La « pilule du repos » ou l’art et la manière de réinventer l’euthanasie

Commentaire :
Il semble que de plus en plus de gens ignorent -ou choisissent d’ignorer- que nos vies ne nous appartiennent pas, mais qu’elles appartiennent à Dieu. Pas de surprise dans une culture qui a été amenée à croire que la « science » aurait discrédité l’autorité de la Bible.

Genèse 1:26
« Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. »

1 Corinthiens 6:19 – 20
« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »

Australie. L’art et la manière de réinventer l’euthanasie.

Publié le 

Pour contourner une loi interdisant de prescrire un barbiturique préconisé pour l’euthanasie, des Australiens se sont discrètement réunis pour le fabriquer eux-mêmes. Un savoir-faire qu’ils entendent partager.

Une première mondiale : vingt Australiens d’un grand âge ou en phase terminale de maladie viennent de concevoir une “pilule du repos” pour mettre fin à leur vie. Au mois d’octobre, ils se sont rassemblés dans une ferme isolée de la Nouvelle-Galles du Sud pour fabriquer un barbiturique similaire au Nembutal, une substance utilisée dans les programmes légaux d’euthanasie en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas et dans l’Etat américain de l’Oregon. Ces personnes, âgées de 55 à 94 ans, sont membres d’Exit International, une organisation dirigée par le Dr Philip Nitschke, ardent défenseur de l’euthanasie. Deux d’entre elles, atteintes de maladies dégénératives, envisagent de mettre prochainement fin à leurs jours. Les autres membres du groupe considèrent cette substance comme un moyen d’échapper au déclin de leur qualité de vie et d’éviter de finir leurs jours dans un établissement médicalisé.
La plus jeune du groupe, Kays, une femme de 55 ans, vient d’apprendre qu’elle est atteinte d’une affection neurologique touchant les centres moteurs. “J’ai déjà vu des gens mourir d’une maladie dégénérative, dit-elle. Je ne veux pas être une charge pour mon mari ou mes enfants. Je ne souhaite pas non plus impliquer les autres dans ma mort ; si je suis ici, c’est pour tout faire par moi-même. Je me sens rassurée par ce produit, je n’éprouve plus aucune peur. Dorénavant, je pourrai me concentrer sur ma vie.” Le groupe s’est rencontré par l’intermédiaire d’Exit International et a communiqué pendant dix mois par Internet. Ses membres ont rassemblé 40 000 dollars australiens [25 000 euros] pour acheter un véhicule, du matériel de laboratoire sophistiqué et les matières premières nécessaires. Leur réunion s’est tenue clandestinement dans une ferme d’élevage de moutons. L’objet officiel de la rencontre était l’observation d’oiseaux. Une tente a été dressée près d’un vieux hangar et certains ingrédients de base, tels que la chaux et l’alcool pur, ont été fabriqués dans une petite forge et une distillerie. Le bocal de Vegemite [pâte à tartiner à base de levure, très populaire en Australie], la vieille poêle et le bidon d’huile de cuisine qui voisinaient avec du matériel de laboratoire sophistiqué et onéreux témoignaient de l’ingéniosité et du don d’improvisation du groupe. “La plupart des informations [sur la façon de fabriquer le produit] ont été recueillies dans des manuels de bibliothèques publiques et universitaires, indique Elaine. Chaque membre a participé à l’opération, non seulement pour acquérir une ‘formation sur le tas’, mais aussi pour pouvoir s’épauler en cas de poursuites judiciaires.”

Ceux qui évoquent le suicide par fax risquent une amende

Dans la nuit du 29 octobre, après deux jours de réactions chimiques, le grand moment est arrivé : les membres du groupe ont placé deux flacons contenant un liquide clair dans un réfrigérateur. Quand ils les en ont sortis, le lendemain matin, ils ont pu voir dans le fond les cristaux mortels qui leur seront distribués une fois filtrés et séchés. Lorsqu’ils estimeront avoir fabriqué suffisamment de barbiturique, l’équipement et le savoir-faire seront transférés à plus de cent autres groupes en attente.
Les tenants de l’euthanasie volontaire voient le Nembutal comme le saint Graal, car le patient s’endort peu après l’avoir pris et meurt paisiblement d’un arrêt respiratoire dans un délai de vingt minutes. Utilisé dans le cadre de la première législation mondiale sur l’euthanasie, la loi sur les droits des malades en phase terminale, adoptée en 1995 par le Parlement du Territoire du Nord, il a été interdit dès l’année suivante après quatre cas d’euthanasie et l’abrogation du texte par le gouvernement fédéral. Depuis, le Nembutal et un autre barbiturique, l’Amytal, ont été retirés de la liste des médicaments prescriptibles, et un nouveau texte a été voté en 2005 sur les délits liés au suicide. Celui-ci entrera en vigueur le 6 janvier 2006. En vertu de cette loi, tout individu qui évoquera la question du suicide par fax, téléphone ou sur messagerie informatique est passible d’une amende de 120 000 dollars australiens [environ 75 000 euros], qui pourra atteindre 500 000 dollars pour les organisations. Cette loi a contraint Exit International à se scinder en deux. Sa branche politique est restée en Australie, mais son service de consultation ainsi que son site Internet ont été déplacés en Nouvelle-Zélande.Pour John, cette nouvelle législation a incité le groupe à mettre en œuvre son projet Peanut (“cacahuète”, un terme qui, en argot américain, désigne les barbituriques), c’est-à-dire à se lancer dans la fabrication du produit. “La procédure a sans doute besoin d’être affinée et simplifiée, reconnaît John. Mais nous avons réussi l’extraordinaire tour de force de rassembler des gens âgés dans un lieu retiré pour faire quelque chose qui est probablement sans précédent dans le monde. Le principal message de cette opération est que, malgré ses mesures draconiennes, le gouvernement fédéral ne pourra pas nous arrêter.” Dawn, de Sydney, a ressenti un grand apaisement en voyant les cristaux blancs. “L’opération me dépasse totalement, mais je suis content d’y participer. J’ai apprécié chaque moment de ma vie et celui-ci comptera autant que les autres. Je suis ravi d’avoir 82 ans et de pouvoir faire tout ce que je veux, mais je ne supporterais pas d’être un légume dans une maison de retraite médicalisée. Peu m’importe de mourir à plus ou moins brève échéance, pourvu que j’aie le produit. Tant que je me souviendrai où je l’ai mis, tout ira bien.”

Dave Hancock

Source : http://www.courrierinternational.com/article/2005/12/01/l-art-et-la-maniere-de-reinventer-l-euthanasie



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