Les poules, une arme efficace pour lutter contre le frelon asiatique.
Un apiculteur landais a eu l’idée d’utiliser des poulets pour lutter contre le frelon asiatique. Une technique d’une redoutable efficacité bénéfique aux abeilles, aux poules comme à l’apiculteur.
Le frelon asiatique est aujourd’hui parfaitement implanté en Europe. Il occupe 60 départements français et se retrouve en Belgique, en Espagne et au Portugal tout en continuant à se propager. Cet insecte attaque les abeilles et les tue pour s’en nourrir. L’espèce invasive est ainsi capable de décimer des ruches entières. Il faut dire que les ouvrières constituent pour lui une source abondante de protéines. Malheureusement, ce prédateur est difficile à combattre. En septembre dernier, un arrêté est paru afin de fournir une nouvelle arme aux apiculteurs aux prises avec le frelon asiatique : le dioxyde de soufre. Un gaz jugé particulièrement efficace pour lutter contre les frelons, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Injecté dans le nid, le dioxyde de soufre tue les insectes en les asphyxiant. Mais un apiculteur landais semble lui avoir déniché une toute autre méthode pour protéger ses abeilles de l’espèce invasive. Une méthode aussi naturelle qu’efficace : les poules. Des patrouilleurs pour les abeilles En effet, Francis Ithurburu, un jeune retraité passionné d’apiculture, a étudié de près l’insecte notamment grâce à des vidéos, et s’est souvenu qu’autrefois les poules côtoyaient les ruches. Il a ainsi eu l’idée de tenter l’expérience en mettant des poules à côté de ses ruches et en observant leur comportement tandis qu’elles se promenaient là (vidéo ci-dessus). Il a alors constaté que les volailles étaient une arme tout à efficace. Cité par Sud Ouest, il raconte : « introduit dans le rucher, le jeune poulet vadrouille entre les ruches tout en se méfiant des attaques des abeilles gardiennes dont il se tient à distance mesurée ». Or, si la volaille mange « quelques abeilles tombées à terre, malades ou en fin de vie », elle se nourrit surtout de « tous les frelons qui se présentent devant les ruches » et dont le vol bruyant est peu discret. Les gobant dans son bec, la poule ne fait qu’une bouchée des prédateurs. Les mois suivant l’expérience, Francis Ithurburu a constaté qu’aux abords du rucher, le nombre de nids avortés de frelons était bien supérieur à la moyenne, allant jusqu’à l’absence de colonies proches. En poursuivant son expérience pendant trois ans, l’apiculteur s’est aperçu que le frelon asiatique ne représentait plus de véritable danger pour son rucher. Un mets de choix pour les volailles « L’intérêt est qu’au printemps, les poulets attrapent les premières fondatrices qui sont en train de construire leur premier nid. On a donc déjà des nids avortés en plus grand nombre autour d’un rucher », explique Francis Ithurburu à France 3 TV. Si les poules attrapent si facilement le frelon asiatique, c’est que contrairement au frelon commun, il est capable de rester en vol stationnaire. Tout en se méfiant de la ruche, les poules peuvent donc d’un coup de bec, capter l’insecte. Et les avantages de cette méthode ne concernent pas que les abeilles et l’apiculteur car les poules aussi y trouvent leur compte. En effet, les frelons dont l’abdomen est plein de protéines constituent un « complément alimentaire particulièrement intéressant » pour les poulets, souligne le Landais. Avec une telle efficacité, cette solution naturelle et écologique pourrait bien faire des émules chez les apiculteurs, parmi lesquels certains ont abandonné leur élevage face à l’invasion du frelon. Ils pourraient alors également adopter des patrouilleurs à plumes pour protéger leurs butineuses.
Source : http://www.maxisciences.com/poule/les-poules-une-arme-efficace-pour-lutter-contre-le-frelon-asiatique_art31260.html
Ces poules qui décapitent les frelons asiatiques
Et si l’arme fatale pour venir à bout du frelon asiatique était la poule noire de Janzé ? La découverte d’un agriculteur breton vient de lui valoir un prix.
Introduit par erreur en 2004 dans le sud-ouest de la France, le frelon asiatique n’a cessé depuis de se répandre dans l’Hexagone, dont il colonise désormais les deux tiers du territoire. Cette espèce très invasive raffole des abeilles, dont elle décime les colonies. Christophe Bitauld, qui possède une vingtaine d’hectares de pommiers à cidre bio et une quinzaine de ruches près de Janzé, en Ille-et-Vilaine, a pu s’en rendre compte. « L’année dernière, nous avons perdu 20 % de nos ruches à cause des frelons. Or les abeilles sont essentielles pour polliniser les vergers », observe l’agriculteur. Il pense néanmoins avoir trouvé l’arme fatale pour lutter naturellement contre l’agresseur : la poule noire de Janzé, une race locale en voie de disparition.
Elles attrapent le redoutable insecte et le décapitent
Cette dernière, qui est restée sauvage, n’est pas du genre à attendre qu’on vienne lui servir sa ration de graines comme nos poules domestiques. Non seulement elle monte aux arbres, mais elle se nourrit aussi d’insectes ravageurs.
Dans un premier temps, grâce à l’Ecomusée du pays de Rennes, Christophe Bitauld avait introduit le gallinacé dans ses vergers pour venir à bout des anthonomes, des coléoptères qui s’en prennent aux pommiers. C’est là qu’il a découvert que les petites poules noires de Janzé avaient plus d’une corde à leur arc et s’attaquaient aussi aux redoutables frelons asiatiques. « Elles les attrapent d’un coup de bec quand ils sont en vol stationnaire devant les ruches. Puis elles les décapitent pour ne manger que le corps qui est plein de protéines.
Net et sans bavure… Pour pouvoir déplacer ses poules d’un verger à un autre et les protéger des prédateurs, Christophe Bitauld a eu l’idée d’aménager une remorque routière pour en faire un poulailler mobile. Ce projet baptisé Ty Poul lui a valu de remporter le premier prix d’un concours d’idées agricoles avec une dotation de 5 000 EUR. Séduits, deux agriculteurs normands et costarmoricains l’ont déjà contacté pour acquérir un poulailler et des poules noires de Janzé. L’agriculteur espère développer le concept par le biais de partenariats. Les frelons asiatiques n’ont qu’à bien se tenir.
Source : http://www.leparisien.fr/societe/poules-contre-frelons-25-06-2016-5911995.php