Jeff Jacoby . Nov. 15, 2010
C’est devenu une tradition annuelle: les jours raccourcissent, les fêtes approchent, et l’Association Humaniste Américaine lance une campagne publicitaire pour promouvoir l’athéisme et dénigrer la religion.
L’année dernière, l’organisation a collé des annonces disant « Pas de dieu? Pas de problème! » sur les panneaux publicitaires et les autobus dans plus d’une douzaine de villes. Son thème en 2008 était: « Pourquoi croire en un dieu? Contentez-vous d’être bon nom d’une pipe. »
Cette année, l’association adopte un ton plus combatif. Elle consacre 200 000 $ à « contester directement la morale biblique » dans les publicités diffusées sur le réseau et la télévision par câble, ainsi que dans les journaux, les magazines et les transports en commun. Les annonces juxtaposent des passages violents ou désagréables de la Bible (ou du Coran) avec des citations « humanistes » de grands athées. Par exemple, une terrible prophétie du prophète hébreu Osée – « Samarie portera son iniquité, car elle s’est révoltée contre son Dieu; ils tomberont par l’épée, leurs petits enfants seront écrasés, et on fendra le ventre à leurs femmes enceintes. » – est mise en contraste avec le commentaire d’Albert Einstein qu’il « ne peut imaginer un Dieu qui récompense et punit les objets de sa création ».
Bien sûr, n’importe qui peut sélectionner des citations pour faire valoir un argument. Et naturellement, comme le dit le directeur exécutif du groupe humaniste Roy Speckhardt, il existe des « textes religieux » qui prônent la peur, l’intolérance, la haine et l’ignorance. La religion a souvent servi à des fins maléfiques ou fut invoquée pour justifier une choquante cruauté. Il en va de même de tous les domaines de l’activité humaine, de la médecine au journalisme, de la philosophie au droit.
Mais il faudra plus que quelques versets sombres isolés de tout contexte pour corroborer le message central de la campagne publicitaire de l’Association Humaniste Américaine: à savoir que Dieu et la tradition judéo-chrétienne ne sont pas nécessaires pour la préservation des valeurs morales et que la raison humaine est un meilleur guide vers la bonté que la religion fondée sur la Bible.
Peut-on être honnête et moral sans croire en un Dieu qui nous commande d’être bons? Certainement. Il y a toujours eu des non-croyants aimables et éthiques. Mais combien d’entre eux arrivent à la bonté et à l’éthique par le raisonnement, et combien ne sont que le reflet des attentes de la société au sein de laquelle ils vivent?
« Dans notre culture, même l’athée le plus passionné ne peut s’empêcher d’être influencé par la vision du monde judéo-chrétienne qui a façonné la civilisation occidentale, » dit Speckhardt à CNN.
Il ne peut avoir confiance en cela que parce qu’il vit dans une société si imprégnée de valeurs judéo-chrétiennes qu’il prend ces valeurs pour acquises. Mais une société dépourvue de cet héritage religieux est une société dans laquelle Speckhardt ne voudrait pas vivre.
Car dans un monde sans Dieu, il n’y a pas de différence évidente entre le bien et le mal. Il n’y a aucun moyen de prouver que le meurtre est une chose erronée s’il n’y a pas de Créateur qui décrète « Tu ne commettras pas de meurtre. » Cela ne peut certainement pas être prouvé erroné par la raison seule. On pourrait raisonner – comme le disent Lénine, Staline et Mao – qu’il n’y a rien de mal à assassiner des êtres humains par millions si cela fait avancer la cause marxiste. Ou bien on pourrait raisonner en observant la nature que la voie du monde c’est que le fort dévore le faible – ou que la sélection naturelle favorise la survie du plus fort par tous les moyens nécessaires, y compris le meurtre des moins aptes.
Il peut sembler évident pour nous aujourd’hui que la vie humaine est précieuse et que les plus faibles parmi nous méritent une protection spéciale. Penserions-nous ainsi sans une tradition morale remontant au Sinaï? Il semblait aller de soi dans l’antiquité classique que les bébés malades devaient être tués. « Nous noyons même les enfants qui, à la naissance, sont faibles et anormaux », écrivait le philosophe romain Sénèque le Jeune il y a 2 000 ans, soulignant que « ce n’est pas la colère mais la raison » qui justifie le meurtre d’enfants handicapés.
La raison ne suffit pas. Seulement s’il y a un Dieu qui interdit le meurtre, alors le meurtre est définitivement une mauvaise chose. Sinon, son illicéité est une question d’opinion. Mao et Sénèque approuvaient le meurtre; nous le désapprouvons. Qu’est-ce qui nous fait penser que nous avons raison?
Le Dieu qui nous a créés nous a créés pour être bons. Les athées peuvent croire – et dépenser une petite fortune en publicité – que nous pouvons tous être « bon sans Dieu. » L’histoire enseigne une leçon très différente.
Source : https://patriotpost.us/opinion/8106