Il était une fois, alors que la révolution sexuelle n’en était qu’à ses débuts, où l’on se moquait des conservateurs sociaux pour leurs « valeurs familiales » et la lourdeur inhérente que cette expression de plus en plus politique semblait impliquer. Les parcs ennuyeux avec leurs clôtures à piquets blancs, leurs mariages et (souvent) une série d’enfants représentaient tout ce à quoi les révolutionnaires sexuels voulaient échapper, et tout ce dont ils voulaient libérer la société. La libération sexuelle offrait aux gens l’occasion de s’engager dans un « amour libre » sans être liés, et lorsque les années 60 se sont transformées en années 70, les États-Unis sont devenus une nation totalement transformée.
Les choses ont changé depuis. Nous avons dépassé de loin l’implosion du mariage traditionnel, l’essor de la culture du flirt et le milieu Playboy inauguré par feu Hugh Hefner. Non seulement le « mariage » homosexuel a été imposé aux cinquante États par la Cour suprême des États-Unis en 2015, mais le mouvement transgenre a ensuite pris le pays d’assaut, avec le pari élitiste des politiciens progressistes, des médias et de l’industrie du divertissement qui ont embarqué à bord avec enthousiasme. Et avec cette deuxième vague de la révolution sexuelle — précédée, accompagnée et aidée par l’explosion culturelle de la pornographie numérique — les libertins ont changé leurs tactiques.
Vous remarquerez que les militants LGBT ne se moquent plus des valeurs familiales. Au lieu de cela, la rhétorique a été complètement renversée : ils prétendent maintenant que ce sont eux qui représentent les « valeurs familiales » et que ce sont les conservateurs sociaux — et plus particulièrement les chrétiens traditionalistes — qui constituent une menace réelle pour ces valeurs. Ce sont les chrétiens, les révolutionnaires de la sexualité l’affirment maintenant de manière accusatrice, qui sont « homophobes », « transphobes » et sont une menace active pour leurs propres enfants s’ils tiennent aux valeurs morales qui ont maintenu ensemble la civilisation occidentale pendant 2 000 ans. Selon les militants LGBT, ce sont ceux qui ont des valeurs traditionnelles qui sont directement responsables du suicide des gais et des transgenres.
Sans la moindre trace d’ironie, le mouvement LGBT a abandonné le relativisme moral qu’il utilisait comme véhicule philosophique pour amener la culture à ce point et prétend maintenant qu’il est, en fait, la Nouvelle Majorité Morale. Ils [les LGBT] croient que les agences d’adoption chrétiennes devraient être fermées parce qu’elles refusent de placer des enfants dans des couples homosexuels, et si quelqu’un insiste faiblement sur le fait que les enfants pourraient être mieux servis par une mère et un père il est furieusement traité d’intolérant. De plus, les agences d’adoption et les familles d’accueil refusent même de placer les enfants chez des parents chrétiens en raison de leurs croyances chrétiennes. Les chrétiens, avertissent les militants LGBT, sont dangereux.
Cette deuxième vague de la Révolution sexuelle est différente de la première. Ils ne prétendent plus qu’il n’existe pas de moralité objective ni de majorité morale : ils prétendent simplement que les chrétiens sont du mauvais côté des plus grandes questions morales de notre temps, et qu’ils [les LGBT] constituent maintenant la nouvelle majorité morale. Avec des taux d’utilisation de la pornographie de plus de 80 % chez les hommes et de plus de 50 % chez les femmes, l’idéologie transgenre balayant tout dans le système scolaire public, et l’industrie du divertissement en entier déversant les principes de la Révolution sexuelle dans des millions d’esprits par heures, leur triomphalisme est compréhensible.
La révolution sexuelle n’a pas seulement été une révolution, elle a été un renversement et un remplacement. Comme les restes de la morale judéo-chrétienne sont déracinés des lois [civiles] qui nous gouvernent, ils sont remplacés par de nouvelles lois et même de nouvelles définitions de la réalité biologique. La vérité biblique, dans de nombreux cas, est maintenant considérée comme un discours de haine. […] Le débat a maintenant dépassé le cadre d’une discussion sur la façon dont les gens devraient se comporter et jusqu’où la loi peut aller pour dicter de telles choses. C’est maintenant une guerre sur la façon dont la société devrait s’organiser ; une bataille pour l’âme de notre civilisation.
Et en ce moment, les chrétiens semblent perdre sévèrement.
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