Des cavernes et des hommes

L’étonnant peuple des cavernes de Malte.

Par Joseph Mizzi et Michael Matthews

« Croyez-vous aux hommes des cavernes? »

Les sceptiques pensent « je vous ai bien eu! » quand ils posent cette question. Ils pourraient savoir que la Bible dit que les descendants d’Adam ont construit de grandes villes, mais ils prétendent que la « preuve » montre clairement que les premiers humains vivaient dans des grottes.

« Bien sûr que nous croyons aux hommes des cavernes », nous répondons, « si par « hommes des cavernes » vous voulez dire les gens qui vivent dans des grottes. » Il suffit de visiter la ville de Coober Pedy dans le sud de l’Australie, d’où les opales sont extraites – il y fait tellement chaud que certains mineurs vivent dans des maisons souterraines. De véritables « hommes des cavernes » avec des téléviseurs!

Eh bien, nous avons répondu à la question. Mais la question ne concerne pas vraiment les hommes des cavernes. Elle a trait à ces « hommes singes » poilus et cavernicoles si souvent dépeints dans les livres et les musées. Les gens supposent, en se fondant sur leurs croyances évolutionnistes, que les humains qui vivaient autrefois dans des cavernes étaient des brutes primitives. Mais ce n’est pas une déduction de la preuve; c’est plutôt une conséquence du conditionnement évolutionniste. Même les grottes occupées par les Néandertaliens montrent clairement qu’ils étaient des êtres habiles, et même des musiciens talentueux.

La Bible décrit un certain nombre « d’hommes des cavernes ». En Genèse, nous découvrons que Lot était autrefois un « homme des cavernes » (après avoir fui Sodome). Quand David fuyait le roi Saül, il vécut dans une caverne. Abdias cacha une centaine de prophètes dans une grotte et leur donna du pain et de l’eau pour les sauver de Jézabel. Pour échapper aux Madianites, les israélites vécurent temporairement dans des grottes. Élie vivait lui-même dans une grotte. Même Job mentionne des gens qui vivaient dans des grottes (Job 30:6).

Du point de vue de l’histoire biblique, à mesure que les humains se répandaient après la confusion des langues à Babel, ils auraient construit une variété d’habitations – certaines temporaires ou permanentes – comme des tentes, ou faites de boue, de pierre ou de bois et beaucoup auraient sûrement élu domicile dans des grottes. (Les eaux en décrue du Déluge de Noé ont probablement creusé de nombreuses cavernes – voir Caves for all seasons.) Ainsi, vous vous attendriez à trouver des preuves partout dans le monde que les humains vivaient dans des grottes.

Un exemple intéressant vient de l’île de Malte, au sud de la Sicile en mer Méditerranée.

Les gens de la Méditerranée ont toujours aimé les cavernes et les grottes comme lieux de résidence pratique et frais. Malte ne fait pas exception. Ici, la tradition des habitations rupestres remonte à l’Antiquité. Il existe de fortes preuves archéologiques et documentaires que les habitations rupestres, ou troglodytisme, étaient très populaires au Moyen-Age, aussi. Lorsque Jean Quintin d’Autun écrivit sur l’île en 1536,1 il fut surpris par le grand nombre d’habitants des grottes de Malte; et il y avait encore des gens qui vivaient dans des grottes jusqu’à des temps très récents. Les restes de plusieurs de ces établissements sont toujours présents, y compris certains qui avaient des églises rupestres.

Caverne, douce caverne!

Photo de l'auteur Joseph MizziIl n’y avait « pas de meilleur endroit où vivre » pour les habitants des grottes de Ghar il-Kbir. Les étrangers ont été frappés par leur dévouement intense à la vie des cavernes.

« Ces gens sont tellement attachés à leur caverne que lorsqu’ils doivent se rendre à la ville de Melita soit pour vendre leurs marchandises, soit pour acheter ce dont ils ont besoin, ils se sentent comme condamnés à l’exil et aussitôt qu’ils finissent leurs courses, ils se dépêchent de retourner dans leurs cavernes, de peur qu’ils ne passent même une nuit loin d’elles. » – Kircher, 16371

« … ces troglodytes maltais … ont plutôt choisi de s’enterrer, pour ainsi dire, vivants, dans les cavernes sombres et solitaires de la Terre, plutôt que de vivre au-dessus du sol dans des maisons … . » – Veryard, 17012

La découverte des habitants des grottes modernes ne devrait pas nous surprendre. Mais les idées évolutionnistes nous ont lavé le cerveau nous amenant à croire que les habitants des grottes sont « primitifs ».Nous devons nous rappeler que la preuve doit être interprétée, elle ne parle pas d’elle-même. Si les chrétiens regardent les habitants des grottes à travers des lunettes bibliques, ils doivent se réaliser que les descendants de Noé ont choisi de vivre dans des cavernes, peut-être pour des raisons de commodité ou de préférence personnelle, mais pas parce qu’ils étaient des brutes sans cervelle!

Références

  1. Zammit Ciantar, J., Life at Ghar il-Kbir, Dingli Local Council, Malta, p. 11, 2000.
  2. Veryard, E., An Account of Divers Choice Remarks, as well Geographical, as Historical, Political, Mathematical, Physical, and Moral; taken in a Journey through the Low-Countries, France, Italy, and Part of Spain; with the isles of Sicily and Malta, Sam Farley, Londres, pp. 233–236, 1701.

La Grande Caverne

Ghar el Kebir (la grande caverne) est la plus connue de ces établissements.2,3,4,5,6 Elle se compose de huit petites grottes, à deux niveaux différents, entourant une grande grotte naturelle. Le toit de la grotte (techniquement appelé « creux karstique ») s’est effondré. Les habitants des cavernes habitent les plus petites grottes, ayant construit des murs de pierre à l’intérieur (ainsi qu’à l’entrée) pour séparer leurs quartiers d’habitation. Il n’y a aucune preuve de peinture murale (qui se trouve dans d’autres sites), mais il existe divers travaux dans la pierre – des boucles dans le plafond, des conduits, des étagères et des niches, qui servaient à l’évidence à des fins pratiques.

La date du premier établissement à Ghar el Kebir est inconnue, mais la première mention connue, en 1544, est une référence à Simone Camilleri de gar il-chibir (Simone Camilleri de la Grande Caverne). L’historien maltais Giovanni Francesco Abela inclut Ghar el Kebir dans sa liste des lieux habités sur l’île. Il la décrit comme une vaste grotte où vivaient 117 personnes, regroupées en 27 familles.7 Ils étaient des pastori e pecorai – « des bergers et éleveurs de moutons ».

La description la plus spectaculaire de la vie à Ghar el Kebir est donnée par le savant allemand Athanasius Kircher (1602-1680) dans son volumineux livre Mundus Subterraneus (latin pour « monde souterrain »).8 Lorsqu’il visita l’endroit, des enfants et adultes de grande taille, robustes et simplement vêtus le saluèrent. Il nota également que les femmes étaient remarquables pour leur beauté (ce qui contraste nettement avec les images de femmes brutes et grossières dans les livres pour enfants!).

Les gens étaient végétariens, consommant des légumes, du fromage et du pain fait maison, et utilisant de la bouse de vache séchée pour alimenter leurs feux. Les hommes travaillaient dans les champs et s’occupaient des animaux, qui étaient transportés en ville pour la vente.Les femmes s’occupaient des enfants et fabriquaient du fromage. L’eau potable était stockée dans de grands pichets de terre. La caverne était ventilée par des puits, conçus pour exclure la pluie et le vent. Les habitants des grottes décoraient les grottes avec des croix et des images saintes.

Un récit touristique de première main

Gharilkbir
L’estampe du XVIIIe siècle ci-dessus, gravée par Peter van der Aa, représente une scène de la vie quotidienne dans la colonie.

Ghar el Kebir est devenue une mini « attraction touristique » parmi les voyageurs de ce jour. Imaginez-vous visiter une communauté réelle dans une grotte. Le récit publié d’un visiteur allemand, Athanasius Kircher, était le plus vivant:

« En 1637, lorsque j’étais à Malte, … [mon hôte a mentionné] qu’il y avait une colline dans le voisinage où les gens qui étaient ses sujets vivent sous terre. Il a exprimé le souhait que j’aille les voir et admire l’art avec lequel ils ornent ces cavernes et comment ils organisent l’endroit où ils vivent. 

« [Ils] avaient des pièces vraiment bien organisées. … Ici, ils ont un lit creusé dans la roche solide. Là, dans le mur, ils ont un placard où ils conservent le pain et les fromages. Dans un autre endroit, ils ont des enclos pour les vaches, les moutons et les ânes; et quelques poules aussi. Des jarres en céramique, assez grandes pour retenir l’eau au lieu de citernes, ne manquaient pas. Des oignons et de l’ail, attachés en faisceaux comme des festons étaient suspendues, ornant les murs.

« Il y avait aussi des fours pour faire du pain. … Les fours avaient aussi des cheminées, autrement … la fumée se répandrait dans la grotte et les gens suffoqueraient. … »1

La population a progressivement diminué, mais certains habitants y demeuraient encore au début du XIXe siècle. Selon les témoignages populaires, le gouvernement colonial britannique expulsa par la force les derniers résidents dans les années 1830 et les réinstalla dans des villages voisins.

Les registres de l’église dans le village voisin de Dingli incluent des détails personnels des personnes qui ont vécu à Ghar el Kebir.2 Par exemple, en 1699, un homme de 53 ans nommé Franco Vella y vécut avec sa femme de 38 ans, Filumena, et leurs trois enfants.

De toute évidence, ces habitants des grottes étaient des gens normaux qui interagissaient avec les villageois voisins. Tandis que les nobles et les riches vivaient dans des palais, les gens ordinaires vivaient dans des maisons en pierre ou dans des grottes. Ces grottes ne pouvaient se comparer à la beauté architecturale du palais de Verdala, mais pendant les mois chauds d’été, les grottes étaient certainement plus confortables que n’importe où ailleurs sur l’île.

Références

  1. Zammit Ciantar, J., Life at Ghar il-Kbir, Dingli Local Council, Malta, pp. 8–10, 2000.
  2. Buhagiar, K., The Ghar il-Kbir Settlement and the Cave Dwelling Phenomenon in Malta, B.A. (Archaeology) thesis, University of Malta, 1997, Appendix 1, pp. 31–34.

Références et notes

  1. Quintin d’Autun, J., Insulae Melitae Descriptio, Lyons, France, 1536.
  2. Zammit Ciantar, J., Life at Ghar il-Kbir, Dingli Local Council, Malta, 2000.
  3. Wettinger, G., The lost villages and hamlets of Malta, in: Luttrell, A. (Ed.), Medieval Malta, Londres, p. 188, n. 24, 1975.
  4. Messina, A., Trogloditisma Medievale a Malta, Melita Historica, Malta Historical Society 10(2):109–120, 1989.
  5. Buhagiar, K., The Ghar il-Kbir Settlement and the Cave Dwelling Phenomenon in Malta, B.A. (Archaeology) thesis, University of Malta, chapitre 2, pp. 19–23, 1997.
  6. Luttrell, A., Malta Troglodytica: Ghar il-Kbir, Heritage (publisher: Midsea Books, Malta) 24:461–464, 1979.
  7. Abela, G.F., Della Descrittione di Malta, Isola nel Mare Siciliano, Bonacota, Malta, pp. 79–80, 1647.
  8. Un photocopie des pp. 97–99 dans le volume II de l’original 1665 du texte latin de Kircher, A., Mundus Subterraneus, peut être trouvée dans Hein, O. et Mader, R., Athanasius Kircher S.J., à Malta, Akademie Verlag Berlin, pp. 139–141, 1997.

Source : http://creation.com/the-amazing-cave-people-of-malta



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