11-Septembre : Larry Silverstein préparait la reconstruction de la Tour 7 dès «avril 2000»

INFO PANAMZA. Devant un public israélien, le propriétaire de la Tour 7 du World Trade Center -détruite le 11 septembre 2001- a révélé avoir préparé sa reconstruction 17 mois avant les attentats.

L’information buzze sur les réseaux sociaux mais sera -sans aucun doute- ignorée par la presse traditionnelle.

Dimanche 13 mars, un certain « Joe » –blogueur basé à Dallas, spécialisé dans la recherche sur les attentats du 11-Septembre et relayé par l’islamologue Kevin Barrett- a mis en lumière une vidéo publiée sur Youtube le 3 décembre 2014.

De quoi s’agit-il? D’une conférence donnée en Israël par Larry Silverstein, célèbre promoteur immobilier de New York, à propos de la reconstruction du World Trade Center.

L’intérêt de la vidéo?

À la 58ème minute, l’homme révèle que la « première planification architecturale » de la nouvelle Tour 7 -construite en 2002 à la suite de la destruction de l’ancienne Tour 7 (également possédée par Silverstein) du World Trade Center- remonte à « avril 2000 ».

L’intérêt de tels propos techniques?

Ils contredisent tout simplement la version officielle selon laquelle la Tour 7 -possédée par Silvertein, construite en 1983, ouverte en 1987 et détruite dans l’après-midi du 11 septembre 2001 par la prétendue propagation de « feux de bureau »- avait été repensée et reconstruite dans les mois suivants.

Deux documents officiels illustrent d’ailleurs cette version :

*l’un provient d’un article universitaire de 2012, co-écrit par Silverstein et dans lequel le propriétaire de la Tour 7 affirme que « notre première planification architecturale » remonte « à moins d’un mois après le 11-Septembre ».

*l’autre est un encart promotionnel de la Silverstein Properties, compagnie fondée par Larry Silverstein, dans lequel il est fait état de la « première planification architecturale » remontant à « fin 2001 ».

Pour saisir l’intérêt politique de cette révélation (maladroite) de Larry Silverstein, le lecteur curieux d’en savoir plus pourra entendre (en anglais) le personnage raconter -dans les 13 premières minutes de la vidéo- la genèse de son lien fusionnel avec Israël et lire (en français) son portrait antérieurement publié sur Panamza :

Depuis plusieurs années, des centaines d’ingénieurs et d’architectes soutiennent ouvertement la thèse d’une démolition contrôlée pour expliquer l’effondrement, survenu le 11 septembre 2001, des 3 Tours (WTC1, WTC2 et WTC7) du World Trade Center. L’enjeu du débat à ce sujet dépasse le cadre scientifique : l’installation d’explosifs sophistiqués nécessite le libre accès, sur plusieurs semaines, aux immeubles ciblés. Dès lors, la question de l’identité des hommes responsables du bail et de la sécurité du World Trade Center devient cruciale.

Le 26 avril 2001, Larry Silverstein et Frank Lowy signent, « pour 99 ans »,l’acquisition du bail des tours WTC1 et WTC2. Trois mois plus tard, à la date du 24 juillet, ils prennent possession des lieux. Unis par un consortium, les deux hommes avaient affronté la compagnie Vornado Realty Trust de Bernard Mendik, l’ex-beau-frère de Larry Silverstein, et remporté la victoire, contre toute attente. Quelques semaines plus tard, Mendik décédera d’une crise cardiaque.

Ami intime de Benyamin Netanyahu et d’Ariel Sharon (alors Premier ministre d’Israël), Silverstein, déjà détenteur du WTC7, est un éminent promoteur immobilier qui a fondé sa compagnie, Silverstein Properties, en 1957. Ancien membre d’un groupuscule terroriste dénommé Haganah, Lowy, un Israélo-Australien particulièrement proche d’Ehud Barak et d’Ehud Olmert, a choisi d’acquérir, via son entreprise Westfield Group, le vaste espace commercial du World Trade Center, situé au sous-sol.

L’homme, qui est au shopping ce que son compatriote Rupert Murdoch est aux médias selon l’heureuse formule du journaliste John Pilger, a pu postuler malgré une sombre affaire de détournements financiers au Lichtenstein impliquant, entre novembre 1996 et juin 2001, sa personne ainsi que sa proche famille.

Depuis 1973, le site du WTC était géré par l’Autorité portuaire de New York et du New Jersey. Aucune privatisation n’avait été envisageable avant 2001. Or, cette année-là, Lewis Eisenberg, directeur de l’agence, et Ronald Lauder, chargé des questions de privatisation auprès du gouverneur George Pataki, ont ouvert les négociations en favorisant le transfert, après d’âpres discussions en interne, du World Trade Center à des entités privées. Si le premier est membre de la « Coalition juive républicaine », liée au parti de George Bush et au Likoud, le second s’est distingué en fondant – comme le fera également Frank Lowy – un institut au service des intérêts israéliens.

Seul Neil David Levin, directeur exécutif de l’Autorité portuaire depuis le mois d’avril 2001, avait exprimé une certaine réserve envers toute privatisation du World Trade Center, en insistant sur la nécessité d’un contrôle public. Le 11 septembre, bloqué au 106ème étage du WTC1, il n’a pas survécu aux attentats. L’homme avait rendez-vous avec un ami banquier au café-restaurant du « Windows on the World » qu’il découvrait pour la première fois. Funeste hasard : sa présence habituelle à son bureau, situé au 67ème étage, lui aurait permis de quitter le bâtiment, frappé une vingtaine d’étages plus haut.

Larry Silverstein, habitué des petits-déjeuners au « Windows on the World », a eu plus de chance : ce jour-là, sa femme l’a exceptionnellement retenu pour une consultation chez un dermatologue tandis que leurs enfants, Roger et Lisa, sont arrivés en retard à leurs bureaux situés dans les Tours jumelles. En février 2003, il raconta sa bonne fortune au journaliste Charlie Rose.

Larry Silverstein est une figure généreuse de la communauté juive solidaire d’Israël. Son représentant en relations publiques, Howard Rubenstein, est également une personnalité intéressante pour saisir la cohérence idéologique du groupe qui a convoité et conquis la gestion du World Trade Center. L’homme, qui dispose d’un vaste carnet d’adresses, a également échappé à une mort certaine le 11 septembre grâce à son annulation inopinée d’un rendez-vous avec l’agent spécial du FBI, John O’Neill. Celui qui a joué un rôle-clé pour faire obtenir rapidement  le maximum de dédommagements de la part des compagnies d’assurances partage avec son client une connaissance intime de la classe politique israélienne. Alors que Larry Silverstein entretient, comme le souligne Haaretz, des relations affectueuses avec les principaux décideurs politiques et économiques de Tel-Aviv, Howard Rubenstein travaille, avec son fils Steven, à redorer l’image d’Israël en vertu d’un accord conclu – depuis mars 2001 – entre sa firme et le ministère des Affaires étrangères de l’État hébreu. Dix-huit mois plus tard, le quotidien Haaretz rapporta d’ailleurs que la campagne avait porté ses fruits. Au-delà de son rôle de publiciste, Howard Rubenstein ne semble pas avoir rechigné à accomplir cet exercice promotionnel au service d’un État étranger puisqu’il déclare assumer, en raison de sa religion, son sentiment d’« obligation envers Israël ».

HICHAM HAMZA

Source : http://www.panamza.com/160316-silverstein-tour7/



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.