à la hauteur de leur responsabilité envers les enfants. Nous ne le sommes pas. La ministre de l’enfance vient de quitter prématurément ses fonctions afin de pouvoir préparer une campagne électorale sans être perturbée par des accusations de thèses de doctorat. Franziska Giffey est partie sans laisser de post-it avec deux phrases sur ce qui pourrait être mieux fait pour les enfants. Il n’y a pas d’expression plus cynique d’indifférence envers ceux qui leur sont confiés.

Surtout, ce qui est arrivé à nos enfants, tant de citoyens et BILD l’ont relayé et alerté. Mais rien ne s’est passé. Y a-t-il eu le sommet de Merkel pour les enfants ? Non. Au lieu de cela, on a dit à nos enfants que s’ils osaient être des enfants, rencontrer leurs amis, ils tueraient grand-mère. Rien de tout cela n’a jamais été prouvé scientifiquement. C’était facile à dire parce que les enfants ne se défendent pas et ne votent pas.

Slogans de propagande contre les enfants

Ma question à nos politiciens est la suivante : qui dira à un enfant aux jambes meurtries que l’enseignement est l’affaire des Länder et des communes ?

Des amis me parlent de leurs fils adolescents qui, jusqu’à la pandémie, faisaient de l’exercice cinq fois par semaine et maintenant plus du tout. Votre énergie pubère, votre colère et votre désespoir sont déchargés vers l’intérieur, plutôt que dans un ballon, dans un tir au but. Nous devons enfin réaliser que nous sommes en train de créer des épaves émotionnelles.

Si l’État retire les droits d’un enfant, il doit alors prouver qu’il évite un danger immédiat et concret. Cette preuve n’a jamais été produite. Il a été remplacé par des slogans de propagande sur l’enfant en tant que conducteur pandémique. Quiconque voulait contredire n’était pas invité au panel d’experts de la Chancellerie.

J’ai personnellement expérimenté ce que tout cela a réellement causé lorsque j’ai été autorisé à rendre visite aux impressionnants héros du quotidien de l’Arche à Berlin-Hellersdorf il y a quelques semaines. Les enfants les plus pauvres de notre pays riche, qui autrement y ont trouvé structure, fiabilité, refuge et nourriture (!) chaque jour, ne sont susceptibles de venir qu’une fois toutes les deux semaines pendant la pandémie. Et juste parce que personne en politique ne s’est soucié de savoir comment faire mieux.

Vous devez voir un enfant de neuf ans vous dire “Je t’aime, tu es mon meilleur ami” après avoir joué au UNO avec lui pendant deux heures pour avoir une idée de la solitude de ces enfants.

Notre gouvernement fédéral n’est en poste que pour quelques semaines. Je le supplie de consacrer enfin, enfin, le peu de temps qui lui reste et toutes ses forces aux enfants et de tout faire pour guérir ce qu’elle a fait aux plus jeunes et aux plus faibles. Nos politiciens devraient ouvrir des écoles et des gymnases plutôt que des kiosques de campagne. Sinon, ils laisseront un champ de décombres d’âmes d’enfants devant leur conscience et dans les livres d’histoire.

Garantir l’intérêt supérieur de l’enfant

Source : https://enfance-libertes.fr/un-grand-quotidien-national-allemand-demande-pardon-aux-enfants-pour-la-gestion-de-la-crise-sanitaire/

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