Des cochons domestiques pour votre santé

Comment le plus « sale » des animaux renforce notre santé.

Chère lectrice, cher lecteur,

En randonnée avec mes enfants, nous nous sommes arrêtés dans une ferme d’alpage où flottait une curieuse odeur.

Ô surprise et ô joie, voici que sortent d’un cabanon trois cochons crasseux.

Les yeux mi-clos, les cils longs et blonds, la peau tendue, le groin frémissant, ces trois énormes saucisses roses, montées sur quatre pattes raides et toutes petites, étaient fascinantes.

Mais mon petit Thomas fut horrifié de voir un de ces cochons se mettre à lécher copieusement le derrière tout boueux de son congénère.

Le spectacle, il est vrai, donnait des haut-le-cœur, et la « petite queue en tire-bouchon » du collègue n’était pas du tout aussi comique que dans les livres d’images.

Et pourtant adopter deux cochons serait, on le sait aujourd’hui, une des meilleures choses que je pourrais faire pour la santé de mes enfants.

Une étude de l’université de l’Ohio (États-Unis) a montré que les bactéries intestinales des bébés Amish, cette communauté qui suit le mode de vie des paysans d’autrefois, aux États-Unis, étaient beaucoup plus variées et protectrices que celles des enfants des grandes villes.

Dans cette étude d’un nouveau genre, les chercheurs ont établi que cette flore intestinale leur donnait un système immunitaire respiratoire plus robuste. L’étude a été publiée ce mois-ci dans la revue Frontiers in Immunology [1].

« Une bonne hygiène est importante, mais du point de vue de notre système immunitaire, un environnement trop propre nous prive de l’occasion de nous exercer contre les microbes », expliquent les chercheurs.

Trop de propreté est mauvais pour la santé

Les chercheurs ont collecté des excréments de bébés de six mois, les uns appartenant à la communauté Amish, les autres vivant dans des grandes villes.

Ils ont constaté une très grande disparité, qu’ils ont liée au fait que les petits Amish vivaient à proximité d’animaux de toutes sortes, en particulier de cochons.

Des études antérieures avaient déjà clairement montré que les Amish souffraient moins d’allergies et d’asthme. Ces observations avaient déjà conduit à « l’hypothèse de l’hygiène », selon laquelle la vie moderne ultra-propre, l’omniprésence de désinfectants, de détergents et autres produits antibactériens étaient nocives pour notre système immunitaire, et provoquaient des réactions adverses telles que les maladies auto-immunes, les allergies, l’eczéma.

Les chercheurs ont eu l’idée d’implanter de la matière fécale de ces nourrissons chez des porcelets nouveau-nés. Ils se sont aperçus que les porcelets dont l’intestin était colonisé par les bactéries des bébés Amish développaient des cellules immunitaires plus nombreuses et plus résistantes, en particulier les cellules lymphoïdes et myéloïdes des intestins.

Il semblerait donc que, réciproquement, les cochons bénéficient aussi de la présence d’êtres humains, ce qui est un argument de plus contre les fermes usines gérées par des robots !!

Pourquoi adopter deux cochons ?

Il paraîtrait plus simple d’adopter un seul cochon, mais ce serait cruel parce que les cochons sont des animaux sociaux.

Seuls, ils dépriment.

Ils aiment la compagnie, et préfèrent de loin vivre avec un ou plusieurs congénères.

Maintenant, j’ai bien conscience que très peu d’entre nous ont la possibilité, et la joie, de pouvoir accueillir dans leur vie des cochons, et de revivre les aventures du film Babe.

Non que ce soit compliqué. Il leur faut finalement peu de place, et ils sont peu exigeants. Ils mangent tous les restes et compléteront en allant glaner, en forêt, des faines et des glands.

L’idée que les cochons seraient sales est d’ailleurs un préjugé. S’ils sont sales, c’est parce qu’on les met dans des endroits sales, mal-entretenus, trop petits pour eux. Dans la nature, les cochons se roulent dans la boue pour se laver. Une fois la boue séchée, ils s’en débarrassent et elle entraîne avec elle les parasites et impuretés de leur peau.

Il existe d’ailleurs aujourd’hui des associations pour placer les cochons maltraités ou abandonnés, comme l’association « La dernière chance ». Mais attention à ne pas faire n’importe quoi avec : le 5 avril dernier, une famille d’accueil, dans le Morbihan en Bretagne, a été condamnée à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende pour avoir… mangé la truie qui leur avait été confiée [2].

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

Sources :

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