La pleine conscience est-elle chrétienne ?

Dans son article, « la pleine conscience est-elle chrétienne? » (Recensions de livres, Life & Ministry 16, 7 octobre 2016) Ian Paul, un ministre anglican, examine avec enthousiasme le livret écrit par un collègue clerc anglican, Tim Stead, Mindfulness and Prayer (pleine conscience et prière), dans la série Grove Spirituality. Stead consacre son livret et une grande partie de son ministère à normaliser pour les chrétiens une technique bouddhiste de spiritualité connue sous le nom de pleine conscience. La pleine conscience est-elle chrétienne? Ian Paul répond avec enthousiasme, « oui! ».

Le Rev. Paul nous assure que les valeurs de la pleine conscience se trouvent dans la Bible. Selon lui, la pensée profonde trouvée dans la pleine conscience est exactement ce que le fils prodigue fait. Il « reprend ses esprits »: « Prêter attention est simplement une compétence qui a besoin de pratique. » Il nous assure que nous ne devons pas craindre la pleine conscience, car elle se trouve maintenant dans des contextes cliniques et psychologiques traditionnels [bien que penser que ces champs soient neutres est sûrement une erreur]. Le Rev. Paul nous assure que la pleine conscience est une technique totalement inoffensive pour arriver à un état de lucidité afin d’entrer dans la présence de Dieu dans la prière.

Nous devrions, dit le Rev. Paul, « Noter la similitude de certaines des techniques de pleine conscience avec celles suggérées par les grands mystiques qui ont exploré les formes contemplatives de la prière. Mes propres inspirations ont été Thérèse d’Avila et la tradition de la prière orthodoxe orientale de Jésus ».

[Malheureusement, il peut être démontré que ces mystiques médiévaux et leurs techniques spirituelles étaient dangereusement hérétiques, en adoptant une forme bouddhiste similaire de la spiritualité contemplative, à savoir le néo-platonisme non duel. Voilà une autre, longue histoire (voir Pam Frost, « The Interface of Medieval Mysticism and Buddhist Mindfulness Meditation, » truthXchange.com, 2016)].

En soulevant cette question de la pleine conscience, nous ne devons pas ignorer ce qui a transpiré dans l’histoire occidentale depuis les années 1960 – ce à quoi pas assez d’attention consciente est portée. Beaucoup d’occidentaux se sont tournés vers la méditation orientale, y compris, en particulier, le yoga, qui est une introduction subtile mais claire à la spiritualité hindoue. Donc, en Occident, le yoga (hindouisme) nous donne un corps sain; et la pleine conscience (bouddhisme) nous donne des esprits saints. Mais qu’est-ce qui se passe? Sommes-nous, dans l’église, comme les occidentaux en général, captivé par des influences spirituelles étrangères? Philip Goldberg dit oui. Dans son important livre, American Veda: How Indian Spirituality Changed the West (NY: Harmony Books, 2010), à la lumière du grand succès du yoga et de la pleine conscience, il conclut que les américains (et nous pouvons inclure l’Occident en général) ont été profondément endoctrinés. Au Canada, la pleine conscience ou MindUP, est imposée aux enfants dans les écoles publiques comme la pratique normative, sans autorisation parentale. Sans doute, sans le savoir, l’Occident a-t-il adhéré à la philosophie de la vision du monde indienne de Advaita, qui signifie « non deux » (« non-dualité » ou « Oneisme »). Cette notion d’existence est supposée être la vérité, toutes les distinctions sont effacées et l’unicité règne. Goldberg, qui est convaincu que c’est une bonne chose, a certainement découvert quelque chose, puisque nous assistons à une éradication constante et déterminée du « binaire » ou dualité, en particulier dans le domaine de la sexualité et de la spiritualité. Notre monde est séduit par l’idéalisme utopique de l’unité ou unicité, à la fois politiquement et religieusement.

Derrière ces techniques spirituelles orientales se trouve une vision du monde « Oneiste » en conflit avec la spiritualité biblique, que j’appelle « Deux-isme ». Le Deux-isme est l’insistance biblique sur la vérité des distinctions – bon et mauvais, vrai et faux, homme et femme, Dieu et création. La vision du monde orientale affirme qu’en se tournant « vers l’intérieur » nous trouvons notre divinité intérieure, de sorte que notre problème n’est pas le péché, mais l’ignorance. Nous ignorons le dieu intérieur, le dieu que nous possédons en fait tous. Dieu n’est pas séparé de nous, Il est en nous. Nous sommes dieu. Donc, cette vision du monde orientale prône la méditation spirituelle et les formes modifiées de conscience pour se concentrer sur soi-même, précisément pour gagner la gnose, la connaissance du dieu intérieur. Il n’y a pas de distinction d’avec Dieu. Nous sommes dieu. Nous devons nous demander si ces méthodes, le yoga et la pleine conscience, nées dans « l’Oneisme » oriental, peuvent être débarrassées de leur contenu religieux.

Dans son essence, la pleine conscience est un concept et une pratique bouddhiste -pas du tout neutre- qui a un objectif profondément religieux. Comme mon ami Marcia Montenegro, qui fut bouddhiste pratiquant, le dit, c’est

« Une vision de la vie et de la réalité qui résulte idéalement d’un type de méditation conçu pour cultiver le détachement. Le détachement dans le bouddhisme est nécessaire, parce que le bouddhisme enseigne que l’attachement à ce monde, à votre pensée, votre identité comme un soi individuel, et d’autres attachements, tels que les désirs, vous maintiennent dans le cycle de la renaissance… La pleine conscience est souvent définie comme une conscience à chaque moment sans jugement du présent ».

De façon subtile, cette technique anti-stress, apparemment inoffensive, favorise en fait le « détachement » du soi de la réalité créée, qui est marquée par le passé et le présent, et par des questions de bien et de mal. La pleine conscience nous détache donc du Créateur derrière cette création. C’est comme dire à un poisson de se détacher de la réalité de l’eau. Cela a donc des conséquences. Finalement, les pratiques orientales conduisent les gens à une vision du monde orientale. L’objectif de telles pratiques est une expérience spirituelle particulière, « un état de perception béat qu’un Vide Unitif est la plus haute réalité au-delà de l’illusion de l’existence matérielle. » [Voir l’article cité ci-dessus par Pam Frost].

Si cela ne se produit pas dans la pratique de la pleine conscience « chrétienne », pourquoi prendre la peine de l’appeler pleine conscience? Dans la pleine conscience contemporaine, les notions de réalité créationnelle et de responsabilité morale sont éliminées de l’équation du stress. Pourquoi ne pas parler plutôt de méditation biblique ou d’auto-examen, comme les puritains l’ont fait? La pleine conscience bouddhiste cherche la libération ultime du cycle de vie de l’existence terrestre humaine par le « détachement », en niant sa « condition de créature » et en devenant un esprit désincarné, intemporel, amoral. Je suis convaincu que la pratique de libération du stress de la pleine conscience ouvrira l’esprit des occidentaux au mode de pensée oriental – à une solution finalement athée d’auto-libération niant la création, qui produit une fausse paix destructrice de l’âme. En outre, les chrétiens commenceront aussi à penser que l’interconfessionnel est la bonne chose pour l’église, puisque toutes les religions pratiquent une forme similaire de spiritualité.

John Kabat Zin est professeur de médecine bouddhiste zen qui a popularisé l’utilisation de la pleine conscience dans le domaine médical. Il la voit comme un système neutre, utile pour toutes les religions. Il note que les rabbins, les prêtres et les imams qui utilisent la pleine conscience ont découvert une expérience approfondie de leur propre foi. Il ne dit pas combien elle a radicalement changé le point de vue de leur propre foi.

Au lieu de cet « abrutissement » réducteur de stress nous avons besoin de la présence rassurante de notre Sauveur, le Christ, qui enlève notre véritable culpabilité et nous donne un réel soulagement spirituel du stress. Nous avons besoin de l’esprit du Christ. Le fils prodigue « a retrouvé ses esprits » non pas en se détachant de ses circonstances, mais en arrivant à la prise de conscience qu’il était un pécheur, aspirant aux joies de la réconciliation avec un Père aimant. Son stress est parti dans la pleine étreinte des bras de son père. Tel est le chemin d’accès pour tous les vrais croyants: une évaluation réaliste, la repentance, la foi et la nouvelle naissance! Jésus pratiquait-Il la pleine conscience à des moments cruciaux de Sa vie, alors qu’Il priait dans le jardin de Gethsémani, ou lorsqu’Il se tenait devant Pilate? Absolument pas! Jésus était pleinement dans la réalité de Sa souffrance, qu’Il portait pour nous. Il n’expérimentait pas une transe mystique pour rester déconnecté de la réalité. C’est parce qu’Il portait le poids du jugement du Père qu’Il a pu nous apporter la paix. La paix du Christ vient à travers Son œuvre rédemptrice, objective, alors qu’Il confrontait le mal à notre place et en triompha. Un autre « Rev. » Paul -L’apôtre Paul- nous assure que: « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu, par notre Seigneur Jésus-Christ (Romains 5:1). Chrétien, si cela ne soulage pas votre stress, rien ne le fera.

Source : https://truthxchange.com/2016/10/is-mindfulness-christian/

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