Une entreprise chinoise remplace 90 % des employés d’une usine par des robots

Et voit sa production augmenter de 250 %.

Pendant le mois de décembre, des scientifiques et des conseillers de l’ancien président des États-Unis Barack Obama ont publié un rapport sur les effets de l’automation sur le marché de l’emploi et l’économie américains. Les experts notent que l’IA présente un potentiel énorme de croissance et de richesse en raison de l’augmentation de la productivité, néanmoins, ils mettent en garde contre les menaces de l’emploi et l’aggravation de l’inégalité des salaires entre les salariés qualifiés et ceux moins qualifiés.

Durant les cent dernières années, des millions d’emplois ont été remplacés par des robots. L’automation a conquis de nombreux postes d’emploi comme ceux des standardistes, des agents de voyage ou encore les travailleurs dans la chaine de montage. Aujourd’hui, l’IA menace de remplacer les chauffeurs de taxi et d’Uber et s’en prendra probablement aux chauffeurs de poids lourds durant la prochaine décennie, une industrie de poids aux États-Unis qui fournit plus 3,8 millions d’emplois. Enfin, quelques chaines de restaurants fastfood ont déjà commencé à installer des kiosques et des systèmes de commande automatique.

Mais c’est en Chine que ce phénomène commence à prendre de l’ampleur. Une des premières usines robotisées à Dongguan a récemment remplacé 590 de ses ouvriers avec des robots et les résultats ont été stupéfiants. Seulement 60 employés travaillent encore dans l’usine et leur principale tâche est de s’assurer que les machines sont en bon état et marchent parfaitement. Bien que 60 est un nombre faible d’employés pour superviser une usine, les robots font un si bon travail que le management de l’entreprise a dit que le nombre d’employés humains pourrait être réduit davantage à 20 employés seulement.

La Changying Precision Technology Company se concentre essentiellement sur la production de téléphones mobiles et utilise des lignes de production automatisées. Les bras robotisés produisent certaines pièces de téléphones mobiles à chaque station et l’usine utilise même des camions de transports autonomes. Depuis la transition vers des robots, le nombre de pièces produites par personne par mois est passé de 8000 à 21 000, soit une augmentation de 250 %. Cette progression ne s’est pas faite au détriment de la qualité, en effet, le nombre de produits défectueux a diminué de 25 % à seulement 5 %.

Cette entreprise n’est pas la seule qui s’est lancée dans la voie de la robotisation. En Chine, l’initiative Made In China 2025 a pour but d’appliquer les avancées en technologie dans la production, un processus qui implique le recours à l’automation. Il n’est pas clair quel sera le destin de millions d’ouvriers dans le pays, mais cette étape ne fera surement pas l’affaire de ceux qui militent pour de meilleurs salaires et conditions de travail.

S’il est clair que l’automation est en quête de perturber le marché de l’emploi, les estimations ne s’entendent pas sur la vitesse avec laquelle cette tendance va se propager. Adidas est l’une des firmes qui ont déjà annoncé leur intention à robotiser entièrement leurs usines. Au Japon, Fukoku Mutual Life Insurance, une entreprise japonaise d’assurances, veut augmenter la productivité de son entreprise de 30 % grâce à un projet mené en collaboration avec la filiale japonaise IBM Watson. Fukoku évoque un système de codage automatique d’évaluation de certificats médicaux qui va s’appuyer sur Watson. Ce système va permettre à l’entreprise de se séparer de 34 employés et augmenter sa productivité de 30 %.

Les études qui mettent en garde contre la robotisation accrue ne manquent pas, des dizaines de métiers sont menacés de disparaitre et aucune économie n’est prête à faire cette transition pour le moment. S’il est vrai que l’automation a ses avantages et permet d’atteindre des objectifs impressionnants, il ne faut pas non plus négliger le fait qu’elle affecte négativement le marché de l’emploi pour le moment. En France, le Syndicat national de la banque et du crédit (SNB), deuxième organisation syndicale du secteur bancaire en France, a exprimé, lors d’une conférence de presse, son inquiétude au sujet d’une éventuelle substitution d’emplois dans le secteur par l’IA. D’après Régis Dos Santos, président du SNB, ces technologies qui émergent dans les établissements bancaires pour venir épauler les conseillers dans leurs tâches quotidiennes (réponses aux e-mails des clients, vérifications règlementaires, opérations de conformité, etc.), peuvent en effet finir par les écarter.

Source : https://www.developpez.com/actu/116561/Une-entreprise-chinoise-remplace-90-pourcent-des-employes-d-une-usine-par-des-robots-et-voit-sa-production-augmenter-de-250-pourcent/



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