La promotion d’une spiritualité de schtroumpf dans un monde collectiviste.
Journée internationale du bonheur et ODD : l’ONU propose l’idéal Schtroumpf.
Le saviez-vous ? Le 20 mars, nous fêtons la « Journée internationale du bonheur », nouveau gadget de l’ONU mis en place à la suite d’une résolution de l’Assemblée générale en 2012 à partir de l’idée que chacun a « droit au bonheur ».
L’initiative est fortement liée à la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) que l’on pourrait résumer en quelques mots : réduction des inégalités par l’alignement des niveaux de vie à travers le monde (ce qui implique la décroissance dans les pays riches), lutte contre le « changement climatique », et imposition de l’égalité de genre à travers, notamment, le droit à la « santé sexuelle et reproductive » qui en langage onusien, renvoie à l’accès à la contraception et à l’avortement légal. Cette année, l’ONU a dévoilé un peu plus la réalité de ces objectifs en proposant l’idéal Schtroumpf. Rien de moins.
Ce lundi, les acteurs américains qui ont donné leur voix aux petits êtres bleus dans le film d’animation Les Schtroumpfs et le village perdu – sur les écrans français le 5 avril prochain – rejoindront des responsables de l’ONU, de l’Unicef et de la fondation des Nations unies à l’Empire State Building à New York pour marquer l’événement, qui verra le gratte-ciel éclairé en bleu. La campagne « Petits Schtroumpfs, grands objectifs » prendra ainsi une dimension planétaire, toute centrée sur l’endoctrinement des enfants et des jeunes.
La Journée internationale du bonheur, un concept d’origine bouddhiste
Les célébrations ont commencé dès samedi au siège de l’ONU qui accueillait 1.500 jeunes ayant bien mérité des ODD – méritants parce qu’ils ont à titre personnel assuré la promotion de ces objectifs – en présence des mêmes acteurs, Demi Lovato, Joe Manganiello et Mandy Patinkin qui ont offert, aux trois lauréats du concours, des « clefs » du village des Schtroumpfs. Manière de dire que chacun peut contribuer au bonheur et le trouver dans une organisation sociale qui élimine la pauvreté, la discrimination, le manque d’accès aux soins…
Tout cela se fait dans le cadre des nouveaux outils d’évaluation du développement qui tiennent compte de « l’indice du bonheur », un instrument de mesure largement inspiré par le Bhoutan, pionnier en la matière. C’est en 1972 que ce pays a fait du bonheur de sa population un objectif de sa politique en le calculant en termes de « bonheur national brut » plutôt qu’en recourant au PIB. L’idée repose sur les valeurs spirituelles bouddhistes et s’impose de manière autoritaire : ainsi le Bhoutan connaît depuis longtemps la journée mensuelle sans voiture et la vente de cigarettes y est interdite…
Il ne faut donc pas perdre de vue la dimension « spirituelle » de ce nouveau gadget aux ramifications très profondes. C’est une « spiritualité » pour laquelle le bonheur est possible sur terre, et « ne se limite pas à la prospérité économique seule ». Ce bonheur onusien s’acquiert grâce à des décisions politiques au plan des Etats et à l’accomplissement des rêves de chacun au niveau des individus. Tout cela se fait sur la base de critères matériels, en oubliant que notre monde est une « vallée de larmes »…
L’idéal Schtroumpf, modèle du bonheur pour l’ONU
S’il faut en croire les organisateurs de la Journée du bonheur, la terre entière aspire aujourd’hui à devenir un monde merveilleux à l’image du village imaginé par Peyo. Au cours des rencontres de samedi au siège de l’ONU, Cristina Gallach, Secrétaire générale adjointe de l’ONU pour la communication et l’information a déclaré, le plus sérieusement du monde, comme le rapporte le communiqué officiel des Nations unies :
« Nos amis, les Schtroumpfs nous ont montré comment ils ont créé un village Schtroumpf heureux en vivant en harmonie ensemble (…) une leçon qui est très importante pour nous tous. Nous pouvons réussir de grandes choses. »
Vraiment ? Les Schtroumpfs vivent sans doute heureux dans l’univers imaginaire de Peyo. Mais c’est un univers collectiviste, sans argent, où chacun accomplit la tâche qui lui est imposée par le chef, en échange du gîte et du couvert (à la cantine commune). C’est aussi – et cela est parfaitement logique – une société sans famille, où la seule femme est la Schtroumpfette, fabriquée par l’ennemi mortel des Schtroumpfs, Gargamel, pour semer la discorde, puis transformée par le Grand Schtroupf en ravissante blonde qui s’occupe du seul bébé du village, tombé du ciel. Un monde sans Dieu, aussi, et sans religion…
La Journée internationale du bonheur au service des ODD
Comme pension pour jeunes garçons, c’est assez sympathique, et Peyo, puis ses successeurs ont le chic pour dénoncer les petits travers humains et les défauts des enfants. Comme critique sociale et projet politique, c’est une autre histoire ; on y a vu alternativement un rêve fasciste et une interprétation bédérastique de l’histoire de l’URSS. Totalitaire quoi qu’il en soit. Bienvenue en Onusie ?
Avec le film qui sortira bientôt, cette vision sera sans doute complétée et améliorée du point de vue des Nations unies puisque des Schtroumpfs désobéissants y vont à la découverte d’un nouveau village dont le chef est une femme Schtroumpf, politiquement correct oblige.
En attendant, l’ONU ne fait pas mystère de sa volonté de changer le regard des jeunes sur le monde à travers les ODD présentés comme instruments du bonheur. Samedi, la journée s’est déroulée dans le cadre de « Simul’ONU– un exercice de simulation des travaux de l’Assemblée générale et d’autres organes du système des Nations unies pour initier les jeunes (collégiens, lycéens, étudiants) à la citoyenneté mondiale » : c’est ainsi que le présente officiellement le centre d’actualités de l’ONU.
Les ODD du ONU et idéal Schtroumpf… collectiviste
Dans une autre dépêche consacrée au Festival mondial des idées pour le développement durable qui s’est tenu début mars, on apprend d’ailleurs, toujours de la bouche de Mme Gallach, que les jeunes « savent que la planète ne va pas bien et qu’ils héritent de quelque chose de vraiment mauvais, alors ils veulent faire partie de la transformation. » Il s’agit bien de les conditionner. Vous pouvez d’ailleurs vérifier : il suffit de se glisser dans la peau d’un jeune et de répondre au quizz mis en ligne sur le site parrainé par les ODD, l’UNICEF et quelques autres, www.smallsmurfsbiggoals.com. Le quizz promet de vous révéler « vos » Objectifs du développement durable favoris. Sans laisser aucune place à une quelconque réponse négative. Les ODD ? Vous allez les aimer, c’est obligé ! Et vous serez heureux comme un Schtroumpf…
Que l’argent ne fasse pas le bonheur, à vrai dire, l’humanité le sait depuis très longtemps, ou l’ignore à ses dépens. Mauvais maître, c’est pourtant un bon serviteur, indispensable à l’exercice de nombreuses libertés, et bien utile à l’exercice individuel, personnel de la charité ! Comme le disait Margaret Thatcher : « Personne ne se souviendrait du bon Samaritain s’il n’avait eu que de bonnes intentions : il avait aussi de l’argent. » Et bien des vertus…
Mais le « bonheur » vers lequel les institutions internationales veulent nous conduire de force, à l’instar de tous les totalitarismes qui promettent des lendemains qui chantent, est d’un autre ordre. C’est un bonheur qui ignore les vertus classiques et préfère la conversion écologique. C’est un cauchemar socialiste avec sa fausse morale qui exige de tout sacrifier à la planète, y compris l’homme, et qui, surtout, écrase totalement toute dimension surnaturelle. La souffrance ne peut y être rédemptrice parce que la vie sur terre n’y est pas ordonnée à la vie éternelle.
Jeanne Smits
Source : http://reinformation.tv/journee-internationale-bonheur-odd-onu-ideal-schtroumpf-smits-67661-2/