L’imposture de l’observatoire syrien des droits de l’homme

Qui est derrière « L’observatoire syrien des droits de l’homme » ?

RFI s’est interrogé sur les personnes derrière « L’observatoire syrien des droits de l’homme » dans un reportage qui a été diffusé le 18 octobre. RFI reconnait qu’il n’y a qu’un seul individu dans cet observatoire et qu’il est basée à Londres. Il s’agit de Rami Abdel Rahmane, de son vrai nom Oussama Ali Suleima.

La radio reconnait que personne ne sait comment est financé cet homme, mais jusque là, ont peut supposer que son activité de commerçant [1] lui permet de vivre. Ce qui semble plus invraisemblable c’est de pouvoir, en plus, avoir le temps de correspondre avec son réseau en Syrie et maintenir un site internet plutôt bien pourvu en articles et disponible en deux langues, arabe et anglais. On aurait pu imaginer que l’OSDH vende ses communiqués, mais ce ne doit pas être le cas puisque RFI, qui les utilise, ne parle pas de rémunération.

RFI n’a pas de réponse et s’interroge alors pour savoir s’il n’y a pas risque de manipulation. Eh bien non, car, tenez-vous bien, RFI recoupe ses sources. Comment ? Et bien, la radio est elle-même en contact avec les correspondants de l’OSDH pour vérifier qu’ils lui racontent les mêmes choses qu’à ce dernier. Whaou, CQFD, ça, c’est la garantie d’une information impartiale ! Joli noyage de poisson.

« … donc ces journalistes citoyens avec qui Rami Abdel Rahmane est en contact sur le terrain, nous, ici à RFI par exemple, nous sommes aussi en contact avec ces journalistes à Hama, à Raqqa, à Idlid, un peu partout en Syrie donc on obtient les informations et on essaye de croiser nos sources. »

Et le journaliste de conclure que le point important est que « l’OSDH a donné beaucoup d’informations qui se sont avérées par la suite vraies, correctes, exactes » et que ce sont des informations « qui concernent tous les acteurs sur le terrain en Syrie » et que « c’est à partir de là qu’une relation de confiance a été établie. »

Donc pour résumer, au début et seulement au début, il y a eu quelques vérifications pour s’assurer que l’OSDH répétait bien la même chose que les correspondants qui, eux, cela va de soi, sont impartiaux. Alors qu’à la base ce sont des amis de M. Rami Abdel Rahmane, donc tous du même bord ; mais bon, le plus important, c’est la confiance.

Pourquoi RFI n’envoie-t-il pas ses propres correspondants sur place ? La France n’a plus les sous, c’est trop dur ou quoi ? Pourtant, deux Français y sont allés par leurs propres moyens. Vous pouvez voir le reportage de Julien Rochedy ici et celui de Pierre Lecorf ici. Peut être que Radio France INTERNATIONALE devrait les embaucher pour avoir de l’info de première main ?

Par contre, RT (Russia Today), lui, a trouvé les sous pour aller rencontrer M. Rami Abdel Rahmane, qui est tellement surpris par les journalistes que, visiblement, il téléphone d’abord pour prendre ses ordres avant de répondre à l’interview. Regardez :

Sans parler des traductions anglaises qui ne correspondent pas aux textes originaux en arabe.

Sur la fin le journaliste de l’émission de radio déclare :

(03:02) « il y a eu une certaine relation de confiance qui a été établie entre surtout les agences, en fait d’information occidentales, je pense à l’AFP notamment, ou Reuters ou même nous ici à RFI »

Franchement, vu les enjeux, qui peut penser qu’une personne seule, basée à Londres, a réussi à obtenir l’écoute de toutes les agences de presse et donc des médias de masse, et tout cela sans être parrainée et en restant impartiale ? Vous y croyez ?

Notes :

  • [1] il fuit la Syrie pour s’installer à Coventry en Grande-Bretagne, où il tient la caisse d’un magasin de vêtements.
  • La fiche Wikipedia de l’OSDH
  • AFP, Reuters, comment est diffusée l’information au niveau mondial : Les informations au niveau mondial dépendent de seulement 4 agences de presse

Source : https://fr.sott.net/article/29661-Qui-est-derriere-L-observatoire-syrien-des-droits-de-l-homme



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