Sexes, Homosexualité, métissage et pureté : ce que dit la Bible

Ob Bb608f Homo[Nous avons vu que pour de nombreuses religions, la création du monde s’est faite par la séparation des éléments constituant le chaos primordial. La distinction et la séparation participent du Bien. Au contraire, la confusion et le mélange ramènent au chaos et participent du Mal. Nous avons vu (voir nos textes rubrique Ponérologie) que la Bible pose des lois strictes qui obligent les hommes à distinguer et à séparer. Nous développons ci-dessous quelques principes vétérotestamentaires intangibles… sous peine de mort souvent].

NB : vous trouverez nos autres textes « ponérologie » dans la catégorie « Ponérologie » de ce blog]

Les facultés de discernement des hommes paraissent limitées et influençables par le Mal. Elles engendrent de la confusion et fragilisent la Création dont les grands principes structurants sont remis en cause. A partir d’Abraham, s’élabore progressivement tout un processus par lequel Dieu va chercher à canaliser cette capacité de discernement de manière à en limiter les effets destructeurs lorsqu’elle s’exerce à mauvais escient. Il va chercher à poser des limites, appelées « Commandements », au delà desquels l’esprit critique et le comportement déviant ne pourront exister sous peine de mort. Entre ces limites, parfois étroites, se situe la liberté des hommes, alors que Satan, sans cesse, chuchote à leurs oreilles que le bonheur se trouve précisément dans leur transgression.

Voici quelques unes des distinctions que Yahvé impose de respecter :

1. Distinguer le Prochain du Lointain

Nous avons déjà appréhendé cette distinction à travers le Décalogue. Celle-ci toutefois est antérieure aux dix commandements qui ne font qu’en préciser certains aspects.

La nécessité de distinguer le prochain du lointain se fonde notamment sur la création des peuples par Yahvé suite à l’épisode de la Tour de Babel. Nous avons compris que l’éclatement de l’humanité en nations spécifiques est une « bonne » chose du point de vue de Dieu. Pour que la séparation des peuples ne s’atténue pas il est indispensable que chacun sache faire la distinction entre le « prochain », celui qui est de même peuple, et le lointain, celui qui est d’un autre peuple (l’étranger).

Mais cela ne suffit pas. Pour que la différence ethnique, culturelle et religieuse soit structurante, il faut aussi que le traitement réservé d’une part au prochain, d’autre part au lointain, soit différent.

Cette répartition de l’humanité entre prochains et lointains est la clé de voûte qui pérennise l’existence de peuples différents : si tous les lointains devenaient des prochains, l’autre se dissoudrait dans le même et les peuples cesseraient d’exister.

Pour faire comprendre cette logique divine, la Bible va donner un exemple, un modèle à suivre qu’elle va illustrer en prenant un peuple parmi les peuples, un peuple qui sera en quelque sorte « élu » comme support de la démonstration.

Dieu va ainsi « séparer» le peuple hébreu des nations pour obliger celui-ci à se conformer à une Loi que Dieu va chercher à imposer… non sans peine et quelques massacres nécessaires. L’idée que Dieu a « séparé » et distingué Israël des autres nations est une idée clé de l’Ancien Testament : « [c’est Moi Yahvé] qui vous ai séparés des peuples » (Lev 20.24 par ex.).

Dieu va mettre Israël au service de ses projets. S’il distingue ce peuple en particulier, c’est qu’il pense s’en servir, comme on se sert d’un outil, pour imposer une logique de distinction qui n’est naturelle ni au peuple qu’il a choisi, ni aux autres peuples. C’est pourquoi, avant d’en faire son « serviteur » (Is 49.3 par ex), Dieu va contraindre le peuple hébreu par la violence jusqu’à ce qu’il se conforme à la Loi divine et devienne une « lumière » pour les autres nations (Is 49.1-6 par ex.). Les nations auront quant à elles l’obligation de suivre les « voies » du peuple de Dieu (Jer 12.16) dont le destin particulier sera « d’exposer le droit aux nations » (Is 42.1).

2. Distinguer l’homme de la femme

Hommes et femmes sont fondamentalement différents. L’homme tire son « haleine de vie » directement de Dieu (Gn 2.7) alors que la femme n’en dispose que par procuration, grâce à l’homme, parce qu’elle est une partie du corps de l’homme (la fameuse côte). C’est pourquoi l’homme est plus proche de Dieu, c’est pourquoi l’Alliance se fait grâce au sexe de l’homme (qu’il faut circoncire), c’est pourquoi seul l’homme peut être prêtre, c’est-à-dire intercesseur unique entre l’humain et le divin. Dieu pose en principe que l’homme domine et que la femme est dominée (Gn 3.16). Pire, pour un lecteur occidental du XXIe siècle : la femme est la « propriété » de l’homme. Littéralement, elle lui « appartient » (Nb 5.19 par ex.), elle est « sous son mari », c’est à dire sous son autorité.

Les rôles sociaux sont donc différents : à l’homme le travail et la guerre, à la femme la domesticité et la procréation. La distance est telle qu’hommes et femmes ne mangent pas ensemble, que la femme est voilée (1Sam1.12) et qu’elle peut être répudiée par son mari (Dt 24.1) (l’inverse n’étant pas possible). Cette distance ne doit pas être franchie et la confusion entre les sexes entraîne irrémédiablement le châtiment.

Ainsi est-il interdit, car c’est « abomination » pour Yahvé (Voir notamment Dt 22.5 ; Lev 20.13) :

  • Pour un homme de mettre un habit de femme
  • Pour une femme de mettre un costume d’homme
  • Pour un homme de coucher avec un homme comme on couche avec une femme

L’homosexualité, péché d’indistinction, est donc interdite sous peine de mort : « l’homme qui couche avec un mâle comme on couche avec une femme : c’est une abomination que tous deux ont commises, ils seront mis à mort, leur sang est sur eux » (lev 20.13). Il est donc interdit d’agir avec un homme comme si c’était une femme : obligation est faite de reconnaître une différence. Dans le cas contraire, c’est la mort qui s’impose, comme à Sodome, comme à Guibéa où toute la population mâle coupable de comportement homosexuel a été passée au fil de l’épée (Jg chap 19 et 20). Dans la Bible on ne rigole pas avec les principes.

Le souci que distinction soit faite entre l’homme et la femme est tel, que non seulement le travestissement, c’est à dire le comportement mimétique du sexe opposé est interdit mais que ceux qui présentent des malformations sexuelles, telles que la verge coupée ou les testicules mutilés (malformations qui pourraient sans doute donner lieu à de regrettables confusions), doivent être bannis (Dt 23.2). Tout ce qui peut faire pont, « transgenre » dirions-nous aujourd’hui, doit être supprimé. La distance entre les sexes doit rester infranchissable.

Confirmation de cette distance quasi ontologique : l’homosexualité est mise sur le même pied que la zoophilie, crime passible de mort pour l’homme (ou la femme) comme pour l’animal (Ex22.18 ; Lev 20.15-16 par ex.).

3. Ne pas se mélanger

Nous avons vu qu’il fallait impérativement distinguer celui qui appartient à son peuple (le prochain), de celui qui ne lui appartient pas (le lointain). Rappelons que le « peuple » peut se définir ici comme l’ensemble des individus de même lignée (ici les « fils d’Israël »), de même culture (la culture hébraïque et bientôt juive, la judéité), de même religion (le monothéisme yahviste, le judaïsme). Les trois composantes, lignée, culture, religion, sont indissociables et la remise en cause de l’une d’entre elles porte atteinte au peuple dont l’identité, voire l’existence, s’en trouve fragilisée.

L’infidélité à la lignée, par le mariage avec un individu d’une autre lignée, donc d’une autre culture et d’une autre religion, permet la diffusion dans le peuple de croyances et de mœurs exotiques en même temps qu’elle favorise la dilution du peuple dans une humanité anonyme (la « dispersion parmi les peules » Dt 4.27).

L’infidélité à la culture, par l’adoption d’éléments culturels étrangers, amenuise la distance avec les autres lignées et les autres religions, justifie le relativisme culturel et un déracinement facilitant le mélange.

L’infidélité à la religion est souvent la conséquence d’une corruption de la lignée et/ou de la culture, elle renforce encore en retour cette dégénérescence et se trouve ainsi au centre de la perte de vitalité du peuple.

L’idée que le mariage mixte et le métissage avec les autres peuples est un danger pour le peuple, sa culture et sa religion est clairement exprimée par l’Ancien Testament. Très tôt, et à plusieurs reprises, Dieu interdit les mariages mixtes. Parlant des autres nations, Yahvé ordonne : « tu ne donneras pas ta fille à leurs fils, tu ne prendras pas leurs filles pour ton fils » (Dt 7.3-4 par ex.). Cette interdiction est justifiée de trois manières :

  • Le mariage mixte met en danger la religion (« cela écarterait ton fils de derrière moi » dit Yahvé Dt 7.3-4), il rend « infidèle » (« vous avez été infidèles en épousant des femmes étrangères » Esd 10.44)
  • Le mariage mixte met en danger la culture nationale : « la moitié de leurs fils parlait l’achdonien ou la langue de tel ou tel peuple, mais ne savait pas parler le judien » dit Néhémie à propos des Juifs qui ont épousé des étrangères (Neh13.23-25). Dans le même contexte il observe que la pratique du jour chômé hebdomadaire, le sabbat, n’est plus respecté : « les coutumes vestimentaires (ainsi Sophonie se plaint de ceux « qui revêtent des vêtements étrangers » -Soph 1.8) ; voire les manières de table (Ez 33.25 par ex.).
  • Le mariage mixte met en danger la pureté de la lignée. C’est pourquoi les prophètes « purifient » (Neh 13.30) la « race sainte » (Esd 9.2) de « tout élément étranger » (Neh 13.30) en bannissant les femmes étrangères et leurs enfants de sang mêlé (Esd 10.44). Ils accusent Jérusalem de s’être lavée, maquillée les yeux et parée « pour des hommes venus de loin », se rendant ainsi impure par le contact sexuel avec des gens de nations étrangères (Ez 23.1 et s.).

En résumé, le mariage mixte, le métissage, véritable source de « prostitution » (Ex 34.15-16) met en danger l’existence même du peuple. Yahvé ne cache pas que le peuple sera « anéanti » s’il pratique des mariages mixtes (Dt 7.3-4). Josué lui promet une disparition complète (Jos23.12-13). C’est pourquoi, les prophètes rappellent constamment cette interdiction. Tobie adjure de ne pas prendre une « femme étrangère », seulement une femme « de la semence de tes pères » (Chouraqui Tob 4.12-13), affirmation claire de l’indispensable fidélité à la lignée. Le Livre des Juges réaffirme qu’il est « mal » aux yeux de Dieu de se mêler par mariage aux autres peuples (Jug 3.5-6). De fait, Pinhas calme le divin courroux en tuant de sa pique un homme d’Israël qui « forniquait » avec une Madianite, Madianite qu’il fait aussi passer de vie à trépas en la transperçant …au bas ventre, siège de la reproduction, source du métissage (Dt 25.7). Certains autres se lamentent et promettent les pires châtiments lorsqu’ils sont les témoins de telles unions, jugées comme « infidèles » et « coupables » (par ex le Livre d’Esdras). Esdras et Néhémie pratiquent une épuration ethnique systématique, renvoyant sur des critères généalogiques (et non de foi) non seulement les femmes qui n’appartiennent pas au peuple élu, mais aussi les enfants issus de couples mixtes.

4. Distinguer le pur de l’impur

Est pur ce qui n’est pas souillé. Par définition la pureté exclut la présence d’éléments étrangers : elle est ce qui est « sans mélange » (Larousse).

Cela est vrai en chimie, comme dans la Bible. Ainsi, significativement, Néhémie dit avoir « purifié » le peuple après avoir renvoyé « tout élément étranger » (Neh 13.30). Dès lors le peuple est sans mélange, il est pur.

Le contact d’éléments normalement séparés est source d’impureté. Ainsi le lépreux est un vivant presque mort. Il doit prendre des attitudes de deuil (déchirer ses vêtements, laisser flotter ses cheveux, se couvrir la moustache) qui vont signaler une impureté (Lev 13.46), impureté qui va justifier à son tour une exclusion : l’impureté est contagieuse.

Voici quelques uns des contacts qui rendent impurs et demandent purification :

  • Le contact avec des étrangers
  • Le contact sexuel
  • Le contact avec la maladie
  • Le contact du profane avec le sacré, du pur avec l’impur

Voici quelques-uns des contacts impurs, produits d’une sorte de crime d’indistinction, qui entraînent non pas le devoir de purification mais une condamnation à mort :

  • L’homosexualité
  • La zoophilie
  • L’inceste
  • Le mariage avec des étrangers

Dans notre prochain texte, nous traiterons le cas des interdits alimentaires. Ceux-ci relèvent des lois de pureté et expriment avec force le devoir de distinguer ce qui est propre à la consommation et ce qui ne l’est pas.

Antonin Campana

Source : http://www.autochtonisme.com/2016/01/ponerologie-8-sexes-homosexualite-metissage-et-purete-ce-que-dit-la-bible.html

Articles sur le même sujet:


5 commentaires pour “Sexes, Homosexualité, métissage et pureté : ce que dit la Bible”

  1. Y a-t-il une explication à la mise à mort de la concubine par son concubin; ce dernier l’ayant livrée aux vauriens pour assouvir leurs besoins sexuels ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.