Aztèques, cananéens, et méchanceté humaine

Tenochtitlan2J’ai grandi au Mexique et je suis chrétien depuis 22 ans. J’ai souvent des interactions avec des sceptiques et des chrétiens hispanophones aux États-Unis. Tôt ou tard, la question du destin éternel des aztèques non évangélisés apparaît: si Christ est le seul moyen pour accéder à Dieu, qu’est-il arrivé aux aztèques? Si Dieu est juste, a-t-Il fourni un moyen de les sauver? Pourquoi Dieu a-t-Il permis aux conquistadors de commettre un génocide sur une culture aussi riche?

Ce sont des questions poignantes qui méritent des réponses honnêtes. Dans ce document, je ferai valoir qu’en fait, Dieu a fourni aux aztèques et à d’autres cultures précolombiennes un moyen pour être sauvé, mais il est peu probable qu’ils aient répondu favorablement à la révélation naturelle de Dieu compte tenu de la similitude de leur péché avec celui des anciens cananéens.

Les aztèques non évangélisés

L’empire aztèque a prospéré et a culminé entre les années 1480 et 1500 après J.-C. sous le règne d’Ahuitzotl, le huitième dirigeant aztèque. On estime qu’en l’an 1519 après J.-C., les aztèques gouvernaient plus de 25 millions de personnes.[1] La capitale de l’empire, Tenochtitlan (ville actuelle de Mexico) avait une population de 200 000 habitants selon des estimations prudentes.[2] Au cours de la même période, Londres avait une population de 40 000 habitants et Paris, 65 000.[3] Lorsque les espagnols sont arrivés dans la ville de Tenochtitlan, construite au milieu du lac Texcoco, ils étaient simplement étonnés. Ils ont comparé leur expérience au fait de marcher dans un rêve.

Les aztèques n’avaient pas accès au christianisme jusqu’à l’arrivée du conquistador espagnol Hernán Cortéz en 1519 après J.-C.. Le salut est apparu inaccessible aux générations précédentes d’amérindiens. Jésus a déclaré être le seul chemin vers Dieu (Jn 14:6); cependant, nous voyons que Jésus, la Parole, « était au commencement avec Dieu ».[4] Jésus, en tant que seconde personne de la Trinité, a existé éternellement comme faisant partie de la Divinité et « toutes choses ont été faites par Lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans Lui ».[5] Nous savons, par la lettre de Paul aux Romains, que le pouvoir et la divinité de Dieu sont révélés dans la « la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables. »[6] Dieu a écrit des lois morales dans le cœur humain[7] et les nations sont responsables de cette révélation naturelle. Dieu est prêt à étendre la miséricorde et le salut[8] à ceux qui répondent correctement à son code moral. Ainsi, Jésus, en tant que « Logos » éternel, était accessible à tous avant Son incarnation, de même l’offre de salut de Dieu (Galates 2:7). Le Dr William Lane Craig explique clairement ce fait:

« Cela ne veut pas dire que les gens peuvent être sauvés en dehors du Christ. Il s’agit plutôt de dire que les avantages de la mort expiatoire du Christ pourraient être appliqués aux personnes sans leur connaissance consciente du Christ. Ces personnes seraient semblables à certaines personnes mentionnées dans l’Ancien Testament comme Job et Melchisédek, qui n’avaient aucune connaissance consciente du Christ et n’étaient même pas membres de la famille d’alliance d’Israël et qui jouissaient d’une relation personnelle avec Dieu. De même, il pourrait y avoir des Job modernes vivant parmi ce pourcentage de la population mondiale qui n’a pas encore entendu l’Évangile du Christ.[9] »

Mais les aztèques étaient sous l’influence du péché, ont maintenu captive la vérité de Dieu[10] et « ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces…et ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. »[11] Ils n’ont même pas réussi à être à la hauteur de ce niveau inférieur de révélation naturelle. La question est: quelle était l’ampleur du péché aztèque?

Avant de commencer, je dois dire que cela ne me procure aucune joie d’énoncer les horreurs de mon héritage culturel, mais à moins que nous comprenions l’ampleur du péché, nous ne pouvons pas comprendre la nature humaine. Je suis fier d’avoir été élevé dans une culture si riche et si belle, mais toutes les nations ont un côté sombre et les Mexicas[12] ne font pas exception. Après tout, ils étaient des humains déchus comme nous.

Je suis également sûr que beaucoup de mes compatriotes mexicains s’opposeraient à la plupart des lignes qui suivent, car la magnitude de la dépravation des aztèques tend à être noyée et minimisée en magie et mystique dans les milieux érudits et sociaux. À moins que nous ne regardions bien dans le miroir de notre passé décadent, nous ne pouvons progresser vers des niveaux supérieurs de moralité et vers la vraie connaissance de Dieu. C’est dans cet esprit et après une considération de prière que je soumets le reste de ce document au lecteur.

Dépravation sexuelle

La polygamie a été largement acceptée dans la culture aztèque, elle était surtout pratiquée dans les cercles de la royauté et de la noblesse. Nezahualilli, souverain de la ville voisine de Texcoco, possédait 2000 femmes et 144 enfants.[13] Huitzilihuitl (1391-1415 après J.-C.), deuxième aztèque Tlatoani (empereur), a régné pendant 24 ans et utilisa la polygamie pour étendre son cercle d’influence au sein de la noblesse et exercer son pouvoir avec des États rivaux par des mariages arrangés. La polygamie, cependant, semble être un phénomène postérieur dans la société aztèque.[14]

L’adultère n’a pas été accepté par la plupart des aztèques et, en fait, ils avaient des lois contre ce dernier. Si la partie fautive était un homme, la loi tendait à être très indulgente, mais pour un adultère, le châtiment était sévère, incluant la mort par lapidation ou étranglement. [15] Même avec les lois pour le réglementer chez les roturiers, l’adultère au sein du clergé et de la noblesse était endémique.

Dans le panthéon des dieux aztèques, Xochipili était le protecteur de l’homosexualité et de la prostitution masculines. Il existe de nombreux témoignages de l’homosexualité dans la culture aztèque. Bernal Díaz del Castillo a accompagné Hernán Cortés lors de la conquête du Mexique et a décrit de nombreux prostitués et prêtres célibataires engagés dans des actes homosexuels.[16] L’empereur lui-même, Moctezuma, le dieu du soleil, a été vu pratiquer la sodomie avec de jeunes guerriers pour être sacrifiés après un « jeu de pelote ».[17] Dans sa première lettre à l’empereur Charles V, Cortés a écrit que les indiens du Mexique « sont tous des sodomites et n’éprouvent aucun remord pour ce péché abominable »[18].

Sacrifice d’enfants

Bernardino de Sahagún (1499-1590) s’est rendu au Mexique en 1529 (huit ans après la chute de Tenochtitlan) et a passé plus de cinquante ans au Mexique à étudier la langue et la culture des aztèques en tant que missionnaire. Dans son travail publié, Sahagún décrit des récits horribles de sacrifice d’enfants.[19] L’année aztèque était divisée en 20 mois. Dans 18 de ces mois, un type de sacrifice humain différent était accompli. Au cours du premier mois (le plus sec de la saison), les aztèques sacrifiaient des enfants à Tlaloc – le dieu de la pluie et de l’eau. Ils croyaient que les larmes d’enfants assureraient une pluie abondante pour le reste de l’année. Les parents habillaient l’enfant pour qu’ils soient sacrifié dans des vêtements de cérémonie et des bijoux avant de les placer dans une pierre sacrificielle appelée techcatl. L’enfant était tenu par les jambes par deux prêtres, et par la tête ou les bras par deux autres. Un couteau d’obsidienne ou de silex était plongé dans son intestin ou sa cage thoracique pour extraire le petit cœur battant à offrir à Tlaloc. Si l’enfant ne pleurait pas avant le sacrifice, ils arrachaient une partie de leurs ongles pour assurer une abondance de larmes. Le corps sans vie était jeté, taillé en pièce et préparé pour être cuit et mangé. Ces enfants avaient généralement entre trois et six ans.[20]

Après avoir décrit le sacrifice d’enfants aztèques ci-dessus, Sahagún se lamente:

« Je ne crois pas qu’un cœur aussi dur existe, qui puisse après qu’il ait entendu un récit aussi cruel, inhumain, brutal et diabolique comme celui ci-dessus écrit, ne pas être ému de pitié et aux larmes, d’horreur et de désespoir;et il est certainement déplorable et horrible, de voir notre nature humaine arriver à un état aussi profond, dégénéré et honteux, que des parents, par suggestion du diable, tueraient et mangeraient leurs propres enfants (en pensant que, par un tel acte, ils n’offensent personne) mais plutôt croient qu’ils accomplissent un excellent service en l’honneur de leurs dieux.[21] »

Dans sa troisième lettre à Charles V, Cortés écrit comment il a rencontré « de nombreux sacs de maïs et de bébés grillés que l’ennemi emportait comme provisions »[22]. Pendant son séjour à Cholula, près de la ville de Mexico, Cortés a assisté à la façon dont les indigènes se préparaient à faire la guerre en sacrifiant dix enfants, âgés de trois ans (cinq filles) à leur dieu, Quetzalcoatl, le « serpent à plumes« .[23]

Ces premiers récits ont d’abord été rejetés par les savants mexicains comme « exagérés » et des « inventions » des espagnols pour justifier leur colonisation brutale, mais beaucoup de ces faits ont été soutenus par la recherche archéologique. En 2007, 24 squelettes d’enfants ont été découverts dans la ville toltèque de Tula montrant des signes de décapitation. Les aztèques ont été profondément influencés par les toltèques et leurs divinités, y compris le dieu Tlaloc auquel la plupart des sacrifices d’enfants étaient consacrés.[24] En 1980, un groupe d’archéologues mexicains, dirigé par Leonardo Lopez Lujan, a découvert les restes squelettiques de 42 enfants (âgés de deux à six ans) offerts aux divinités pluviales.[25] En 2005, Lopez a découvert un enfant sacrifié (âgé de cinq ans, sexe inconnu) à Huitzilopochtli, le dieu de la guerre, par extraction cardiaque dans le « Templo Mayor », au cœur des vestiges de Tenochtitlan.[26]

Sacrifice et cannibalisme humain

Les sacrifices humains et le cannibalisme des adultes dans la culture aztèque sont des faits établis, attestés par des récits de témoins et soutenus par des preuves archéologiques. La variété et la magnitude du sacrifice humain sont trop larges pour être couvertes en format d’essai, mais un aperçu suffira à illustrer le point.

Les aztèques croyaient que le dieu du soleil, Huitzilopoztli, avait besoin de sang pour que le soleil se lève tous les jours. Le cannibalisme rituel s’ensuivait souvent. Les sacrifices ne se limitaient pas aux hommes mais comprenaient tous les âges et les sexes. La fréquence et le nombre de sacrifices sont très controversés, mais nous savons que 18 des 20 mois du calendrier aztèque comprenaient un type de sacrifice humain. Ce n’était pas un événement rare ou peu fréquent. Nous savons aussi que certains espagnols furent sacrifiés après avoir été capturés, ainsi qu’il a été raconté par le témoin oculaire Bernal Diaz, alors qu’ils se retirèrent avec Cortéz de Tenochtitlan après un soulèvement aztèque:

« Nous les avons entendus jouer des percussions de [Huitzilopochtli] et de nombreuses autres coques, cornes et instruments comme des trompettes, et le son était terrifiant, et nous avons tous portés nos regards vers la haute pyramide … et nous avons vu nos camarades…forcés à escalader les marches…

Nous les avons vus poser des plumes sur leurs têtes et des éventails entre leurs mains et les obliger à danser devant [Huitzilopochtli], et après avoir dansé, ils les ont immédiatement placés sur le dos sur des pierres assez étroites … et avec des couteaux, ils ont ouvert leurs poitrines et ont retirés leurs cœurs palpitants et les ont offerts à leurs idoles.

Ils ont projetés avec le pied les corps en bas des marches et les bouchers indiens qui attendaient en dessous coupèrent les bras et les jambes et écorchèrent la peau de leurs visages et la préparèrent comme un gant de cuir avec les barbes encore sur elles…et ils mangèrent la chair dans du chilmole.[27]

Les ventres et les entrailles, ils les jetaient aux tigres, aux lions et aux serpents qu’ils gardaient dans la maison des bêtes.Alors qu’ils accomplissaient les sacrifices, un escadron de guerriers tomba soudainement en criant: « Voyez la façon dont vous allez tous mourir ». Ils jetèrent des jambes rôties d’indiens et les bras de nos soldats et crièrent: « Mangez le chair de ces teules [indiens] et de vos frères, car nous en avons déjà assez ».[28] »

Ce type de récit terrifiant n’est pas unique, et même si le sacrifice humain est un phénomène mondial, les aztèques semblent avoir porté cette pratique à des niveaux sans équivalent. Selon les récits espagnols, le roi Ahutzotl a sacrifié entre 14 000 et 80 400 prisonniers en 1487 après J.-C. pendant la dédicace du Grand Temple à Huitzilopochtli;en seulement quatre jours. À l’aide de l’estimation inférieure, cela équivaut à cinq hommes tués toutes les deux minutes pendant 96 heures consécutives! Il fallut quatre équipes de bourreaux pour compléter le bain de sang qui teinta en rouge de façon permanente la façade de la pyramide du « Templo Mayor ».[29]

Les femmes n’étaient pas exemptées du devoir sacrificiel. Selon Sahagún, elles étaient sacrifiées à la déesse Xilonen par décapitation suivie d’une extraction du cœur et finalement écorchées afin que la peau puisse être portée par un noble.[30] Les aztèques sacrifiaient les hommes au dieu du feu Xiuchtecutli d’une manière particulièrement horrible: les corps de ces derniers étaient teintés de jaune et de rouge et vêtus de plumes. Avant le sacrifice, le haut de leur cuir chevelu était découpé et conservé comme relique. Un grand bûcher entouré de pierres était allumé jusqu’à ce que seulement des charbons rouges et des cendres restent. Les hommes étaient pulvérisés d’encens, puis jetés vivants dans les charbons ardents. Une fois que leurs corps étaient « écorchés et recouverts de cloques » dans une douleur agonisante, mais encore vivants, ils étaient retirés du bassin de charbons et finalement emmenés vers une pierre sacrificielle où leurs cœurs battants étaient extraits.[31]

Les premiers témoignages de cannibalisme de Diaz, Sahagún, Cortez et d’autres sont indéniables et confirmés par l’archéologie. « Chaque jour », écrit Diaz, les aztèques « sacrifiaient trois ou quatre ou cinq Indiens devant nous, offrant leurs cœurs aux idoles, répandant leur sang sur les murs, coupant leurs jambes, leurs bras et leurs muscles comme les bouchers le font dans notre pays, et ils les mangeaient comme du bœuf qui provient des boucheries dans notre pays ».[32] Des témoignages semblables abondent dans les premiers écrits de témoins oculaires confirmés par l’archéologie.

Idolâtrie

La liste des divinités aztèques comprend plus de 1000 idoles. Il est intéressant de noter que l’adoration dans le culte aztèque n’était pas orientée vers l’amélioration morale, mais était un moyen de contraindre les dieux à accorder une faveur. Parallèlement à la pratique du sacrifice humain, la longue liste des cérémonies aztèques comprenait la saignée des lobes d’oreilles, des jambes et des organes génitaux;des danses en portant des peaux de victimes écorchées et des holocaustes de serpents et d’autres animaux.[33]

Au cours du deuxième mois du calendrier aztèque, une partie du sang des sacrifices humains était recueillie pour teinter la bouche des différentes idoles symbolisant leur satisfaction quant au sacrifice.[34]

Beaucoup des rites impliquaient l’imitation de récits mythiques: Coyolxauhqui, fille des dieux Mixcoatl et Coatlique, fut démembrée et décapitée par son frère Huitzilopochtli. Les spécialistes croient que la destruction de Coyotxauhqui reflète le rite traditionnel du sacrifice humain étant donné que, au pied du « Templo Mayor », où la plupart des sacrifices eurent lieu, se trouvait une grande pierre avec une image sculptée de la déesse où les corps était reçus pour être démembrés.

Ils savaient

Est-ce que le comportement des aztèques est justifié puisqu’ils avaient simplement une perspective différente de la vie et de la culture? Je ne pense pas. Dans un article de 2009 dans Philosophia Christi, le Dr Clay Jones fait valoir de manière convaincante que l’ordre de Dieu de détruire les cananéens était la peine capitale en raison de leur dépravation.[35] Il énumère les péchés cananéens suivants qui ont finalement justifié le jugement divin: l’idolâtrie, l’inceste, l’adultère, le sacrifice d’enfants, l’homosexualité et la bestialité. Cette liste est très semblable à celle des aztèques: l’idolâtrie, l’homosexualité, le sacrifice d’enfant et humain, la torture, le cannibalisme, la polygamie et l’adultère. Cela en dit long sur le dénominateur humain commun: un potentiel inimaginable pour le mal.

Mais devons-nous penser que les aztèques n’avaient pas de sens objectif de la morale? Peut-être ne savaient-ils pas? Après tout, on pourrait soutenir qu’ils ne pouvaient pas avoir le sens du Dieu monothéiste de la Bible. Je ne suis pas d’accord; ils savaient exactement ce qu’ils faisaient. Les gens cessent d’être des relativistes moraux dès qu’ils expérimentent le mal, la douleur et la souffrance. Nous pouvons savoir quels sont les sentiments réels des gens sur la moralité à partir de leurs réactions: selon le très éminent historien David Carrasco, les aztèques accompagnaient le meurtre d’enfants avec des pleurs bruyants (des parents et de la famille pour masquer les cris de l’enfant) et les prêtres considéraient cela comme une entreprise sombre, et sordide. Les aztèques évitaient les lieux de sacrifice d’enfants autant qu’ils le pouvaient.[36] C’est très révélateur. Offrir des enfants en sacrifice n’était pas une chose joyeuse, d’où les pleurs, le deuil et l’évitement des lieux sacrificiels. L’instinct protecteur de la mère est difficile à surmonter malgré la profonde corruption morale.

Nous avons également une forte preuve de croyances monothéistes dans le Mexique ancien. Tous les hommes ont le potentiel de reconnaître le dieu de toute création dans la nature, comme l’indique Romains 1. Les aztèques ne font pas exception. Netzahualcoyotl (1402-1472) était un poète, un dirigeant et un philosophe sur le côté est du lac Texcoco, près de Tenchtitlan. Il conçut une seule divinité invisible qu’il appela Tloque Nahuaque, favorisa les idées monothéistes et méprisa le sacrifice humain.[37] Il était un chef brillant et juste. En fait, il éleva un temple en l’honneur de Tloque sans idoles ni sacrifices. Dans sa poésie, il réfère à Tloque comme un être « invisible comme la nuit et intouchable comme le vent », mentionne des concepts tels que « paroles vraies » et l’énigme de faire face au « dispensateur de la vie ». Netzahualcoyotl pose des questions rhétoriques désespérées dans sa poésie abondante cherchant à démêler le mystère de ce « Juge Suprême » sans nom:

Seulement là, dans la longueur des cieux

Tu inventes ta parole

Toi, dispensateur de la vie!

Que décideras-tu?

Ne seras-tu pas satisfait ici?

Veux-tu cacher ta renommée et ta gloire à la Terre?

Que décideras-tu?

Où irons nous?[38]

Il est facile de sympathiser avec ce désir profond que les idoles de pierre ne pouvaient satisfaire. Même si la pureté du monothéisme de Netzahualcoyotl a été mise en doute par certains érudits, il n’y a aucun doute sur ses fortes tendances à adorer un seul Créateur de l’Univers. Il existe de nombreuses autres références précolombiennes au culte monothéiste en Mésoamérique. Ce qui est clair, c’est que non seulement les aztèques, mais tous les humains ont reçu assez de grâce pour identifier le Dieu Tout-Puissant par la création. Malheureusement, à la lumière des preuves que nous avons analysées ci-dessus, la grande majorité des aztèques n’a pas agi avec responsabilité morale envers Dieu, mais a « changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté, selon les convoitises de leurs cœurs; en sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps. »[39] S’il y a une chose que nous avons en commun à toutes les époques avec tous les hommes, c’est ceci: nous savons quand nous avons fait le mal. Les aztèques ne faisaient pas exception. Ils le savaient certainement!

Conclusion

Les similitudes entre les péchés aztèque et cananéen sont frappantes. Je ne connais pas la pensée de Dieu, mais il me semble très plausible que l’élimination de la culture aztèque, comme celle des cananéens, était la peine capitale (en utilisant une autre race déchue et corrompue tels que les conquistadors espagnols). Beaucoup plus d’analogies peuvent être dessinées que je laisse le lecteur découvrir. Mais Dieu est miséricordieux et peut-être y a-t-il eu quelques pré-colombiens, comme Netzahualcoyotl, qui ont répondu convenablement à la révélation naturelle de Dieu et ont trouvé le salut tout comme Job et Melchisédek.

Mais voici ce que nous pouvons savoir: en faisant une avance rapide de 500 ans et, en regardant dans le miroir de mes ancêtres, je vois mon reflet ainsi que celui de la société d’aujourd’hui: la sodomie, le génocide, l’inceste, la pornographie, l’avortement (sacrifice d’enfants), l’idolâtrie, l’égoïsme, le matérialisme, la prostitution, le trafic sexuel, la pédophilie, etc. notre liste de péchés est-elle vraiment différente de celle des aztèques ou des cananéens? Sommes-nous si aveugles et arrogants pour croire que nous sommes meilleurs? Nous demandons souvent à Dieu d’intervenir et d’enlever le mal du monde sans nous rendre compte que parfois Il le fait: Dieu a éliminé le mal en jugeant les cananéens; Il l’a probablement fait avec les aztèques; je pense que nous sommes les prochains sur la liste si nous ne nous repentons pas de la dépravation, du péché et du mal dans nos vies. Il faut revenir 2000 ans en arrière et réfléchir sur le sacrifice de Jésus de Nazareth pour nous: le seul sacrifice approuvé par Dieu et capable de nous purifier de tout le péché et de tout le sang de notre passé, de notre présent et de notre avenir.

[1] Helen Dwyer et Mary Stout, Aztec History and Culture (New York, NY: Gareth Stevens Publishing, 2013), 40.

[2] Manuel Aguilar Moreno, Handbook to the Life in the Aztec World (New York, NY: Oxford University Press, 2006), 94.

[3] Terence Wise, The Conquistadores (Oxford: Osprey Publishing, 1980), 16.

[4] Jn. 1:2. Toutes les citations de l’Écriture sont tirées de la version Louis Segond, sauf indication contraire.

[5] Jn. 1:3.

[6] Rom. 1:20.

[7] Rom. 2:15.

[8] Rom. 2:7.

[9] William Lane Craig, « How Can Christ Be the Only Way to God? » http://www.reasonablefaith.org/how-can-christ-be-the-only-way-to-god (consulté le 23 mars, 2013).

[10] Rom. 1:18.

[11] Rom. 1:21-23.

[12] Mexica ou Mexikatl est une autre désignation le groupe ethnique des aztèques.

[13] Moreno, Life in the Aztec World, 352.

[14] Dirk R. Van Tuerenhout, The Aztecs: New Perspectives (Santa Barbara, CA: ABC-CLIO, 2005), 40.

[15] Moreno, Life in the Aztec World, 390.

[16] James Neil, The Origins and Role of Same-Sex Relations in Human Societies (North Carolina: McFarland & Company Publishers, 2009), 26.

[17] Les aztèques pratiquaient un jeu de balle rituel appelé « tlachtli ». Dans une variante du jeu, l’équipe perdante était décapitée et son sang était offert comme sacrifice à leurs idoles (généralement le dieu du soleil Huitzilopochtli). Il est également prouvé que leurs crânes étaient utilisés comme balles. Moreno, Life in the Aztec World, 153.

[18] Neil, Same-Sex Relations in Human Societies, 26.

[19] Bernardino de Sahagún, Historia General de las Cosas de la Nueva España, ed. Ángel Ma. Garibay (México: Editorial Porrúa, 2006), 83-193.

[20] Sahagún, Historia General, 87-88.

[21] Ibid., 88.

[22] Hernán Cortés, Letters from Mexico, Anthony Padgen, Trans. (New Haven, CT: Yale University Press, 1986), 245 (italiques ajoutées).

[23] Leonardo Lopez Lujan, « Huitzilopochtli y El Sacrificio de Niños en el Templo Mayor de Tenochtitlan, » http://www.mesoweb.com/about/articles/Huitzilopochtli.pdf (consulté le 24 avril 2013, lien ne fonctionne plus).

[24] Stefan Anitei, « Mass Child Sacrifice Made by the Aztecs’ Predecessors, » http://news.softpedia.com/news/Mass-Child-Sacrifice-Executed-by-the-Aztecs-039-Predecessors-57263.shtml (consulté le 24 avril 2013).

[25] Lopez, “Huitzilopochtli y El Sacrificio,” 2013.

[26] Ibid.

[27] Le chilmole est de la sauce de chiles.

[28] Bernal Díaz del Castillo, The True History of the Conquest of New Spain, Trans. Janet Burke, (Indiana: Hackett Publishing Company, 2012), 414.

[29] Victor Hanson, Carnage and Culture: Landmark Battles in the Rise to Western Power (New York, NY: Anchor Books, 2001), 194.

[30] Sahagún, Historia General, 138.

[31] Ibid., 146.

[32] Díaz, The Conquest of New Spain, 93.

[33] Les aztèques accompagnaient ces actes de repas rituels, de cannibalisme, et d’ivresse. Sahagún, Historia General, 87-193.

[34] Ibid., 92.

[35] Clay Jones, « We Don’t Hate Sin So We Don’t Understand What Happened to the Canaanites, » http://www.clayjones.net/wp-content/uploads/2011/06/We-Dont-Hate-Sin-PC-article.pdf (consulté le 13 mai 2013).

[36] David Carrasco, City of Sacrifice: The Aztec Empire and the Role of Violence in Civilization (Boston, MA: Beacon Press, 2000), 196-7 (italiques ajoutées).

[37] Miguel León Portilla, Filosofía Náhuatl Estudiada en Sus Fuentes, Tenth Edition (México: Ediciones UNAM, 2006), 44.

[38] Martha L. Canfield, Literatura Hispanoamericana: Historia y Antología (Milano, Italy: Ulrico Hoepli Editore, 2009), 45.

[39] Rom. 1:23-24.

Source : https://veritasfidei.org/en/aztecs-canaanites-and-human-evil/



Un commentaire pour “Aztèques, cananéens, et méchanceté humaine”

  1. Bien qu’ils n’aient pas connu la télévision, manifestement les Aztèques savaient s’amuser.
    Mais je n’aurais vraiment pas aimé être leur jouet.
    Cortès évoque le sujet à plusieurs reprises dans son récit de sa conquête du Mexique, en particulier lors de la fuite des Espagnols de Mexico, appelée à juste titre: La noche triste.
    Pourtant les Espagnols n’étaient pas des tendres.

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