Sans conscience du péché plus de repentance possible

Guerre à Rome : Bergoglio 1 – Église 0

Le Pape a choisi de jouer contre l’Eglise. Il signe le début d’une guerre qui s’annonce très violente.

Ce n’était donc pas un hasard. La stratégie du pape François (séduire les médias, flatter les pécheurs et ne pas « faire pape ») avait un but précis : se positionner clairement « du monde ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est réussi : la plupart des non-cathos, jusqu’aux bouffeurs de curés, aux féministes, etc., ne tarissent pas d’éloges sur « ce pape qui va tout changer ». Le problème, c’est qu’ils ont probablement raison.

Il y a bien longtemps qu’une partie des catholiques considère la loi comme « un idéal » qui serait réservé à une élite. Pensez, par exemple, à la contraception : combien, parmi les catholiques dits pratiquants, se soucient encore des consignes de l’Église à ce sujet ? La nouveauté qui se profile avec le synode consacré à la famille, c’est que, sous l’impulsion papale (François ne dit rien mais tire toutes les ficelles), l’Église est en train de valider cette vision du monde, dans laquelle quasiment tout se vaut, « pourvu que l’intention soit bonne ». C’est ce qui transpire du texte publié lundi, supposé être un texte d’étape après la première session du synode. Ce texte est une bombe à retardement.

Le philosophe Thibaud Collin l’explique parfaitement bien dans un papier récent :

« Le texte souligne à juste titre que la miséricorde divine est offerte à tous, mais il semble en déduire que le seul moyen de la rendre aimable est de valoriser l’état de fait dans lequel les gens vivent. Lorsque le Christ dit à la femme adultère « va et ne pèche plus », il n’enferme pas la personne dans son péché, mais en le nommant il lui permet de s’en détacher. C’est donc toute l’économie de la miséricorde qui, en contournant l’objectivation du péché, et donc de la liberté, risque de rendre superflue la conversion.

Cette conception de la miséricorde ressemble étrangement à la tolérance au nom de laquelle la plupart des sociétés civiles occidentales ont, ces dernières décennies, rompu l’arrimage de la loi politique à la loi morale. En bonne logique, la légitimation de l’exception ruine tout simplement la norme. La norme, rebaptisée idéal, ne gêne plus personne puisqu’elle apparaît réservée à une élite. L’appel universel à la sainteté proclamé par Vatican II devient une option parmi d’autres. Ce texte, en introduisant une nouvelle méthode, déstabilise la doctrine en changeant son statut. La pastorale déconnectée de la doctrine est identifiée à l’art de faire des exceptions à une loi vue comme empêchant la miséricorde. »

Enfin, La Croix révèle un incroyable secret du synode : les évêques – on le savait – y sont répartis en petits groupes linguistiques d’une vingtaine de prélats. Mais ce que l’on ne savait pas, c’est que dans chacun de ces groupes, on trouve un « délégué fraternel » (ça ne s’invente pas !), qui est « un participant d’une autre confession » ! Conclusion, ainsi qu’on peut le lire sous la plume d’un intervenant du Forum catholique : « Le Synode peut publier un document sans aucune référence à la Tradition et à l’Ecriture, mais surtout, il ne doit pas oublier le point de vue des autres confessions. »

Le pape a donc choisi de jouer contre l’Église.

Mais il reste néanmoins à Rome quelques prélats authentiquement catholiques. Ainsi, le cardinal Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est sorti de ses gonds pour condamner le texte de lundi comme étant « indigne, honteux, complètement faux ». Le préfet estime même qu’on a censuré les interventions des évêques qui défendaient simplement la doctrine catholique traditionnelle, et notamment sur l’indissolubilité du mariage. Or, il est impossible que ce texte soit sorti sans l’aval du pape. Il signe donc, ici, le début d’une guerre qui s’annonce très violente.

http://www.bvoltaire.fr/robindelaroche/guerre-rome-bergoglio-1-eglise-0,131722



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