L’impossible débat autour de la question transgenre en Angleterre

En Angleterre, remettre en question la fluidité du genre est devenu le nouveau blasphème.

La capitulation de l’établissement sur la politique transgenre a été étonnante. J’ai du mal à me souvenir d’une autre fois où une idéologie nouvelle et contestée a été si peu critiquée par les pouvoirs en place.

Nous avons un gouvernement conservateur qui propose une loi sur la reconnaissance des différences entre les sexes qui permettrait à quiconque de changer de sexe sans avoir à prendre des pilules hormonales. Une Église bien implantée qui a publié hier les lignes directrices à ses écoles pour les encourager à laisser les enfants « explorer l’identité de genre ». Des forces policières qui échangent des casques contre des casquettes parce que le port d’un couvre-chef en fonction du sexe est irrespectueux envers les personnes transgenres. Et bien-sûr, un système universitaire – le garant des futurs leaders – dans lequel les universités féminines s’ouvrent aux personnes nées de sexe masculin. Les étudiants sont invités à utiliser des pronoms neutres par rapport au genre, et quiconque dit que les hommes ne peuvent pas devenir des femmes peut s’attendre à être chassé du campus.

Des conservateurs coincés en allant jusqu’à la partie armée de l’État, en passant par l’église actuelle d’Angleterre, les institutions centrales de la nation ont accepté une idée sur laquelle nous devrions vraiment avoir un peu plus de débats, non ? Plus précisément si le genre est fluctuant,  si les enfants devraient pouvoir décider s’ils sont des hommes ou des femmes, si les hommes qui font le grand saut pour devenir femmes sont de vraies femmes – des femmes à part entière, légalement reconnaissables, qui vont dans les vestiaires des femmes – plutôt que des femmes transgenres, comme on les a respectueusement appelées pendant de nombreuses années. Quiconque prétend que la politique trans est à cran se moque de lui-même : c’est l’une des façons de penser la plus en vogue et la plus protégée actuellement.

En effet, soulevez un soupçon de critique sur l’idéologie de la fluidité des genres, ou sur le bon sens de se bander la poitrine pour les adolescentes qui pensent qu’elles sont des garçons, ou sur le fait de savoir si les écoles primaires devraient vraiment laisser les petits garçons porter des robes à l’école, et vous serez fusillés avec des accusations de « transphobie ». Même suggérer qu’il y a deux sexes et que l’un ne peut pas vraiment devenir l’autre, affirmer ce que beaucoup de gens considèrent comme un fait biologique, c’est risquer d’être catalogué comme transphobique.

Le dogme du transgenre est tellement bien protégé qu’il jouit désormais de sa propre loi sur le blasphème. Suggérer aux gens qui sont nés de sexe masculin de ne pas utiliser les vestiaires des femmes dans les magasins de vêtements est l’équivalent au 21ème siècle de dire « la Bible est absurde », comme l’a découvert la journaliste Janice Turner du Times ce week-end quand elle a été menacée de passer symboliquement par le goudron et les plumes par le Twitterati (1) pour avoir critiqué la pensée trans. En essence, pour être cette chose qui a établi que les manières de penser intolérantes ont toujours eu un problème avec une femme qui doute, une femme qui pense. Les activistes transgenres devraient se demander comment leur militantisme peut ressembler de si près à l’intransigeance d’anciennes religions.

L’institutionnalisation de la pensée transgenre fait du débat critique une hérésie. C’est une idée élitiste et excentrique qui trouve ses origines dans le domaine très rare du département des études de genre, dont la langue – cis, ze, fluidité du genre – est celle des clans académiques plutôt que celle des bars, des arrêts de bus ou des salons de coiffure – est imposée sur terre par des institutions religieuses et politiques désormais plus soucieuses d’accueillir de minuscules groupes de militants influents que de répondre aux préoccupations des gens ordinaires. Et c’est une erreur. La réorganisation unilatérale des catégories fondamentales de la vie sociale par des institutions distantes est antidémocratique et inquiétante. Et ce n’est pas transphobique de le dire.

Il n’y a nulle part où cela n’est plus inquiétant que dans les écoles. Les tendances trans sont de plus en plus présentes dans l’éducation. Les directives de l’église d’Angleterre invitent les enseignants à laisser les enfants explorer l’identité de genre « sans… commenter ». C’est-à-dire, ne dites rien, ne portez pas de jugement : reculez-vous un peu et acquiescez quand un garçon vous dit qu’il est une fille. Les enseignants qui veulent garder leur emploi n’ont d’autre choix que d’accepter ce conseil. Une enseignante chrétienne d’Oxford fait actuellement l’objet de mesures disciplinaires pour avoir « dénaturé » une étudiante qui se présentait comme étant un garçon. Plus grave encore, les enseignants croient que le sexe biologique est défini à la naissance. C’est une hérésie maintenant. Peu importe que la plupart des gens le pensent ou que la société soit organisée sur cette base depuis des siècles : du jour au lendemain c’est devenu tout simplement le grand tabou.

Nous devons poser des questions sur les répercussions de la pensée trans dans les écoles parce qu’elle montre à quel point le relativisme de notre société est allé trop loin. Je crains pour l’avenir si nous ne disons même pas aux garçons qu’ils sont des garçons et aux filles qu’elles sont des filles. Si les enseignants n’ont même pas le pouvoir de dire : « Tu es un garçon et tu devrais t’habiller comme un garçon », nous éduquons une nouvelle génération qui s’attendra à ce que son « instinct » soit instantanément respecté et, pire encore, à ce que l’infrastructure sociale, des toilettes aux costumes des politiques, s’inspire de cet instinct-là. C’est tellement bizarre : nous ne faisons pas confiance aux enfants quand ils passent devant une confiserie ou lisent de la littérature difficile, mais nous pensons que c’est cool pour eux de choisir leur sexe.

Eh bien, on ne veut pas mais ils le font c’est à dire les nouveaux dirigeants de la société, amis des trans et les gardiens du débat public. Un plus grand nombre d’entre nous doivent blasphémer contre leurs règles excentriques. Permettez-moi d’être aussi clair que possible : les trans adultes devraient jouir des mêmes droits que tout autre adulte, et de la même façon leurs idées, leurs croyances, leur foi, devraient faire l’objet des mêmes niveaux de critique et même de ridicule que ceux des autres. Les gens ont des droits, pas leurs idéologies.

(1) Les twitteurs qui ont accumulé un grand nombre d’abonnés et possèdent de l’influence dans la twitosphère.

Traduction : Sott

Source : https://fr.sott.net/article/31398-En-Angleterre-remettre-en-question-la-fluidite-du-genre-est-devenu-le-nouveau-blaspheme



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