Confinement : Nice se prépare au couvre-feu

La mesure sera en vigueur toutes les nuits de 23 heures à 5 heures à partir de ce samedi soir. Il restreint également les dérogations autorisées par l’Etat en journée pour circuler.

Après la spectaculaire utilisation d’un drone autorisé par la préfecture pour rappeler les consignes de confinement aux habitants, la fermeture des plages, la suppression des marchés en plein air et l’interdiction aux piétons de se rendre sur l’emblématique Promenade des Anglais, Nice va franchir une nouvelle étape ce samedi soir.

Vendredi en fin de journée, le maire Christian Estrosi (LR), lui-même testé positif au coronavirus, a publié trois arrêtés municipaux dont un couvre-feu qui sera en vigueur, dès ce samedi, chaque nuit de 23 heures à 5 heures (4 heures ce week-end). L’horaire de début du couvre feu à 20 heures, annoncé initialement par l’élu, n’a finalement pas été retenu. « Il a fallu que ça coïncide avec les horaires de fermeture de certains centres commerciaux alimentaires, l’arrivée des trains et de quelques avions autour de 22 heures. Il fallait laisser la possibilité aux gens de rentrer chez eux » ont justifié plusieurs sources concordantes à l’hôtel de ville et à la préfecture.

Dix à douze patrouilles de la police patrouilleront

Une mesure drastique donc, choisie par la cinquième ville de France, et plutôt acceptée par l’opinion locale. « Le besoin de certains d’entrer en rébellion contre toute décision de l’État ne laisse pas le choix quant au durcissement, estime Anaïs, dynamique employée à la CPAM. On ne peut pas attendre des récalcitrants qu’ils comprennent pourquoi le confinement est mis en place, donc pas d’autre choix qu’un durcissement ».

Concrètement, l’arrêté du couvre-feu niçois restreint les dérogations de sorties et de circulations accordées par l’Etat dans les mesures de confinement, détaille le chef de la police municipale Richard Gianotti : « Sur les huit motifs, il n’en reste plus que trois, les motifs professionnels, de santé et d’assistance à une personne vulnérable ».

Pour cette première nuit sous cloche, dix à douze patrouilles de la police municipale, appuyées par les caméras de vidéosurveillance, patrouilleront dans le centre-ville et les secteurs périphériques « où le problème des rassemblements est un peu plus prégnant ». Les agents pourront désormais sanctionner d’une amende ceux qui iraient faire un jogging de nuit, promèneraient leur chien dans la rue ou se rassembleraient dehors.

Une sanction pas très dissuasive…

Cela changera-t-il quelque chose à Nice, déjà déserte la nuit depuis l’entrée en vigueur des mesures de confinement? « C’est vrai qu’il y a peu de monde dans les rues la nuit. On a cependant régulièrement des signalements par mails, par téléphone et via l’application Allo mairie. L’idée c’est de faire prendre conscience qu’il faut se protéger d’un virus mortel », indique le policier.

La sanction financière pour les contrevenants, une amende de première classe prévue par la loi, ne sera pas très dissuasive déplore-t-il : 11 euros si elle est payée dans les deux jours, 38 euros en cas de majoration. « L’Etat nous accorde des pouvoirs de police, regrette-t-il, mais pas assez de coercition. Il faudrait qu’on puisse avoir la possibilité d’avoir des montants plus élevés ».

Source : http://www.leparisien.fr/faits-divers/confinement-nice-se-prepare-au-couvre-feu-21-03-2020-8285073.php



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.