La datation des ères géologiques remise en question

Résumé : L’auteur expose ici, fondée sur ses travaux minéralogiques et chimiques menés à l’Université de Louvain puis au Musée Royal de l’Afrique centrale de Tervuren à partir de 1964, une critique radicale de la géochronologie. Contrairement à ce qu’on croyait, de nombreux minéraux on pu être synthétisés ou altérés en quelques jours ou quelques mois à la température ordinaire, dans des « conditions hydrothermales » déterminées, sous l’action de solutions. S’expliquent ainsi de nombreuses anomalies constatées dans les datations par les radio-éléments, ce qui rejaillit sur l’âge attribué aux fossiles du Rift africain.

Cet article résume un travail commencé il y a plus de 20 ans. Je suis une minéralogiste professionnelle, spécialiste des silicates, ayant surtout travaillé sur des matériaux africains dans un département voué à la recherche en géologie, minéralogie et géochronologie. A l’époque, un géochronologiste mondialement connu demanda mon avis sur l’origine d’âges « anormaux » que l’on trouve si fréquemment dans les études de géochronologie.

Ma réponse fut très simple : puisque les éléments radioactifs sont emprisonnés dans des réseaux cristallins bien définis, il est logique de penser qu’ils sont influencés par les facteurs à l’oeuvre dans la genèse et l’altération des cristaux, à savoir essentiellement la température et les solutions (en particulier, dans le cas des âges anormaux mesurés dans les roches, les « conditions hydrothermales »).

Evidemment leur composition chimique avait son importance (Gastuche, 1959, Gastuche et De Kimpe (1959), De Kimpe, Gastuche et Brindley (1961), etc.) de même que leur granulométrie (Gastuche, 1963 a et b). Comme ces facteurs se rencontrent dans les échantillons donnant des âges anormaux, je proposai une série de tests. Ils n’ont jamais été exécutés.

Les géochronologistes refusèrent en objectant qu’il était « non-scientifique » de faire des expériences sur les techniques isotopiques, puisque celles-ci délivraient toujours des âges absolus. Ils éludèrent en même temps toute espèce de discussion, même celle sur leurs résultats aberrants qu’ils m’avaient pourtant chargée de passer au crible. Il est vrai que ma conclusion leur avait déplu. Vous comprendrez pourquoi en lisant cet article et le suivant.

Une telle réaction stimula ma curiosité. Je consultai divers spécialistes : géologues, sédimentologistes, embryologistes, généticiens, etc, à propos des preuves des longues durées de l’évolution. Je découvris avec étonnement que tous pensaient qu’elles avaient été délivrées par la géochronologie. Je me plongeai alors dans l’abondante documentation à ma disposition. Après avoir constaté des différences de l’ordre de milliards d’années dans des formations précambriennes apparemment identiques, je m’intéressai aux « événements bien datés » qui s’étaient produits sur le continent africain, en liaison avec la « naissance de l’intelligence » chez les populations anthropoïdes et hominidées lors de leur « processus d’émergence » vers l’état humain. Ces fossiles, datés par les techniques isotopiques à plusieurs millions d’années, marquaient selon les experts la limite officielle des Eres et notamment du pléistocène car ils coïncidaient avec l’apparition des premières industries lithiques.

Je parvins à deux conclusions importantes :

  1. Il n’existe aucune preuve, si petite soit-elle, d’une origine animale pour l’homme.

 2Les mesures isotopiques, qui « datent » les Eres géologiques, sont dénuées de toute signification chronologique.

Or les conclusions des manuels sont, on le sait, diamétralement opposées. Je commençai par m’informer auprès de mes collègues géologues. Je voulais avant tout connaître les repères chronologiques qui avaient servi à valider les millions d’années de l’Evolution et permis de trier les données géochronologiques pour ne retenir que les bons résultats (« best values »). Il avouèrent les ignorer mais me recommandèrent de consulter le manuel d’Holmes, « Physical Geology » (1965), car « tout s’y trouvait ».

Je commençai donc mes recherches par ce manuel et découvris que le tri des dates avait été opéré en fonction de la théorie « actualiste » de Lyell. C’est en effet son « échelle stratigraphique » qui a fourni à « l’émergence de la vie » le cadre chronologique, formé par ces longues périodes appelées « Eres » géologiques dont la dernière, le pléistocène, coïncide avec l’apparition de nos premiers « ancêtres » bestiaux : les hominidés, auteurs, on le sait, des premières pierres taillées.

Il est important de noter que, pour son actualisme, Lyell s’était inspiré d’un « credo » précis, d’après lequel les récits bibliques n’étaient que des fables, en sorte que strates et fossiles ne pouvaient être les vestiges cataclysmiques d’une quelconque grande inondation comme on l’avait enseigné jusqu’alors, mais reflétaient des périodes longues et tranquilles durant lesquelles les espèces avaient progressivement évolué, de la Bactérie à l’Homme. D’où l’autre nom de l’actualisme de Lyell : l’uniformitarisme ou « théorie tranquille ». C’était au nom de l’objectivité scientifique que Lyell reconnaissait avoir écarté l’interprétation diluvianiste, basée sur une croyance religieuse subjective et donc irréaliste.

L’Echelle de Lyell, prouvant scientifiquement l’évolution, fut bientôt enseignée dans toutes les universités. Un examen plus attentif fait conclure aujourd’hui qu’elle est devenue obsolète et que les faits observés s’interprètent bien mieux dans le cadre du récit biblique.

Une telle déclaration peut paraître énorme. Je suis pourtant arrivée à cette conclusion après consultation d’une masse considérable de documents. Des recherches plus poussées apporteraient certainement de nouvelles preuves, mais je pense qu’il est important de montrer dès maintenant pourquoi les principes de la géologie sont périmés. Il faut avouer que la plupart des géologues et paléontologistes deviennent hystériques quand j’expose mes vues.

Ils ne peuvent cependant y répliquer. Je vais exposer tour à tour les principes qui fondent l’évolutionnisme et montrer leurs faiblesses.

  1. La preuve stratigraphique

Selon Lyell, le temps est mesuré par une « échelle stratigraphique » : la succession verticale des strates et leur épaisseur témoignent des lents dépôts survenus au cours du temps sur une croûte terrestre, supposée alors uniforme, et qui résultent demouvement verticaux, les continents provenant d’anciens océans, et vice-versa. Or la récente théorie de la tectonique des plaques a révélé l’hétérogénéité de la croûte terrestre, les continents étant des plaques rigides riches en silicates d’aluminium (Sial) qui « flottent » sur une couche inférieure pâteuse riche en silicates de magnésium (Sima, Asthénosphère). La croûte sub-océanique, constituée de Sima et extrêmement fine, est soumise encore aujourd’hui à d’impressionnants phénomènes volcaniques. Les mouvements terrestres ont donc été latéraux, puisque les plaques qui forment les continents actuels proviennent du démantèlement d’un continent unique primitif, que les géologues appellent le « bon vieux continent rouge » (Old Red Continent, ORC). Celui-ci se serait brisé en plusieurs morceaux lors d’un cataclysme survenu voici quelques 70 millions d’années, d’après les meilleures estimations géochronologiques.

La théorie de Lyell est donc bien obsolèteinfirmée comme elle l’est dans ses deux premiers postulats, et aucune preuve objective n’est venue confirmer la chronologie de son « échelle stratigraphique ». Bien au contraire, de récentes expériences de stratification ont démontré que les mêmes dépôts que Lyell avait interprétés comme le signe de longues durées, se formaient en des temps très courts en milieu cataclysmique (cf. notamment Julien, Lan et Berthault, 1993). Par conséquent, il reste à interpréter les strates et les fossiles différemment.

  1. La preuve minéralogique et paléontologique

Elle apparaît désormais comme la plus fantaisiste. Le premier critère pour définir l’ancienneté d’une strate fut son degré de cristallinité. Les plus anciennes, selon la classification d’Arduino (1714-1795) étaient les gneiss et les roches cristallines, telles les granites, impossibles à synthétiser, qu’on disait s’être formés lors d’une ère lointaine dite « primitive » appelée plus tard « Archéenne » ou « Précambrienne », à laquelle avait succédé l’ère « secondaire », aux roches consolidées, et la « tertiaire », aux roches meubles, formées de sédiments alluviaux.

Lyell reprendra la classification d’Arduino en la complétant d’un repère chronologique essentiel : le « fossile caractéristique » . Pour les géologues, les fossiles sont en effet les « médailles » de la géologie (Moret, 1958). Ce n’est donc pas la strate qui fixe le temps de l’évolution, mais le degré de complexité du fossile. On remarquera que l’échelle, qui repose sur un système de stratification obsolète, est fondée en outre sur une pétition de principe. Lyell pose a priori et sans preuves l’évolution comme démontrée.

Ce sont en effet les premiers organismes unicellulaires (Algues et Bactéries), supposés « primitifs », qui – dans l’optique actualiste – ont donné naissance par filiations successives aux organismes plus « complexes », les transformations obéissant aux fameuses lois de Lamark et de Darwin, énoncées dans un cadre purement naturaliste ou matérialiste. Tels sont les éléments qui ont servi à édifier « l’échelle » de Lyell. L’ère « archéenne », formée de roches cristallines, révèle des traces d’Algues et Bactéries (on les appellera plus tard ères précambriennes, en soulignant leur extrême complexité). Lui succède l’ère paléozoïque ou primaire (de la « montée des Poissons »), la mézozoïque ou secondaire (de la « montée des Reptiles »), enfin la cénozoïque (de la « montée des Mammifères »), divisée en tertiaire et quaternaire, cette dernière étant caractérisée par le « processus d’émergence » de l’homme à partir de l’animalité.

Les préfixes grecs significatifs : « archeos » (très ancien), « paléos » (ancien), « mésos » (moyen), « kainos » (récent), alliés à « zôè » ( vie), suggèrent l’apparition successive de formes de vie de plus en plus complexes, suivant une loi dite de « complexification conscience ». Remarquons que la même trame se retrouve dans « l’oeuvre des six jours » de la Genèse, mais sur une durée extrêmement réduite.

Aujourd’hui la « preuve » essentielle des longues durées de l’évolution est apportée par la géochronologie, et mes remarques venaient bien mal à propos, on le conçoit.

On date aujourd’hui très officiellement les ères précambriennes de 3000 à 600 millions d’années, l’ère paléozoïque de 600 à 225 millions d’années, la mézozoïque de 225 à 70 millions d’années, la cénozoïque de 70 millions d’années à nos jours, avec l’apparition de nos ancêtres hominidés au pléistocène, vers 2-3 ou 5-6 millions d’années. Mais quelle preuve avons-nous que de telles transformations par filiation d’espèces différentes ont bien eu lieu ? Et que les durées ont été extrêmement longues ?… Aucune, il faut bien le reconnaître.

Commençons par la transformation des espèces. Elles sont aujourd’hui stables et les fossiles appartiennent à des espèces disparues (certains et des meilleurs tels le caelacanthe ont été retrouvés bien vivants, ce qui est embarrassant). Mais d’autres espèces apparentées aux disparues vivent toujours et caractérisent des « niches écologiques » bien définies (Flori et Rasolofomasoandro, 1974). Les espèces définissent donc la niche écologique, et non une transformation quelconque. La stabilité de l’espèce étant un fait reconnu, les « reconstitutions phylétiques » qui soi-disant fondent l’évolution sont des jeux de l’esprit, valables seulement si l’Evolution est démontrée, les paléontologistes le reconnaissent volontiers. Elles illustrent l’Evolution, mais ne la démontrent pas. Bounoure écrivait en 1957 à propos des mammifères tertiaires (la remarque vaut pour toutes les reconstitutions) : « Notre esprit peut bien… établir certaines comparaisons et certains liens de classement idéal des membres de ces animaux : c’est même la tâche par excellence de l’anatomie comparée. Mais on va au delà des faits si dans la plupart des cas on interprète ces liens comme dénotant une filiation réelle, une descendance effective » . La remarque vaut pour les restes fossiles – hominidés ou autres – qu’on nous présente comme nos « ancêtres » (il faut remarquer les guillemets qui entourent le mot ancêtre dans le langage évolutionniste, signalant le caractère essentiellement subjectif de leur classification).

Ainsi, la documentation abondante sur les crânes, la dentition ou les membres de différentes espèces de singes, de chevaux, de dinosaures, etc. ne fait pas le constat d’une transition vers le cerveau ou la main des humains, et la paléontologie n’a jamais apporté de preuve objective d’une évolution progressive quelconque. De plus, à la lumière de la génétique et de l’embryologie modernes, les théories de Lamarck et Darwin sont aujourd’hui qualifiées de puériles et d’irréalistes (Chandebois 1989, 1993, Denton, 1989).

En particulier Chandebois, embryologiste, pense que les changements se sont opérés au sein de l’embryon par des mécanismes physico-chimiques simples mais orientés, et pourraient s’être produits en des temps très courts, ce qui suppose l’intervention d’une Intelligence agissant au sein de l’embryon, dès avant que l’animal ait vu le jour, ce qu’excluent les « lois de l’usage et du non usage » et de la « sélection naturelle ».

Notons encore que Darwin a fondé sa théorie de la « sélection naturelle » en supposant l’existence des longues durées nécessaires à l’évolution des espèces, qu’il explique par des modifications minimes, telles celles provoquées par les éleveurs anglais sur des races de chevaux et de chiens, mais poursuivies pendant des temps immenses, en se fondant sur l’actualisme de Lyell. Il écrivait dans la préface de l’ « Origine des espèces » : « Celui qui lit l’oeuvre grandiose de Charles Lyell « Principles of Geology », dans laquelle l’Historien futur reconnaîtra qu’elle a provoqué une révolution dans les sciences naturelles (il ne s’était pas trompé) et cependant n’admet pas que les périodes écoulées ont été très longues, peut immédiatement fermer mon livre » .

S’il n’y avait le cloisonnement des spécialités, les scientifiques auraient depuis longtemps abandonné les thèses de Darwin, comme nous allons le voir (et comme beaucoup le reconnaissent volontiers dans les publications spécialisées).

  1. La preuve géochronologique

Reste cette dernière, présentée aujourd’hui comme la vraie preuve de l’évolution, faisant remonter l’apparition des espèces à des millions voire des milliards d’années. Là encore, un examen attentif révèle son caractère illusoire. La mesure du temps géologique par la désintégration d’un isotope radioactif fut pour l’essentiel le travail d’Arthur Holmes (1890-1963), qui partageait le « credo » de Lyell. En fait, il confirma les thèses de Lyell en attribuant pour les formations archéennes ou précambriennes, où les signes d’une vie élaborée n’avaient pas encore été découverts, les âges les plus anciens (de 3000 à 600 millions d’années).

En outre son « échelle de temps phanérozoïque »2 , de 600 millions d’années à notre ère, confirma l’évolution observée dans l’échelle stratigraphique de Lyell, prouvant « l’émergence de la vie » et datant officiellement les principaux « événements » répertoriés dans les ères géologiques.

Malgré sa documentation paléontologique apparemment convaincante et son impressionnant formalisme mathématique, l’échelle géochronologique de Holmes apparaît fort confuse. Les dates de son « échelle phanérozoïque » sont des plus discutables, comme on l’a constaté à de multiples reprises et pour la première fois lors d’une réunion tenue l’année même de sa mort. On lui reprocha à l’époque de s’appuyer sur un nombre trop restreint de données, contestables pour la plupart (Harland, Smith and Wilcook éd., 1964). Plus tard, York et Farquhar (1972), déconcertés par la profusion d’âges anormaux et réclamant davantage de données, écriront ironiquement à propos de l’échelle d’Holmes : « Ses deux présupposés nécessaires, localisation stratigraphique précise et datation radiométrique fiable, donnent l’impression de s’exclure mutuellement ; on aboutit presque à un principe d’incertitude géologique ».

Le point inquiétant est le suivant : les déterminations isotopiques qui délivrent ces millions d’années tant célébrés, (et si discutés par les spécialistes…) qui ont prouvé « l’Apparition de la vie », n’ont jamais été pratiquées sur aucun fossile ni sur aucune des strates dans lesquelles ces fossiles sont enfouis, les roches sédimentaires ne se prêtant pas à la radiodatation. Le matériau daté est généralement une coulée de lave recouvrant ces couches fossilifères, coulée dont on suppose qu’elle est intimement liée au processus évolutif tel qu’il a été conçu dans le cadre « actualiste » qui a inspiré l’échelle de Holmes, ceci sans l’ombre d’une preuve.

Autre fait déconcertant : les âges « corrects » qui y figurent résultent d’une sélection (Holmes, 1965), l’auteur n’ayant retenu que les « best values « (les « meilleures valeurs », celles qui confirmaient l’échelle stratigraphique de Lyell), les autres étant rejetées comme « anomalous »(anormales).

Le caractère hypothétique d’une telle construction, valide si la théorie de Lyell est exacte, est souligné par les géochronologistes eux-mêmes, à commencer par les auteurs de la méthode de datation par le Potassium-Argon, Dalrymple et Lanphere (1979).

Fitch, Hooker et Miller (1978), confrontés aux problèmes de terrain, ont débattu dans « Geological Background to Fossil Man » de la capacité des techniques de désintégration radioactive à fournir des âges réels pour les principaux « événements » du Rift Oriental Africain (East Rift Valley) reliés au « processus d’émergence » ; ils notent que les phénomènes de désintégration radioactive datent des « événements » survenus dans les roches mais à l’occasion de changements de température et/ou d’arrivées de solutions. Ils soulignent : « Il est important de se rendre compte que l’exactitude des âges obtenus par ce moyen dépend de l’intégrité et de l’état de préservation des enregistrements isotopiques des roches- (puisqu’ils changent avec les facteurs mentionnés ci-dessus et avec l’altération des minéraux constitutifs) – et aussi de notre interprétation des expériences radio-isotopiques ». Laquelle repose essentiellement « sur notre interprétation des données relatives à la faune fossile » (interprétées- ce qu’ils ne disent pas- dans le cadre de la théorie actualiste et de l’Evolution), puisque « la combinaison de la stratigraphie des roches et de la paléontologie stratigraphique nous donne l’échelle des temps géologiques ». Malheureusement, ils constatent que les résultats obtenus dans le Rift Oriental, loin de confirmer l’hypothèse actualiste, demeurent particulièrement étranges ; aussi ces auteurs concluent-ils : « Les deux principaux outils de la géochronologie étant également faillibles, le mieux est de les utiliser conjointement et non de les opposer » .

L’outil par excellence n’est donc pas la géochronologiemais l’échelle de Lyell, et l’argument massue, qui semble maintenant dénué de sens, reste le « fossile caractéristique », les résultats isotopiques étant filtrés en fonction de l’âge théorique de ce dernier.

Tableau 1

Quelques âges apparent K/Ar obtenus sur des matériaux classés Miocène à fossiles de mammifères, à proximité du lac Victoria (W.W. Bishop, H.A. Miller, F.J. Fitch, 1969)

Lieu Echantillon Description âge K/Ar(en millions d’années) Auteur
île Rusinga

 

 

 

site R.107KA 336

 

KA 800

Matériau des séries Kihara(situé sous la strate du Proconsul )Idem. Biotite grossière d’origine volcanique.Idem. Même biotite, fine.

(Nette influence de la granulométrie)

14.6±1.415.2±1.5

 

42.0

Everden et al. (1964)Everden et Curtis (1965)

 

 

Koru WW242 Mica d’un tuf tertiaire.(L’âge ancien est expliqué par l’influence de « vieilles » solutions provenant du socle) 258±13264±8 (Curtisnon publié)Bishop et al. (1969)
Volcan Egon KA 1775 Lave de néphéline.Coulée inférieure (théoriquement plus vieille)Idem. Couche supérieure (théoriquement plus jeune).Résultats inexpliqués. 17.2±419.8±1.7 Bishop et al. (1969)
VolcanNapak WW 1/11WW 1/2 Site 1, tuf grossierSite1, biotite du même tuf 25.8±1.819.2 Everden et Curtis (1965)Everden et al. (1964)
Volcan Napak MB 23Sun 1Sun 3

 

Site 1, Lave mélano-néphélineIdem, autre lieuLave de Néphéline. Irire.Idem, autre lieuLave de Néphéline. Irire.

Autre pente du volcan

12.8±0.57.5±0.514.3±0.76.9±0.527.5±2.6

18.7±2.0

Bishop et al. (1969)

Ainsi, le tableau 1 présente certains des résultats obtenus par Bishop et al. (1969) par les techniques Potassium-Argon3 dans le but de déterminer les « événements » officiels relatifs à la « montée des hominoïdés »4 du Miocène. Une mesure à 14-15 millions d’années est retenue pour dater le Proconsul, un ancêtre « hominoïdé » important5 , alors que des âges mesurés à 42 et 264 millions d’années seront écartés comme « anormaux ». La première date s’intègre en effet dans « l’échelle phanérozoïque » de Holmes, alors que les autres sont trop anciennes. La date de 42 millions d’années a été attribuée à l’influence de la granulométrie, mise plusieurs fois en évidence en minéralogie (voir par exemple Gastuche, 1963 a et b), la date de 264 millions d’années, à « l’influence de solutions plus anciennes » provenant du socle précambrien (« Basement complex » ) aux « âges » radiométriques supérieurs à 600 millions d’années.

Le tableau 2 est intéressant aussi, car il montre certains des résultats obtenus par Fitch et Miller (1976) sur un tuf volcanique universellement connu, le K.B.S., de Koobi-Fora, qui a soulevé une infinité de questions. L’une d’entre elles était la fiabilité de la date du pléistocène, officiellement établie grâce à une autre découverte célèbre,effectuée par le Dr Louis Bassett Leakey, à la gorge d’Olduvai (Kenya) : des restes d’Australopithèque associés à de grossiers artéfacts en pierre, les « choppers » – que l’Australopithèque avait certainement sculptés il y a 1,75 millions d’années-, fait « prouvé » par une des toutes premières déterminations au K/Ar de la lave couvrant le célèbre « Bed I » (Leakey, Everden et Curtis, 1961).

Holmes (1965), enthousiasmé par la découverte de Leakey, posa officiellement qu’elle marquait la date de « l’événement d’Olduvai » où le singe était devenu homme. Il avait enclenché le processus d’hominisation en commençant à tailler des pierres. En conséquence, la date du pléistocène avait été établie de façon « rigoureusement scientifique 5 » .

Tableau 2

Quelques âges K/Ar apparents sur le tuf K.B.S. (F.J. Fitch and J.A. Miller, in « Earliest Man and environment in the Lake Rudolf basin » , 1976).

Echantillon et référence Fraction granulométrique Age apparent avec fourchette d’erreur (en millions d’années). Moyenne à partir de plusieurs mesures
Leakey I (A)(Tuf de cristal vitreux) 30-50 mesh 221±7
Leakey I (B1)(pierre ponce)Leakey I (B2) (Sanidine extraite de la pierre ponce)

FM 7050 (gravier de pierre ponce)

(Sanidine extraite de ponce broyée et décalcifiée)

30-50 mesh30-50 mesh

 

30 mesh

 

 

30-70 mesh

3.02±1.62.37±0.5

 

8.43±0.51

 

 

17.5±0.9

Malheureusement, les âges K/Ar obtenus ailleurs sur le même matériau s’avèrent fantaisistes. La plus grande déception vint des découvertes de Koobi-Fora (près du lac Rudolf ou Turkana), où des fossiles semblables associés aux mêmes « choppers » furent officiellement datés sur le tuf K.B.S. d’un âge plus ancien : 2,42 millions d’années. Des dates encore plus anciennes atteignant 221 millions d’années furent également obtenues sur le même tuf, mais ne pouvaient être décemment insérées dans l’échelle d’Holmes (voir tableau 2). Remarquons une fois de plus l’influence de la granulométrie sur l’âge K/Ar « apparent » (selon le mot employé par les géochronologistes eux-mêmes pour qualifier les âges étranges, qui s’éloignent de l’âge attendu pour le fossile et qui disparaîtront des publications officielles) : sur l’échantillon FM 7050, la fraction de sanidine calibrée entre 30 et 70 mesh et décalcifiée a vieilli de 9 millions d’années par rapport au même matériau de départ simplement tamisé à 30 mesh. Affolant ! Et d’autres données, provenant d’études aussi pointues sont encore plus mauvaises, nous le verrons plus loin.

Pire que tout, le tuf K.B.S. contenait des restes humains : un crâne d’enfant : le « Skull 1470 » . Il avait été découvert par le fils du Dr Leakey, Richard, qui commentait ainsi sa découverte : « Soit on balance ce crâne, soit on balance nos théories sur l’homme primitif » (R.Leakey, 1973). Son père était décédé en 1972, l’année précédente.

Il devint clair que ni l’outil paléontologique ni l’outil géochronologique n’étaient capable de donner une date fiable. En plus, la curieuse sédimentation « cyclique » qu’on observait là-bas, où les mêmes restes des mêmes fossiles roulés transportés par les flots étaient entrecoupés de lits de cendres volcaniques, ne pouvait s’interpréter par la « théorie tranquille » de Lyell. Elle reflétait visiblement la trace d’événements cataclysmiques. Les spécialistes finirent par le reconnaître, à regret, mais en termes très techniques, incompréhensibles pour le commun des mortels.

La réaction des scientifiques au « Skull 1470 » fut simple : ils balancèrent le crâne et gardèrent leurs théories. Appartenant à une petite fille, avec manifestement une faible capacité crânienne (800cc), il fut attribué à l’Homo erectus. Les autres restes humains découverts dans la zone orientale du Rift, mélangés à une étonnante masse d’os animaux, furent occultés tout autant, ou cités de façon incompréhensible par Coppens notamment qui reconnaît la « coexistence entre l’australopithèque que l’on appelle robuste 7 et un homme incontestable. Ça tout le monde le sait (Ah ?) Ils vivent … dans le même pays, dans des « niches » écologiques différentes. Deux types d’hominidés (seulement) ont coexisté à une certaine époque de l’humanité… Et ce n’est pas une affaire de 2 ou 300 ans mais de 1 million d’annéesOn trouve les deux dans les mêmes coupes, aux mêmes niveaux. Là dessus, le consensus est total » . (Coppens, 1991).

Invités à conclure le symposium consacré à l’« Homme primitif » publié avec la collaboration du même Coppens (Coppens et al, 1976), Howell et Isaac reconnaissaient que la découverte de Leakey « avait fait apparaître un ensemble inattendu de problèmes » . Mais comme l’évolution de l’homme n’est qu’une simple « question de comportement » , comme « l’évidence fossile avait clairement montré l’existence de primates bipèdes dans la tranche de 2 à 3 millions d’années 8, (…) « tous étaient des hominidés » , cqfd.

Un mystère demeurait : Qui avait sculpté les « choppers » ? » La conférence a traité ces questions en partie à la blague – d’après les mêmes auteurs – parce qu’il n’y a pas de réponse objective. La plupart des sites où furent découverts les hominidés n’ont pas d’objets façonnés et la plupart des sites archéologiques n’ont pas de traces d’hominidés… Par conséquent, notre réponse à ces questions demeure largement subjective et spéculative » . On devine laquelle… Nous sommes loin de l’objectivité scientifique dont se réclament ces chercheurs.

Mais… la réponse des géochronologistes sur la fiabilité de leurs dates était aussi subjective et spéculative, tout reposant sur les échelles de Lyell et de Holmes, bâties elles-mêmes sur des conceptions subjectives… L’histoire naturelle doit-elle procéder de spéculations subjectives toutes fondées non sur la science mais sur une seule « croyance » ferme, celle de Lyell : « En finir avec Moïse » ? …. Confrontés chaque fois à des ensembles de faits contraignants qui infirment la « théorie tranquille » qui sert de toile de fond à l’Evolution du vivant, les paléontologistes et sédimentologistes se raccrochent désespérément aux données des géochronologistes qui ont apporté, pensent-ils, la preuve incontestable de la réalité des phénomènes très lents décrits par Lamark et Darwin. Nous verrons qu’ils se sont nourris d’illusions.

La datation des ères géologiques remise en question (2)[9] Marie-Claire van Oosterwyck-Gastuche.

  1. L’absence de signification chronologique des « datations absolues », prouvée par la géologie et la paléontologie.

Si la profusion de données réunies au cours des nombreuses missions interdisciplinaires en Afrique, et plus spécifiquement en Afrique Orientale, n’ont absolument pas prouvé le « processus d’émergence » tant attendu des évolutionnistes, elles ont en revanche fourni d’impressionnantes preuves d’un grand cataclysme accompagné d’une inondation gigantesque ayant recouvert la terre entière en un temps guère éloigné du nôtre.

Curieusement les faits expérimentaux, au lieu d’être logiquement interprétés comme rendant témoignage à un tel cataclysme, l’ont été en référence aux processus lents et uniformes de la théorie « tranquille » de Lyell qui fonde la géologie, en dépit de son évidente absurdité dans le cas présent. Les paléontologistes continuèrent d’opérer leurs « reconstitutions phylétiques » à partir de restes appartenant à des espèces différentes mais qui, affirmaient-ils, avaient évolué très lentement sous l’influence de « pressions de sélection » provoquées par des changements de climat au cours des derniers millions d’années. Et ces fossiles étaient toujours datés par isotope : c’était même la preuve de leur évolution progressive, disaient les paléontologistes, sans vouloir écouter les géochronologistes qui, comme nous allons le voir, interprétaient leurs données de façon toute différente.

Or, il est impossible de comprendre les erreurs commises par les paléontologistes dans l’interprétation des âges radiométriques, si l’on se désintéresse du contexte géologique et stratigraphique très particulier des « Rift valleys » où ces restes ont été découverts et si l’on ne possède pas quelques notions de minéralogie et de critallographie.

Avant d’aborder ces sujets, je vais brièvement relater les acquis des missions interdisciplinaires envoyées en Afrique de l’Est et dans la région du lac Victoria, et montrer qu’il est impossible de les interpréter dans le cadre de l’Evolution du vivant.

  1. Problèmes posés par les datations isotopiques.

Holmes (comme ses contemporains géologues), avait en effet bâti son « échelle des temps phanérozoïques » sur les idées confuses de son temps sur la formation des roches et des minéraux silicatés.

On croyait à l’époque qu’ils résultaient de « réactions acide-base », l’ « acide silicique » réagissant avec des « bases » telles que Na20, Mg0, etc. L’impossibilité de cristalliser la plupart des dérivés silicatés à température ordinaire – on n’obtenait que des gels – signifiait, pensait-on, que la cristallisation n’avait pu se réaliser que très lentement, sur des millions d’années, puisque ces minéraux cristallisaient par chauffage. Il fallait donc franchir une importante barrière énergétique, compensée à la température ordinaire par des durées très longues, affirmaient les experts qui ignoraient alors l’existence d’autres facteurs qui permettent cette synthèse en des temps souvent très courts (cf. van Oosterwyck-Gastuche, 1964, 1974 a et b, etc).

A l’époque de Holmes, les meilleurs exemples de « vieilles roches » étaient les granites. Leurs composants, qu’on était incapables de cristalliser à haute température et encore moins à basse température, (quartz, feldspaths,micas) requéraient par conséquent des périodes extrêmement longues pour se former. Le granite – d’après les vues de Lyell reprises, on l’a vu d’Arduino – composait avec les gneiss la très ancienne croûte « archéenne » ou « précambrienne » dont la haute antiquité avait été confirmée par les premières datations radioactives de Holmes par U/Pb suivies par celles du précambrien d’Afrique par Holmes et Cahen (1957) par U/Pb et Rb/Sr. Cela n’empêcha pas que survinssent de nouveaux problèmes : des changements impressionnants dans les contenus isotopiques reliés à de mystérieux « événements » (ainsi, des « provinces » pouvaient soudainement rajeunir d’un milliard d’années), mais les données étaient très incohérentes. Ainsi, les sept cycles orogéniques mis en évidence pour l’Afrique par ces auteurs en 1957, et qui s’étendaient de 3200 à 620 millions d’années, n’avaient jamais été retrouvés ailleurs (Furon, 1960). Plus tard, Cahen et al. (1984) n’admirent plus que deux de ces « événements », mais tout aussi mystérieux, on est bien forcé de le reconnaître.

Autre point troublant : les contenus isotopiques des feldspaths et des micas variaient pour les mêmes granites et donnaient des âges différents et différents de ceux de la roche entière, âges dépendant encore de la granulométrie. De surcroît, pour une même roche, les résultats différaient selon la méthode (U/Pb, Rb/Sr, U/Th et même K/Ar). De plus il devint évident que les changements de température et l’arrivée de solutions influençaient les taux isotopiques. On expliqua les âges aberrants par l’altération des minéraux dont ils dérivaient et l’on prit grand soin de ne dater que des minéraux frais. Mais, même ainsi, les dates restaient chaotiques. On distingua entre « bons » et « mauvais » matériaux, les « bons », délivrant les « bons » âges (« best values »), étant les structures les plus compactes : micas (biotites, phengites, muscovites) ou les feldspaths. Mais les données restèrent tout aussi incohérentes… La solution -d’une simplicité enfantine- avait déjà été trouvée par Holmes, on le sait : le tri des données en fonction de l’échelle de Lyell, elle-même obtenue à partir du tri des fossiles afin de prouver l’Evolution…

Il est donc clair que « l’Echelle phanérozoïque » d’Holmes ne pouvait que corroborer « l’Echelle stratigraphique » de Lyell et les longues durées de l’Evolution… Mais les géochronologistes ayant compris que les taux isotopiques variaient pour des raisons étrangères au temps (nous les énumérerons plus loin), marquaient des réserves. Avec la découvertes de la méthode K/Ar, ils pensèrent avoir enfin mis au point une « horloge » fiable.

Cette « horloge » dose l’Argon présent dans la lave (ou dans les minéraux constitutifs) qui provient uniquement -assurait-on à l’époque- de la désintégration du Potassium 40. Elle mesure par conséquent le temps écoulé depuis que la lave s’est répandue sur le sol. Alors, l’excès d’Argon qu’elle contenait s’est dégagé et s’est équilibré avec celui de l’atmosphère, marquant ainsi le « temps zéro » de « l’horloge ».

Les mesures d’âge sur laves par K/Ar vont être largement exploitées pour dater les fossiles qu’elles recouvrent en se référant implicitement aux événements très lents de la « théorie tranquille » qui ont produit les sédiments dits « lacustres » ou « fluviatiles » entrecoupés de coulées de lave que l’on trouve sur des centaines de mètres d’épaisseur dans les Rifts Africains 9

Les données K/Ar ont non seulement servi à dater nos « ancêtres » dans les « reconstitutions phylétiques » que l’on connaît et qui ont soi-disant prouvé le « processus d’émergence ». Elles ont encore servi à déterminer l’époque des inversions magnétiques (Gauss, Matuyama, etc.) qui servent de références chronologiques à d’autres « évenements bien datés », la durée des paléoclimats déterminés par le « thermomètre 018 » par exemple.

Or si la méthode K/Ar n’est pas fiable, c’est tout l’édifice des datations par isotope qui s’écroule.

Tel est bien le cas, et je vais le montrer. Mais au début, les scientifiques ne s’en aperçurent pas. Et quand il s’en rendirent compte (je parle ici des géochronologistes) ils ne le dirent pas, du moins ouvertement, Et les paléontologistes ne voulurent pas comprendre ce qu’ils tentaient de leur dire.

  1. Datation des « ancêtres » de l’Homme découverts dans le Rift Oriental Africain

Tout commença avec la découverte par Louis Basset Leakey de l’Australopithèque et des « choppers » à Olduvai, dont l’apparition remontait à 1,75 M.a. , selon une des premières datations K/Ar sur lave, celle du « Bed 1 » (Leakey et al, 1961).

Dans leur manuel de référence « Potassium-Argon dating » (1979), Dalrymple et Lanphere montraient, par des exemples peu convaincants, comment ils avaient étalonné leur « horloge » et citaient avant tout la datation-modèle, celle du « Bed 1 ». La date de 1,75 M.a. devait -affirmaient-ils- être préférée à d’autres données assez différentes, obtenues sur la même lave, en vertu de la chronologie établie par Holmes pour son « échelle phanérozoïque ». Leakey avait en effet découvert à Olduvai l’être que le monde scientifique attendait : le premier Singe bipède et tailleur de pierres. Il était donc l’ancêtre de l’Homme et le fossile devait par conséquent dater de 1,75 M.a. Et, en vertu des lois de l’Evolution, on le placera à la base du Pleistocène

Ce n’est donc pas la date K/Ar qui a décidé de la chronologie, mais le fossile caractéristique et, in fine l’Evolution du Vivant qu’on dira avoir été démontrée par cette découverte, sans voir qu’on a vicié le raisonnement scientifique, et présenté les premisses en guise de conclusion.

Et…les âges radiométriques ont, une fois de plus, été triés en fonction des critères subjectifs et spéculatifs qu’on connaît. On ne nous l’avait pas dit…

Les dates K/Ar sont influencées par les solutions et les changements de température, reconnaissent encore Dalrymple et Lanphere. Celles-ci « remettent, du moins partiellement, l’horloge à zéro ». Ils insistent sur un « careful choice » des échantillons, qui doivent être inaltérés, évidemment.

Mais même ainsi les « meilleurs minéraux » délivrent des âges étranges, c’est pourquoi il faut se référer à d’autres chronologies et de préférence, à celle de l’Evolution. Les paléontologistes se sentirent rassurés : l’âge « fossiles caractéristique » ayant été garanti par les plus grands spécialistes, les datations vont se multiplier, après avoir bien sûr été triées dans le sens « scientifically correct ».

J’ai déjà parlé de la découverte embarrassante mais vite oubliée… de Richard Leakey en 1973, le « Skull 1470 » (KNM 1470). Il avait trouvé dans les mêmes couches les restes de nombreux animaux, dont des Australopithèques.

En 1978, Johanson découvre « Lucy » et la première » famille humaine » dans une région aujourd’hui désertique d’Ethiopie, l’Afar, dans les gorges de la rivière Awash, au voisinage d’un ancien lac, le paléo-lac Hadar. Le pays était autrefois arboré, riche en animaux divers et … habité par l’Homme. Mais l’attention des paléontologistes sera focalisée sur « Lucy », squelette de femelle Australopithèque le plus complet trouvé jusqu’alors, daté -sur lave- de 3 M.a. Bien que sa mâchoire en V et ses longs bras l’aient classée parmi les Singes, et qu’elle soit  « far from being of the genus Homo » (loin d’appartenir au genre Homo), sa petite taille (1m20) et sa constitution délicate lui conféraient les qualités rêvées pour une évolution ultérieure vers l’état humain. On verra en elle l’ « Eve africaine », la mère de l’humanité moderne.

Lucy se tenait-elle debout ? On va discuter sans fin de la bipèdie des Australopithèques. Johanson pensait alors qu’elle ne pouvait se tenir debout que pendant un temps très court. Coppens, interrogé par les journalistes d’Historama (1991), faisait remarquer qu’elle devait se tenir debout, puisqu’elle taillait des pierres : c’est donc qu’elle avait libéré ses mains…

La découverte de restes humains par Johanson, au même endroit, dans les mêmes couches datées de 3 M.a., sera occultée. Sa date trop ancienne dérangeait la théoire de l’Evolution, aussi ces êtres encombrants disparaîtront-ils et seront désignés désormais par « la famille » sans plus, ou par le numéro du site, en les considérant comme de simples « hominidés » puisqu’ils taillaient vraisemblablement des pierres (tout comme leur « ancêtre » Lucy…) Notons que Johanson n’avait pas découvert de trace d’industrie lithique au paléo-lac Hadar…

En 1979, Mary Leakey (la veuve de Louis Leakey) découvre à Laetoli, non loin d’Olduvai, des empreintes de pieds humains dans une lave datée de 3,8 M.a.. ! Bien qu’elle ait également trouvé au même endroit des restes humains, ainsi que ceux de nombreux animaux (dont l’Australopithèque…), Mary Leakey ne va pas hésiter à attribuer les traces à ce dernier. Il marchait donc debout (il faut souligner qu’on n’avait pas encore découvert ses extrémités…). En présentant cet être étrange à tête de Singe et pieds humains, elle faisait remarquer avec émotion : « Ils semblaient si humains, si modernes pour avoir été découverts dans un tuf si ancien ». En effet, c’est surprenant. Surtout si l’on croit vraiment en la signification chronologique des « datations »…

Chavaillon et al (1977) vont briser le tabou, mais pas pour longtemps. Ils ont découvert également dans les gorges de l’Awash à Melka Kounture (Ethiopie), des restes humains datés sur la lave de 1,5 M.a. accompagnés des « choppers » caractéristiques de l’industrie olduwaïenne. « Il est inutile de souligner l’intérêt de cette découverte », signaleront-ils avant de la jeter aux oubliettes. Pourquoi l’homme ne serait-il pas l’auteur de la fameuse industrie après tout ?… Tout mais pas ça ! On n’en dira rien.

J’ai déjà cité en partie les conclusions des scientifiques réunis lors du congrès « Earliest man… »(1976) dont Coppens était un des éditeurs. Howell et Isaac s’étaient dits incapables d’identifier l’artisan de l’industrie lithique, on l’a vu.

Ils ajoutaient encore :

« Aussi, tant que nous n’aurons pas retrouvé plusieurs Hominidés leurs outils en mains, notre réponse restera largement subjective et spéculative ».

Car ces Hominidés là, ils les avaient retrouvés : des hommes utilisaient encore ces outils, en Afrique et ailleurs. Mais ce n’était pas les « bons Hominidés » Ils vont donc préférer au témoignage des faits leurs réponses subjectives et spéculatives de toujours.

C’est pourquoi Coppens affirmera sans complexes aux journalistes d’Historama qu’il lui semblait que c’était « Lucy » et ses congénères qui avaient taillé les « choppers » :   « La phase préhumaine, c’est celle de Lucy… Ces gens étaient debout, mais pas debout comme nous le sommes parce qu’ils avaient gardé l’aptitude de grimper aux arbres… Il me semble que ce sont les préhominiens qui sont les tailleurs de pierre, les premiers artisans… » (Coppens, 1991). Mais rien n’est moins sûr. Il fait encore remarquer : « J’avais toujours appris, avec mes vieux patrons, que l’Homo habilis était celui qui faisait l’oldowayen, ensuite que l’erectus faisait l’acheuléen, et ensuite que l’Homo sapiens était celui des outillages sur éclats. Or, en fouillant en Ethiopie, j’ai trouvé des erectus qui en étaient encore à l’oldowayen et d’autres à l’acheuléen… puis j’ai trouvé des sapiens avec des éclats et puis avec des lames c’est-à-dire des éclats plus petits à bords parallèles » (ibid.). Coppens à son tour reconnaît qu’il n’existe aucune preuve du dogme officiel : perfectionnement du type physique parallèle à celui de l’industrie… Et on se demande quel fut le rôle des « gens » de Lucy dans tout ce mic-mac ? Johanson (1996) va nous donner la réponse : l’industrie lithique ne serait apparue que 500.000 ans après la disparition des Australopithèques. Peut-on encore parler de science dans le cas présent ?

On va trouver en Afrique, parmi une profusion de restes animaux et végétaux, des restes humains. Et une profusion de pierres taillées. Les ossements, les crânes, les industries lithiques seront datées sur lave et seuls les « bons âges » – ceux qui corroborent l’Evolution- seront retenus. Les autres disparaîtront. En fait, il existe des laves actuelles qui sont datées de millions d’années par K/Ar, de dizaines de milliers d’années par U/Th et qui recouvrent des ossements datés par C14 d’âges très récents (cf. Van Oosterwyck-Gastuche, 1994 c et d).

Et tous : Leakey, Coppens, Johanson et bien d’autres encore, ont écrit des livres les glorifiants, eux et leurs découvertes. Où l’on découvre des reconstitutions phylétiques (toutes différentes) dérivées de fossiles caractéristiques (différente), mais très bien datés évidemment c’est même là le point essentiel. Ils parut encore des monographies très sérieuses (mais restées inconnues du public, j’en ai cité ici quelques unes). Parurent encore et surtout des reportages, des films et même des romans. Le monde entier sut qu’il descendait de « Lucy » et de ses congénères au teint gris d’Afrique de l’Est. On fit paraître des « arbres généalogiques » où les « Hominidés » se transformaient peu à peu, au cours des millions d’années, en Homo Sapiens-Sapiens (notre espèce) en passant par les stades intermédiaires d’Homo habilis et d’Homo erectus, aux noms éloquants. On décida qu’ils étaient les auteurs des industries lithiques (pauvre Robustus !).

Ces reconstitutions sont largement des oeuvres d’imagination, mieux vaudrait le reconnaître. C’est pourquoi elle diffèrent les unes des autres et sont toujours âprement discutées. Aux journalistes d’Historama qui lui faisaient remarquer que la généalogie des ancêtres de l’Homme était devenue encore plus compliquée que celle des Habsbourg, Coppens répondait : « L’essentiel est dans le mouvement de transformation et d’adaptation… il y a un peu de complication dans le détail, mais celà ne change rien au grand schéma ». Car l’essentiel, est évidemment l’âge radiométrique du fossile, qui lui donne sa place dans l’Evolution. Il est surpenant de voir avec quelle confiance naïve les paléontologistes se fient aux âges radiométriques (triés par les géochronologistes…) pour déterminer l’âge de leur fossiles. Un dernier témoignage, celui de Johanson (1996). Après des années troublées, l’Ethiopie rouvrait ses frontières aux étrangers. Johanson put enfin retourner sur le site où il avait découvert « Lucy » et sa « famille humaine » et nous rapporte, dans « Face to face to Lucy’s family » (Face à face avec la famille de Lucy), ses nouvelles découvertes.

Il a trouvé d’autres restes d’Australopithèques : de femelles, mais aussi de mâles, et a pu enfin reconstituer leurs squelettes en entier. Il a aussi retrouvé 13 « Hominidés » du type de la « famille » (ex-humaine) et a pu faire dater ces restes de façon extrêmement précise par une nouvelle technique mise au point par Derek York à Toronto. Celle-ci consiste à mesurer l’Argon dégagé par un monocristal de feldspath isolé de la lave qui surmonte le fossile. Il a pu ainsi, obtenir des âges K/Ar extrêmement précis, à plus ou moins 10.000 ans près 10 , qui ont permis de dater le mâle de 3 M.a., la femelle de 3,18 M.a. et la « famille » de 3,2 à 3,4 M.a. Il fait encore remarquer que les mesures d’âges publiéen 1978 (qui tournaient autour de 3 M.a.) n’étaient que des évaluations…

Déception : le mâle était puissant, massif, presque deux fois plus lourd et plus grand que la femelle et… tout à fait simiesque (pauvre Lucy !). Mais, dit Johanson, la femelle qu’il venait de découvrir et qui avait vécu 180.000 ans avant lui (foi de Derek York), n’était donc pas sa contemporaine, ils n’avaient pu s’unir (nous voilà soulagés !). Il rapelle que Meave Leakey (la femme de Richard, les Australopithèques sont leur affaire de famille) avait récemment découvert une variété plus ancienne (4,1 M.a.) et encore plus simiesque d’Australopithèque (l’anamensis) à Kanapoi, près du lac Turkana, ce qui confortait l’hypothèse de l’évolution progressive de cet animal exceptionnel.

Johanson va-t-il enfin reconnaître que les Australopithèques, y compris les Afarensis, ne sont que des Singes ? Pas du tout ! Certes -dit-il- ils montaient aux arbres, mais ils étaient bipèdes. Il ajoute que ce point fait toujours l’objet de discussions, mais que les traces découvertes par Mary Leakey à Laetoli l’ont prouvé… Il reconnaît qu’il y a de nombreux scientifiques tels Randal Susman et d’autres encore qui, après avoir examiné leurs extrémités (finalement retrouvées par Johanson) y ont reconnu la courbure caractéristique des os des quadrumanes (l’horreur !)… Johanson cite l’observation sans y attacher d’importance. Il affirme encore que les Australopithèques ne sont pas les auteurs de l’industrie lithique : elle n’est apparue que 500.000 ans plus tard… (pauvre Holmes !). Où se trouve à présent la limite du pléistocene ?… Mieux vaut ne pas y penser.

Qu’on n’aille surtout pas attribuer l’industrie aux « Hominidés » de « la famille » : ils sont trop anciens et n’ont d’ailleurs pu évoluer, ayant été détruits lors d’une catastrophe, (les pauvres…!) Johanson, en soulignant la stratigraphie particulière de l’Afar où les couches fossilifères sont -comme partout dans les Rifts- entrecoupées de laves ou de cendrées, affirme que ce sont les conditions cataclysmiques exceptionnelles qui ont d’une part éliminé la « famille » (embarrassante), mais ont d’autre part aidé l’évolution de « Lucy » (pauvre Lyell !). C’est pourquoi Johanson conclut avec autorité : « L’Afarensis est bien l’unique espèce d’Hominidés de l’Hadar (et « la famille » ? Elle a eu la bonne idée de disparaître…) et le meilleur candidat au titre d’ancêtre commun de tous les Hominidés, y compris de notre espèce ».

En effet. C.q.f.d. Mais toutes ces constructions reposent sur les critères spéculatifs et subjectifs qu’on sait et sur la valeur absolue des datations par isotopes.

SCIENCE ET TECHNIQUE

La datation des ères géologiques remise en question (3) Marie-Claire van Oostertwyck-Gastuche

Résumé : Les éléments radiogéniques dans les roches n’obéissent pas seulement à la loi de décomposition radioactive, liée au temps. Ils peuvent aussi s’introduire dans les structures minérales en raison des facteurs géométriques et électriques qui conditionnent leur formation. Or dans certaines conditions « hydrothermales », des minéraux peuvent cristalliser en quelques heures. Ainsi s’expliquent les datations en millions d’années sur des coulées de laves contemporaines. Ainsi l’eau est-elle un facteur à prendre en compte pour la formation des roches cristallines.

III. Preuves de l’absence de signification chronologique des âges radiométriques tirées de la minéralogie et de la cristallographie.

Holmes, avait bâti son « échelle phanérozoïque » sur la conception erronée qu’on avait alors de la formation des roches et des minéraux. Je dois maintenant parler des nouvelles conceptions en la matière, qui ont introduit une révolution dans le domaine de la géologie.

En effet, la formation des silicates et des roches ne dérive d’aucune réaction acide-base puisque l’ « acide silicique » n’existe pas. Le point important dans la synthèse de telles structures,toutes formées des mêmes unités où les anions oxygène sont retenus en structure compacte (« close packing ») par de petits cations comme Si 4+, Al 3+, Mg2+, Fe 2+, etc., est de permettre le développement des figures fondamentales : le tétraèdre et l’octaèdre. Ceux-ci s’agenceront en feuillets dans les minéraux dits « phylliteux » dont fait partie la biotite que je vais prendre pour exemple. Donc les facteurs qui priment dans ces structures sont géométriques et électriques, exprimés en termes d’ « électrovalence » et d’ « électronégativité » pour les ions.

Ainsi, la taille et la charge des cations qui lient, par des forces électriques, les anions oxygène et hydroxyle sont des facteurs très importants, la structure devant être en équilibre géométrique et électrique. En ce qui concerne la biotite, l’ion K+, trop grand pour pénétrer la structure du silicate, est retenu dans l’espace interlamellaire.

C’est là également que se trouvent le Rb+ et le Sr++ ainsi que l’élément-trace K40 et son élément « fille » Ar40, utilisés dans la méthode de datation K/Ar. Du moins l’a-t-on supposé, car l’Argon, dépourvu de charge électrique, ne peut être retenu dans l’espace interlamellaire à la manière des autres cations.

Holmes ignorait ces structures des silicates. Il ignorait aussi que tous les minéraux, même les « meilleurs » pour la datation radiométrique (en fait les structures les plus « compactes » comme les micas, biotites, muscovites, phengites, etc.), pouvaient être synthétisés en quelques heures dans certaines « conditions hydrothermales » (conditions de température et de pression de vapeur d’eau élevées, cf. Roy, 1962). Les facteurs empêchant la cristallisation à température ordinaire avaient été mis en évidence, l’un d’eux étant la très faible solubilité de la silice, qui augmentait dans des conditions hydrothermales, permettant aux cristaux de se former ; d’autres étant en relation avec l’hydratation des ions en solution, qui « bloquait » le processus de cristallisation11 , laissant persister les gels.

Une fois obtenues ces « conditions favorables », les minéraux cristallisaient facilement dans des conditions hydrothermales tout comme à température et à pression ordinaires (voir par exemple Roy, 1962 ; Gastuche, 1964 ; Van Oosterwyck-Gastuche, 1974 a et b ; etc.). Ainsi des minéraux qui, pensait-on, exigeaient des millions d’années pour cristalliser, se formaient en quelques jours, même les composants des granites (Lévy et Wyart, 1947, etc). L’introduction des éléments en trace que sont les isotopes radio-actifs, dépend tout simplement des conditions qui ont présidé à leur cristallisation. Ils n’ont donc aucune signification chronologique.

Il est clair qu’Holmes a bâti son échelle en ignorant ces points fondamentaux qui expliquent pourquoi et comment les éléments radioactifs peuvent s’introduire dans les structures minérales en un temps très court. Ces processus sont couramment utilisés pour fixer des déchets radioactifs (voir par exemple Komarneni et Della M. Roy, 1980). On peut, de la même façon, faire sortir ces éléments de telles structures.

Il faut encore signaler que les températures indiquées par les géochronologistes pour l’ « ouverture » de leurs systèmes et la libération de radio-isotopes, ou bien leur « fermeture » (Jäger et Hunziker, 1979), sont celles observées dans des bombes hydrothermales pour synthétiser ces mêmes minéraux.

Mais à cause du cloisonnement des spécialités et de la pression idéologique dominante, le monde scientifique continue d’ignorer de tels travaux, vit comme si rien n’avait changé depuis l’époque d’Holmes, et continue d’interpréter les données dans le seul cadre « scientifiquement correct » : l’actualisme. Cet aveuglement est impardonnable, puisque de telles idées fausses sont maintenant largement diffusées dans le grand public. Elles ont eu pour conséquence d’induire en erreur le monde scientifique tout entier.

Aucun traité de géologie ne fait allusion au comportement bien établi de ces minéraux. Et il n’y a eu aucune tentative de corrélation. Il est fort surprenant de noter le silence sur ces points dans l’ouvrage de Cahen et al. (1984), « Geochronology and Evolution of Africa » , qui a pour objet les événements précambriens, car les auteurs ne pouvaient les ignorer. Même remarque pour l’absence de référence à tout événement cataclysmique concernant l’ouverture des Rifts et la séparation de l’Afrique équatoriale de la plaque brésilienne.

Après avoir mis en évidence plusieurs « événements » liés à des changements de température (et sans doute de pression de vapeur d’eau) mais qu’ils interprètent comme des changements chronologiques, ces auteurs affirment avec force : « L’évolution géologique de l’Afrique deviendra compréhensible quand elle sera reliée à l’évolution du Gondwanaland dans son ensemble » (qui s’interprète forcément dans le cadre de la tectonique des plaques).

Toutefois « le présent ouvrage ne prétend pas réévaluer la géologie africaine précambrienne en termes de tectonique des plaques » (elle remettrait en cause les idées de Lyell, ce qui les dérange visiblement). Comment sortiront-ils d’un tel tissu de contradictions ? On le devine mais on préfère ne pas le dire. Car la rigueur scientifique qui est censée diriger leurs réflexions est loin, très loin…

Encore plus surprenant, si les dates précambriennes demeurent incertaines au plus haut niveau pour les auteurs (spécialistes du précambrien, soulignons-le), ces derniers n’hésitent pas à affirmer que « la paléontologie a conduit à des découpages biostratigraphiques extrêmement précis, qui couvrent en particulier 550 millions d’années ou presque » (p.453). C.q.f.d.

Tout découle donc de l’échelle phanérozoïque d’Holmes, elle-même déduite du « credo » de Lyell. Or l’explication pourrait être très simple : les changements dans les rapports des éléments radiogéniques, qui sont interprétés comme datant l’orogénie et le métasomatisme, refléteraient simplement les hautes températures et pressions de vapeur d’eau existant dans des veines rocheuses définies et ne seraient donc pas une mesure du temps.

Cette hypothèse, que j’avais formulée un quart de siècle plus tôt, proposant des expériences pour la contrôler, a été largement vérifiée. Il suffit d’ouvrir les journaux spécialisés pour s’apercevoir que les laves contemporaines de l’homme ont souvent des « âges » très élevés, leur contenu isotopique étant lié à la composition chimique caractéristique du magma, sans lien avec le temps.

Les âges Uranium-Thorium mesurés sur des laves historiques d’Islande par Condomineset al. (1981) sont éloquents :

Site Age historique âge U/Th (ans) âge C14
Ogmundahraum 1300 A.D. 30.000
Trollahraum 1862 A.D. 38.000
Laki 1783 A.D. 92.000
Surtsey 1963-1967 A.D. 18.000
Heymaey 1973 A.D. 35.000
Heckla Ancien, non-daté 184.000 2800
1970 78.000
Katla ± 900 92.000

Nous avons vu que contrairement à ce qu’on avait cru à l’époque d’Holmes, la méthode K/Ar, qui devait fournir d’excellentes indications chronologiques, a donné hélas des résultats nettement fantaisistes.

On voit couramment le sommet d’un volcan plus « vieux » que sa base, et les pentes du même volcan différer de millions d’années (Bishop et al, 1969, Bagdasaryan et al, 1974, etc…).

Dans l’hypothèse d’une grande inondation, il est intéressant de remarquer que l’asthénosphère est riche en isotopes-filles de toutes sortes, notamment en Argon 40 dont on dit qu’il est libéré dans l’atmosphère. Les âges K/Ar très élevés obtenus sur des coulées de lave sous-marine récentes (Funkhouser et al, 1968) ont été attribués à la persistence de gels dus à des phénomènes de blocage qui expliquent vraisemblablement ces âges fantaisistes mesurés sur laves volcaniques, sur les couches de cendrées qui vieillissent en profondeur dans le Rift, et sur de nombreuses coulées de lave contemporaines.

Quelques âges K/Ar sur éruptions historiques

Site Age Historique Age K/Arenmillions d’années Source
Volcan Tschibinda(Lac Kivu, Zaïre) 1880(éruption terrestre)                          1.9 Bellonet Pouclet(1980)
Kilauwea(Hawai) 1750,(en partie profondeur sous l’eau(en mètres)
sous les 550 0.22 ± 0.2 Dalrymple
eaux) 1400 6.3 ± 0.9 et Moore (1980)
2590 42.9 ± 4.2
3420 14.1 ± 1.7
4690 30.3 ± 3.3
5000 19.5 ± 2.5
Hualalai(Hawai) 1800-1801 1,6 ± 0,161,41± 0,8 Dalrymple (1969)
Eruption contemporaine sur la Chaîne médio-atlantique aux environs de 3000 m 29 mesures s’étageant entre 0 et 690 M.a. Funkhauser et al.(1968)
Eruption du Mont St Helens U.S.A. 1980,(éruption terrestre) sur lave entière (dacite) sur pyroxène 0,35 ± 0,52,8 ± 0,6 Austin (1996)
  1. Interprétation des phénomènes dans le cadre d’une « grande inondation »

L’Afrique est un continent fascinant, parce qu’il conserve les traces de phénomènes très « vieux » et très « récents ». Ceux observés dans la croûte précambrienne sont fort intéressants : lorsque le continent primitif a éclaté, elle s’est bosselée et fissurée. D’abord attribué à la chute d’un astéroïde (un « méga-impact »), cet événement terrifiant (qui contredit la théorie de Lyell), est aussi attribué à un volcanisme intense (les deux allèrent sans doute de pair). L’époque de la catastrophe ne peut être connue de manière certaine par datation isotopique puisque des « âges » radiométriques des plus dispersés allant du précambrien au cénozoïque, y ont été mesurés. Elle ne peut non plus être déterminée par la paléontologie, ni interprétée dans le cadre de l’Evolution, puisque les restes d’animaux les plus divers, trahissant une extinction des espèces, ont été trouvées dans les couches laissées par ce cataclysme.

Voici un court résumé des phénomènes observés :

Un grand événement anoxique eut lieu (« A great A.O.E. » , Jenkins, 1981) ; des « pluies acides » s’abattirent (Palmer et Elderfield, 1985) ; la terre vacilla sur son axe, suscitant d’énormes vagues (Mörner, 1981). Les Rifts Valleys s’ouvrirent et d’abondantes quantités de laves se répandirent non seulement dans ces vallées, mais en beaucoup d’endroits en Afrique et ailleurs. Ainsi, la « série des Traps » africaines, similaire aux Traps des Indes, leurs soeurs indiennes, qui ont été datées au K/Ar d’âges variables s’échelonnant de 70 millions d’années à l’époque actuelle (Shakelton, 1976). L’asthénosphère remonta, atteignant presque le socle de la Rift Valley, qui n’a plus que 6 km d’épaisseur à cet endroit (Oxburg, 1978), la rendant presqu’identique à une croûte océanique. D’ailleurs la mer Rouge ne serait qu’une ce ces failles géantes, désormais transformée en Océan.

Des sédiments de plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, entrecoupés de couches de cendrées et de lave, furent alors déposés.

C’est dans le Rift oriental que les supposés « Hominidés », (Australopithèques et restes humains), ont été découverts. Or, il est impossible d’interpréter cette « sédimentation cyclique » par la théorie « actualiste », tous les spécialistes le reconnaissent.

Un grand nombre de restes animaux y ont été trouvés, les os démembrés, roulés par les eaux et déposés dans des sédiments entrecoupés de couches volcaniques.

Ont été identifiés : des mammifères dont des éléphants, des rhinocéros, de très nombreuses espèces de singes, des hyènes, etc., et même des cochons ! Egalement des mammouths, mais aussi des poissons, des reptiles, des oiseaux et même des dinosaures. Certains « ancêtres » comme l’hipparion y ont été découverts avec leur descendant, l’Equus et, bien sûr, l’Australopithèque, mêlé à des restes humains. Dont on ne dira rien, puisqu’ils appartiennent tous deux aux « Hominidés »)…

Autre observation des plus curieuse : celle concernant les « hauts niveaux » d’Afrique mis pour la première fois en évidence aux lacs Galla, surmontant les gorges de l’Awash et datés (sur coquillages, par la méthode C14) d’environ 6 à 9000 ans, la première fois par Grove et Goodie (1971), ce qui prouve que l’eau atteignit alors les sommets des plus hautes montagnes du continent primitif. La date de tels événements ne peut être fixée 12 , puisque les dates au C14 ne sont pas fiables non plus (Winter, 1984 ; Van Oosterwyck-Gastuche, à paraître) mais sans doute se sont-ils produits à une époque guère éloignée de la nôtre. Il faut noter que les niveaux datés par C14 de milliers d’années, aux lacs Galla, surmontent les sédiments contenant les cendrées datées de millions d’années, renfermant des restes d’australopithèques (dont la fameuse Lucy), mélangés à des restes humains et à ceux d’un grand nombre d’animaux « disparus brusquement dans une grande inondation » (tout comme « la famille » découverte dans l’Afar, bien que ces mêmes conditions cataclysmiques aient favorisé l’évolution des Australopithèques, nous a assuré Johanson).

Soyons sérieux : si les « événements » observés ne peuvent être en aucun cas interprétés dans le cadre de l’actualisme de Lyell, ils peuvent l’être selon la lecture de la Bible en approfondissant le sens des mots hébreux, comme nous l’avons exposé dans un livre à paraître.

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« Le skull 1470. Rectification » M.-C. van Oosterwyck-Gastuche

J’avais écrit dans Le Cep n°1 que le « skull 1470 » était un crâne d’enfant. J’avais même précisé « une petite fille ». Jean Staune, dans une lettre du 20 janvier dernier me fait remarquer que ce crâne n’appartenait pas à un enfant (et encore moins à une petite fille, note-t-il avec ironie) mais bien à un adulte qui n’est pas un sapiens non plus : « aucun de ses os n’entre dans la variabilité de ceux de l’homo-sapiens (ni le pariétal, ni le temporal ne peuvent appartenir au sapiens) », écrit J. Staune qui l’identifie à l’homo-habilisen ajoutant que certains l’avaient attribué à l’érectus et d’autres (dont il n’est pas) à une femelle d’australopithèque. Il conclut : « En tout cas ce crâne est plus proche de l’australopithèque que du sapiens et il est absurde d’en faire un sapiens » .

  1. Staune a raison quand il dit que ce crâne est celui d’un adulte. Mais pour le reste, les observations de Leakey (1973) et de Johanson (1976) sont en contradiction avec ses affirmations et en faveur d’une identification au sapiens.

En effet, Leakey a trouvé, en même temps que son « skull 1470 » (qu’il dit appartenir au genre Homo) des ossements de sapiens « qui auraient pu appartenir à l’hominidé du type 1470 » . La reconstitution qu’il en fait ressemble à une jeune Africaine. Il écrit : « notre remarquable homme 1470 semble bien être une femme » . Ce qui le retient d’assimiler cet être au sapiens, c’est l’âge du fossile, trop ancien. Il y a bien sûr sa capacité crânienne très faible (800 cc au lieu des classiques 1300-1400 cc). Mais, chose curieuse, Johanson (1976) note que les mâchoires inférieures de ses Sapiens adultes (qui sont en U comme celles des humains et non en V comme celles de l’australopithèque) s’emboîtent exactement dans la supérieure du skull 1470 (il n’était donc pas si petit ?).

Leakey a encore trouvé en 1973 un autre crâne du type 1470, celui d’un enfant de 6 ans, dont il n’indique pas la capacité crânienne. On ne sait plus très bien qui est qui…

En tous cas, Leakey et Johanson refusent avec force d’identifier l’espèce d’hominidé qu’ils viennent de découvrir (et qui ressemble à la nôtre) à l’australopithèque. Celui-ci n’est pas non plus l’auteur de l’industrie lithique, affirment-ils encore.

Ce qui les empêche d’identifier cet être au sapiens, c’est que sa trop grande ancienneté (par K/Ar) ne permet pas de l’intégrer dans la théorie de l’Evolution. On parlera donc à son propos d’ « espèce énigmatique » et on occultera la présence des autres restes de sapiens, tant ceux de Koobi-Fora que ceux du paléo-lac Hadar et d’ailleurs.

Jean Staune me reproche encore d’avoir puisé ma documentation dans le National Geographic Magazine: « autant dire « Science et Vie », voir « Paris Match » !…, ironise-t-il. Il semble ignorer que cette revue est l’organe officiel de la National Geographic Society qui finance ces recherches sur l’origine de l’homme. Les premiers résultats paraissant dans cette revue, c’est pourquoi ils sont si importants.

Je me suis documentée de façon approfondie sur le sujet et ai consulté un nombre impressionnant de journaux scientifiques qu’il n’est pas possible de citer ici : on voit le brouillard s’épaissir autour des découvertes concernant les sapiens africains, qui finissent par disparaître.

Afin de permettre aux lecteurs d’apprécier à leur juste valeur les travaux de M.-C. van Oosterwyck, on trouvera ci-après un résumé de sa carrière.

Qui êtes-vous Marie-Claire van Oosterwyck ?

Marie-Claire van Oosterwyck-Gastuche est Belge, Docteur ès-Sciences de l’Université de Louvain, physico-chimiste et spécialiste des cristallisations. Sa carrière a été consacrée à l’enseignement et à la recherche, essentiellement sur des matériaux africains, d’abord à l’université de Louvain, ensuite dans le département de Géologie et de Minéralogie du Musée royal de l’Afrique Centrale (Tervuren, Belgique).

Séjours en Afrique et en Amérique. Elle fut une des trois premières femmes à faire partie du corps académique de l’Université de Louvain, avec la charge de créer un nouveau cours intitulé « Minéralogie colloïdale », où elle enseignait les nouvelles techniques d’identifications des minéraux, et les nouvelles conceptions concernant leur genèse et leur synthèse. Elle est également « agrégée de l’Enseignement supérieur ».

Cet examen est réservé à un chercheur déjà connu qui veut faire approuver des thèses nouvelles. Il confère au récipiendaire le titre de « professeur des universités ».

Nombreuses publications sur l’identification des argiles et de leurs oxydes associés, les phénomènes de surface, les échanges isotopiques, la cinétique en phase hétérogène.

Mais pour l’essentiel, les travaux de M.-C. Van Oosterwyck ont permis de découvrir les véritables facteurs qui régissent les processus de genèse et d’altération des minéraux argileux, de leurs oxydes associés, l’apparition des silifications et celle des silicates en général. Ils démontrent que ces structures peuvent apparaître très rapidement dans des conditions favorables à leur cristallisation. Elle a mis en évidence le rôle essentiel de l’eau qui sert de « canevas directeur » dans l’élaboration de ces structures.

Ces travaux ont encore montré que dans une certaine mesure, on peut introduire des ions étrangers dans ces structures sans les altérer visiblement, sans même qu’ils soient perçus par les techniques habituelles d’identification. Seules des analyses chimiques très fines peuvent les déceler.

Sollicitée de donner un avis sur la cause des âges aberrants délivrés par les techniques de radio-datation, M.-C. van Oosterwyck les relia aux phénomènes de cristallisation ou d’altération des minéraux.

Doit paraître prochainement un ouvrage, intitulé « Débat sur l’Evolution du vivant. Examen critique des repères » .

Par ailleurs, M.-C. van Oosterwyck a donné divers articles sur la datation radiocarbone du Linceul de Turin, débouchant sur un prochain livre.

Références

1 Texte amicalement traduit de l’anglais par Jean-Michel Auquier à partir du texte original de M.C. van Oosterwyck-Gastuche : « The dating of the Geological eras in question. Proofs of the occurrence of a Big Flood« . Communication au 6ème congrès Créationiste Européen. Amersfoords, Pays-Bas, août 1995, revu et complété.Cette première partie sera suivi d’une seconde intitulée « Preuves géologiques et minéralogiques de l’absence de signification chronologique des données isotopiques« , et accompagnée d’une notice biographique détaillée sur l’auteur et sa carrière universitaire.

2 Holmes appelle son échelle « phanérozoïque », parce qu’elle correspond à l’apparition de formes de vie élaborées (ou plutôt elle les postule). Elle succède à l’ère précambrienne.

3 A l’époque, celles-ci étaient supposées plus fiables que celles à l’Uranium-Plomb et au Rubidium/Strontium, dont les résultats montraient l’influence des solutions. On pensait à l’époque que ce n’était pas le cas pour la technique Potassium-Argon, mais on se trompait.

4 Les hominoïdés sont de grands singes dont les restes fossiles ont été découverts en abondance aux environs du lac Victoria. Ils sont évidemment les « ancêtres » des hominidés, et donc nos lointains « ancêtres ». Of course !

5 Le Proconsul, avait suscité de grands espoirs. Son caractère d’ « ancêtre » était souligné par Rudy Zalinger dans le Courrier de l’Unesco (1972) qui le dessinait debout, une pierre dans chaque main. Déjà ! Steve Parker dans « L’aube de l’humanité » (1992), le considère encore d’un oeil très favorable en vertu de la largeur de ses sinus.

6 L’australopithèque si talentueux était le « robustus« . On découvrit plus tard à Olduvai le « gracilis » (plus gracieux..) et ressemblant à l’afarensis (Lucy), mais qui aurait pu être la femelle du robustus, l’espèce présentant, comme on s’en aperçut par la suite, un important dimorphisme sexuel. On découvrit aussi des restes humains à Olduvai, à propos desquels on fut très discret.

7  Le « Skull 1470 » est soi-disant un erectus et Lucy un australopithèque afarensis !

8  Les Australopithèques pouvaient-ils se tenir debout ? On discuta sans fin sur la question sans pouvoir trancher, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’ils étaient – comme les autres singes- d’humbles quadrumanes (cf. Johanson, 1996). Les restes humains et les autres dates manifestement anormales avaient été passés sous silence…

9  On lira dans d’autres rapports que ces dépôts ont été produits par des événements cataclysmiques reliées à l’ouverture des rifts, lors d’une grande innondation, et à la remontée de l’asthénosphère. A propos du Proconsul, l’ « ancêtre » que nous avons pris comme exemple, Pickford (1985) fait remarquer que la stratigraphie des environs du lac Victoria a été mal interprétée, les sédiments « lacustres » étant en réalité des cendres volcaniques (le lac Victoria n’existant pas lorsque celles-ci s’étaient déposées), provoquant l’extinction des Grands Singes, dont le Proconsul, qui n’avait aucune des qualités qu’on lui avait reconnues sur des restes fragmentaires et qui n’était qu’un simple Singe après tout(pauvre Proconsul !)

10  C’est du moins ce que lui aura certifié Derek York. Mais Johanson ne sait pas que d’autres minéraux de la même lave, ou d’autres granulométries, auraient certainement donné des âges différents, et différents de ceux de la lave entière.

11 Dans ces structures cristallines, les ions se trouvent à l’état déshydraté.

12  Car des coquillages actuels peuvent être datés de milliers d’années par la méthode C14

Source : http://le-cep.org/wp/la-datation-des-eres-geologiques-remise-en-question/

 



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