1 Corinthiens 3 : 1-23 La maturité chrétienne

Lisons ensemble ces versets avant de trouver l’explication plus bas dans l’article.

1 Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.

2 Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels.

3 En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme?

4 Quand l’un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos! n’êtes-vous pas des hommes?

5 Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun.

6 J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître,

7 en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.

8 Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.

9 Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.

10 Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.

11 Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ.

12 Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’oeuvre de chacun sera manifestée;

13 car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre de chacun.

14 Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.

15 Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.

16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous?

17 Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.

18 Que nul ne s’abuse lui-même: si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage.

19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse.

20 Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu’elles sont vaines.

21 Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est à vous,

22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir.

23 Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.

Dans l’église de Libramont, nous sommes très bénis d’avoir beaucoup d’enfants. Chaque semaine, quand les enfants partent pour aller à la garderie ou à l’école du dimanche, il semble que la moitié de l’église quitte la pièce. Sans doute, chaque enfant est une grande joie pour ses parents, mais il demande aussi beaucoup de travail, parce qu’un enfant, surtout quand il est bébé, ne sait pas faire grand chose par lui-même. Mais un bébé ne reste pas toujours bébé. Il va grandir, il va apprendre et il va mûrir. Il y a une certaine tristesse. Notre petit bout de chou n’est plus aussi petit, ses besoins et ses attitudes changent, mais nous sommes contents quand même de voir qu’il avance. Dans l’église de Corinthe, il y avait aussi beaucoup de bébés, selon l’apôtre Paul. Mais il n’est pas aussi positif dans son estimation de certains de ces bébés.

« Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. »

Dans le verset 1, Paul parle de la situation de l’église au début de son ministère, dans la ville de Corinthe. Il y avait des nouveaux chrétiens, ils ont entendu le message de la croix, c’est à dire la mort et la résurrection de Jésus, ils se sont repentis, ils ont été pardonnés par Dieu et ils ont reçu l’Esprit Saint. Selon la terminologie du Nouveau Testament, ils sont nés de nouveau, ils sont des bébés chrétiens. Par la suite, une église fut fondée à Corinthe. Et puis… pas grand chose de bon…

Pour comprendre la nature du problème à Corinthe, il faut regarder comment Paul emploie le mot « charnel ». Ce mot se trouve trois fois au début du passage. Ce mot est la traduction de deux mots grecs semblables, sarkikoi et sarkinois. Ils ont des sens un peu différents, bien qu’ils aient la même racine – le mot « sarx » qui se traduit par « la chair ».

Aujourd’hui, une définition simple nous suffira. Etre charnel, c’est vivre comme une personne qui ne connaît pas Dieu. Maintenant, il faut voir simplement la différence entre les deux mots par rapport à ce qui se passe à Corinthe.

Au verset 1, Paul parle des nouveaux chrétiens, les bébés dans la foi qu’il appelle « charnels », les sarkinois. Paul ne les critique pas. Ceux qui sont charnels n’ont pas le choix à propos de ce qu’ils sont. C’est leur nature. Un bébé, c’est un bébé. Paul ne leur adresse pas de reproche. Il est naturel que ceux qui sont des nouveaux chrétiens soient des enfants en Christ. Ils ont certains besoins et une certaine connaissance de la vie chrétienne. Ils expérimentent cette nouvelle vie, la grâce de Dieu, l’Esprit et toutes les autres choses pour la première fois. Ils ne sont pas des disciples parfaits tout de suite. Les attitudes et le comportement de l’ancienne vie traînent un peu. Mais l’attente, c’est qu’ils grandissent.

Quand Paul a écrit sa lettre aux Corinthiens, l’église avait déjà au moins 7 ans. Paul dit qu’ils étaient charnels au début, mais ils sont toujours charnels 7 ans plus tard. Ils n’ont pas avancé vers la maturité. Aux versets 2 et 3, le mot « charnel », les sarkikoi, suggère que ceux qui sont charnels sont comme ça parce qu’ils ont décidé de rester comme ça. Ils auraient pu changer et mûrir, mais ils restent « enfants ». Encore pire, ils se croient déjà adultes, malgré un comportement enfantin. Comme je l’ai dit la semaine passée, certains Corinthiens prenaient les dons spirituels pour des jouets d’enfant, des babioles. Ils s’amusaient bien et ils étaient contents de rester comme ça.

Puisqu’ils étaient enfants au début, Paul leur a donné une nourriture appropriée à leur âge spirituel. Il a donné du lait aux Corinthiens et non pas du bifteck. Paul ne savait pas leur donner de la nourriture solide, parce qu’ils n’étaient pas prêts à la recevoir. Et ils ne le sont toujours pas ! Paul ne précise pas ce qu’est le lait ou la nourriture solide dont il parle. Je crois qu’il parle de son enseignement dans l’église de Corinthe. Ce n’est pas le contenu du message qui est visé, mais plutôt sa façon de parler et d’enseigner.

Le message qui est présenté est le même, mais la présentation varie selon les capacités des auditeurs. Nous savons bien qu’on ne peut pas parler avec un enfant comme on parle avec un adulte. Il faut pouvoir simplifier. Sinon, ce que nous disons passe au-dessus de la tête de l’enfant. Mais, il y a aussi des choses qu’on ne sait pas enseigner aux enfants, parce qu’elles demandent déjà une certaine maturité ou connaissance. Par exemple, nous ne parlons pas de l’astrophysique quand nous voulons chanter « Au clair de la lune » avec un enfant de deux ans! Et ça c’est normal. Donner à un enfant un enseignement qui est au-delà de ce qu’il peut comprendre ne sert à rien, sauf à confondre et décourager l’enfant. Les problèmes commencent si un enfant, quand il grandit, ne veut pas apprendre des choses qui sont plus en accord avec son âge, des choses qui demandent plus de réflexion et plus de concentration. Un tel enfant aura des problèmes.

Au début de l’église, Paul a prêché un message simple, quelque chose que les Corinthiens ont pu avaler. Mais ils se contentaient de cette nourriture simple, et très agréable, croyant qu’ils avaient trouvé tout ce dont ils avaient besoin. Ils se sont accrochés aux choses de base, surtout l’enseignement sur les dons spirituels, avec la pratique y associée. Ils étaient pris par ce qu’ils avaient déjà reçu. Et, comme un enfant qui s’accroche à ses jouets, ils n’étaient pas prêts à lâcher ce qu’ils considéraient « les leurs » pour avancer dans la foi.

Le fait que les Corinthiens soient toujours enfants et qu’ils ne boivent toujours que du lait nous montre la source du problème à Corinthe. Un jeune enfant, c’est l’égoïste ultime. En général, il ne pense qu’à ses besoins et ses désirs. Il faut parfois des années avant qu’un enfant apprenne à considérer les autres. Ceci est précisément le problème des Corinthiens. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Ils sont égoïstes et leur égoïsme se voit dans ce qui se passe dans la communauté. Chez les Corinthiens, l’immaturité est devenue la cause des divisions dans l’église. Oui, ils sont convertis. Oui, ils ont reçu le Saint Esprit – c’est pourquoi Paul peut les appeler « frères » et dire qu’ils sont « en Christ ». Mais ils ne cherchent pas à grandir, mûrir et servir. Ils se contentent de lait spirituel, malgré le fait qu’ils doivent être beaucoup plus avancés dans la foi.

Les symptômes du problème – des divisions

« En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l’homme? Quand l’un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos! n’êtes-vous pas des hommes? »
Comme je vous l’ai déjà dit, à la base, être charnel, c’est vivre comme une personne qui ne connaît pas Dieu. L’opposé, c’est l’homme spirituel dont Paul parle au verset 1. C’est quelqu’un qui a reçu le Saint Esprit dans sa vie et qui est conduit par l’Esprit dans tout ce qu’il fait. Il manifeste le fruit de l’Esprit dans sa vie. Le fruit de l’Esprit, selon Galates 5:22, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Ces fruits sont les marques de la personne spirituelle. Là où nous voyons l’évidence de ces choses dans la vie d’un chrétien, nous pouvons dire qu’il vit comme un homme spirituel.

Au contraire, selon Galates 5, les fruits de la chair « ce sont la débauche, l’impureté, le dérèglement, l’idolâtrie, la magie, les rivalités, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. » Ce sont les marques de la personne charnelle. Peut-être pas tous au même moment, mais ils sont symptômes d’un problème. Ce sont quelques-uns de ces symptômes que Paul voit à Corinthe. Il vise en particulier les jalousies et les disputes. Paul dit « Comme cela vous êtes charnels. » Il poursuit cette idée en disant « n’êtes-vous pas des hommes? » Il veut dire qu’ils sont comme les hommes dans le monde sans Dieu. Dans le monde, on s’attend à ce qu’il y ait des rivalités, des jalousies et des disputes. Dans le monde, c’est chacun pour soi, la loi du loup. Dans le monde, chacun veut se montrer le meilleur, même s’il faut grimper sur les autres pour y arriver. Mais il ne devrait pas en être ainsi dans l’église.

Si nous ne grandissons pas en tant que chrétiens, il y a des conséquences pour nous, et pour l’église. Nous perdons de vue ce que Jésus veut faire dans notre vie. Il veut bien que nous parvenions à la maturité, à la stature parfaite de Christ – des hommes et des femmes spirituels. Un bébé ne pense pas trop à la maturité, parce qu’il est tout content là où il se trouve. C’est ainsi pour le chrétien immature et charnel – il ne vise pas ce que Dieu veut faire en lui, c’est au-delà de ses horizons.

L’égoïsme dont j’ai déjà parlé et l’immaturité ont un effet néfaste dans l’église. Si nous ne pensons qu’à nous-mêmes, à nos besoins et comment nous voulons exercer nos dons pour notre bien, la communauté de l’église souffre. Ce que j’ai pour moi-même devient plus important que ce que je donne à la communauté. Je dis « communauté » pour ne pas confondre ce que nous sommes, en tant qu’église, avec le bâtiment que nous voulons bâtir. Je ne parle pas de l’argent!

Nous voyons aussi, avec l’égoïsme et l’immaturité, des problèmes relationnels dans l’église. Dans une dispute ou un malentendu, les deux côtés ne pensent qu’à se justifier et avoir raison. Et cela au lieu de résoudre le problème pour la paix et l’édification de l’église. Corinthe nous donne un bon exemple de ceci : le désir de proclamer un tel ou tel responsable « le meilleur » a provoqué des disputes. Personne n’était prêt à rabattre ses prétentions. C’est pourquoi Paul doit écrire à son église ce que nous avons déjà lu.

Pour finir, il me semble qu’il devient difficile de remarquer les différences entre la personne qui choisit de ne pas grandir dans sa foi et une personne non-croyante. Ils ont presque la même apparence – ils ont presque le même comportement. En plus, être charnel, c’est laisser entrer plus facilement le péché dans sa vie.

A partir du verset 5, Paul commence à montrer aux Corinthiens comment ils devraient voir les choses. Avoir une bonne compréhension de comment Dieu voit l’église va dévoiler les problèmes qui les empêchaient de grandir dans leur foi et qui mettaient l’église en danger. Pour faire ceci, il se sert de deux images courantes : l’image du champ et l’image du bâtiment.

L’image du champ

Les membres de l’église de Corinthe aimaient la sagesse. Ils cherchaient la sagesse et, au nom de la sagesse, ils se sont accrochés à leur responsable préféré. Certains aimaient Paul et sa façon de parler. D’autres préféraient les enseignements d’Apollos.

A cause de ces préférences, et provoquées par l’immaturité, les divisions ont grandi dans l’église. Que les Corinthiens soient prêts à élever un responsable au-dessus d’un autre montre qu’ils n’ont pas compris ce qu’est un responsable dans l’église. Paul les corrige: « Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. »

Malgré ce que nous voyons de temps en temps à la télé dans les émissions « télévangélistes », les responsables d’une église ne sont pas des vedettes, ils ne sont pas à louer ou à adorer. Ils sont des serviteurs, avec des responsabilités qui leur ont été données par le Seigneur. Pas plus que cela, pas moins. L’idée que Paul veut faire passer dans les versets 5 à 9, c’est que les responsables dans l’église de Corinthe étaient égaux. Ils n’étaient pas en opposition. Ils cherchaient le même but – proclamer le message de la croix, enseigner et former l’église. Ils travaillaient ensemble pour y arriver, mais c’est Dieu qui a agi dans les cœurs des hommes pour faire croître l’église. Suivre un tel ou tel responsable en l’acclamant « le meilleur » est tout à fait opposé à la nature du rôle des responsables d’une église. Sa façon de parler montre aussi que Paul voit son ministère parmi les Corinthiens comme quelque chose de temporaire. En fait, il est resté à Corinthe 18 mois avant de partir. Le ministère d’un être humain est toujours temporaire, mais Dieu agit toujours dans son église pour la faire croître. Paul veut bien que les Corinthiens puissent mettre leur confiance dans le Seigneur et non pas dans le ministère des hommes. Bien que leur ministère ne soit pas à dédaigner.

Si nous regardons dans les archives de l’église de Libramont, nous apprenons qu’elle a été implantée en 1983, par un Américain qui s’appelait Daryl Anderson. Il est resté 3 années avant de partir.

Après son départ, Andy Holdsworth est devenu pasteur de l’église. Il a fait son ministère pendant 4 ans et puis il est parti. Stephen et Ruth sont arrivés en 1990 et ils furent responsables de l’église pendant 15 ans. Puis, depuis juillet 2005, vous m’avez comme pasteur. Je vais rester combien de temps? Qu’est-ce qui va se passer si ou quand je pars ? L’église va continuer, si elle fixe les regards sur Jésus et non pas sur les hommes.

Daryl a planté, Andy a arrosé, Stephen a arrosé, Adrian arrose (j’espère)… mais Dieu fait croître. Paul ne nie pas l’importance des responsables d’une église, mais il veut bien qu’ils soient à leur place!

L’image qu’il a dessinée d’un travail agricole devient claire au verset 9: « Vous êtes le champ de Dieu. » Il parle d’un champ dans lequel un travail se fait. Ce n’est pas un champ en friche, oublié. Puis Paul dit des Corinthiens qu’ils sont aussi « l’édifice » de Dieu. C’est aussi une image active – un bâtiment en construction, un chantier mouvementé et non pas un vieux bâtiment à l’abandon.

L’image du bâtiment

A partir de la fin du verset 9, Paul change d’image. De quelque chose d’organique et vivant qui montre comment Dieu intervient et fait croître, il passe à un objet construit – un bâtiment, image qui montre plus les responsabilités de ceux qui construisent.

Au verset 10, Paul commence en disant « Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée ». La grâce dont il parle, ce sont les dons qu’il a reçus pour faire le travail qui lui a été accordé. L’église a besoin de responsables avec des dons différents, pour faire tout ce qu’ils doivent faire, ce qui ne veut pas dire qu’ils vont faire tout!

Tout ce qui suit dans ce que Paul dit repose aussi sur le fait que nous travaillons par la grâce de Dieu. C’est lui qui nous appelle, c’est lui qui nous équipe, c’est lui qui nous forme et, sans lui, nous ne savons rien faire de bon, nos efforts ne sont que cela – nos efforts. Comme le Psaume 127 dit « Si l’Éternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent travaillent en vain. »

Paul va donc parler de ce qu’il a fait à Corinthe, de la valeur même de son travail, mais il n’oublie pas que son travail s’est fait par la grâce de Dieu. Il n’y a pas d’arrogance dans ce que Paul va dire.

Au verset 10, il s’appelle un sage architecte, il dit qu’il a bien fait son travail. A l’époque de Paul, l’architecte était bien impliqué dans la construction d’un bâtiment – de A à Z. Nous pouvons l’appeler le maître ouvrier du chantier. Il était responsable pour le commencement de la construction de l’église de Corinthe. Il a posé le fondement. Et il nous explique la nature du fondement de l’église; c’est Jésus-Christ.

Le fondement de l’église a été posé par la prédication du message de la croix. La vérité en ce qui concerne Jésus : sa divinité, son ministère, sa mort, sa résurrection et son ascension suivie par l’envoi du Saint-Esprit est la doctrine fondamentale de l’église. Sans ceci, il n’y a pas d’église, il n’y a pas de chrétiens. Il n’y a pas d’autre base pour notre confiance. Et c’est cette vérité que Paul a prêchée à Corinthe. C’est ce qu’il a fait quand il a dit au chapitre 2 « Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. »

A Corinthe, Paul a fondé une église sur la prédication de l’évangile. Il a établi les doctrines et les principes de base dont l’église avait besoin pour vivre la vie chrétienne. Poser les fondements n’est que le début du travail, comme Paul le sait bien. Il s’attend à ce que d’autres viennent après pour construire sur le fondement qu’il a déjà posé. Mais ceux qui le suivent dans l’église sont chargés de prêcher la même vérité que Paul a prêchée. Ils n’ont pas le droit de changer les fondements, pour imposer des nouvelles idées ou apporter la sagesse du monde. Il y a pas mal de nouvelles idées qui ont été proposées pour le fondement de l’église. Quelques exemples sont la tradition des hommes, l’enseignement moral de Jésus, les bonnes œuvres ou simplement le sentiment d’amour. Ces choses ne sont pas des fondements suffisants pour construire l’édifice de Dieu.

Comme nous l’avons vu, Paul parle de son enseignement quand il parle des fondements qu’il a posés. Au verset 12, nous trouvons une liste de matériaux de construction. Ces matériaux sont ce que d’autres utilisent pour bâtir par la suite. Pour maintenir l’image, en premier lieu, ils doivent être aussi des enseignements. Ces matériaux sont divisés en deux catégories – des bons enseignements, représentés par l’or, l’argent et les pierres précieuses. Et des mauvais enseignements représentés par le bois, le foin et le chaume.

Comment est-ce qu’on peut être aussi certain que ceci est la bonne interprétation de ce que Paul dit? Les versets 16 et 17 nous donnent l’indice. L’édifice dont Paul parle c’est un Temple, en fait, le lieu très saint du temple qui était construit à base de matériaux les plus précieux et durables. Les pierres précieuses sont des pierres comme le granit et le marbre qui étaient beaucoup utilisés dans la construction des bâtiments importants. L’or et l’argent servaient dans les ornements des temples – ils sont symboles ici de la doctrine pure. Le bois, le foin et le chaume sont des matériaux communs utilisés dans la construction des maisons ordinaires. Ce sont des matériaux qui ne conviennent pas à la construction du temple de Dieu. Si le fondement de l’église est la révélation de Jésus-Christ, l’édifice qui est construit dessus doit bien convenir au fondement.

Quand nous lisons ces versets, nous pensons souvent à des individus – l’individu construit sa vie chrétienne avec des matériaux divers et il reçoit sa récompense en fonction de la qualité des matériaux qu’il a utilisés. Mais ceci n’est pas toute l’histoire, puisque Paul parle de l’église et non pas seulement des individus. Nous ne parlons pas seulement de la vie chrétienne qui est construite par chaque personne toute seule. Nous parlons de comment chacun contribue à la construction de l’église. Qu’est-ce qu’il apporte à l’édification de l’église par ses œuvres? Ceci s’accorde bien avec le problème fondamental de l’église de Corinthe. Chacun vivait pour lui-même et se servait de ses dons spirituels pour sa propre édification et satisfaction.

Paul encourage les Corinthiens, et nous aussi, à bâtir l’église avec des choses d’une valeur éternelle. Il veut bien que ce qui est fait dans l’église serve à construire et à édifier l’église entière. Le commentateur Thomas Constable dit ceci à propos des matériaux utilisés dans la construction:

« Même si la qualité du fondement est la meilleure, la condition du bâtiment dépend aussi de ce qui est construit dessus. A l’époque de Paul, on construisait avec des matériaux durables ou combustibles, comme aujourd’hui.
Dans la construction de l’église de Corinthe, les matériaux durables étaient des activités qui découlaient de la confiance en Christ et en lui crucifié – le fondement. Ces œuvres ont contribué à la fortification spirituelle et permanente des croyants. Les matériaux combustibles étaient des activités qui résultaient de la sagesse humaine sous toutes ses formes… Des exemples du premier sont l’instruction dans la parole de Dieu, la formation pour l’évangélisation et la réfutation de l’erreur. Des illustrations du dernier sont l’enseignement des idées populaires qui ne sont pas enracinées dans les écritures, l’entraide ou l’aide sociale sans la prédication du message de l’évangile et l’utilisation de l’argent pour des buts temporels.
« 

Quand Paul parle de ceux qui bâtissent, entre le verset 10 et le verset 17, il me semble qu’il parle plutôt de ceux qui enseignent dans l’église. Que cela soit ceux qui se mettent devant l’assemblée pour prêcher ou ceux qui travaillent dans d’autres ministères d’enseignement. Ils ont une responsabilité énorme pour ce qu’ils enseignent. Mais, ce qu’il dit par rapport à comment nous construisons, est d’application pour chaque membre de l’église. Dans les versets 13, 14 et 15, Paul nous explique que nos œuvres seront jugées. Il ne parle pas ici du grand jugement où Dieu va séparer les non-croyants d’entre les croyants, avec soit le ciel, soit l’enfer comme destin. Non, il parle du jugement des œuvres des croyants. Ce que nous avons fait ici bas sera jugé. Ce jugement sera comme un feu qui révèle la qualité de nos œuvres, et plus précisément pour ceux qui enseignent, la qualité de leurs enseignements.

Le feu dont Paul parle, c’est le jugement de Dieu, c’est son évaluation de la qualité de nos œuvres. Ceux qui auront construit avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses vont recevoir une récompense. La nature de la récompense n’est pas précisée, mais 1 Corinthiens 4 nous dit: « Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due. » Pour celui qui aura construit avec du bois, du foin et du chaume, le jugement de Dieu sur ses œuvres sera qu’elles n’ont pas de valeur. Ce chrétien ne recevra pas une récompense. Et pour lui, cela sera une perte. Son salut n’est pas en question. Il est toujours sauvé par la grâce de Dieu et non par ses efforts. Mais il n’entendra pas « la louange » de Dieu.

La Bible parle de ce jugement pour une bonne raison : pour influencer notre façon de penser et de vivre. Il nous encourage à penser avec joie au retour de Christ et à vivre pour lui plaire. Quand la vie est difficile, que le travail est ardu et que nous sommes découragés, cette doctrine nous rassure qu’il vaut la peine de tenir bon, de persévérer. Nous nous attendons à écouter les paroles « C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de choses, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. » et nous savons que les trésors que nous avons amassés au ciel seront à nous.

La qualité de la construction de l’édifice est plus importante quand nous considérons que nous construisons le temple de Dieu.

L’avertissement que Paul donne au verset 17 est très fort: « Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. » Détruire, ou défiler, le temple, c’est introduire dans l’église la sagesse humaine qui influence et détourne les autres croyants de la vraie parole de Dieu. Il semble que Paul croit que certains dans l’église de Corinthe la détruisent, par leur façon de vivre et de parler. Et ça, c’est sérieux, parce que l’église, c’est l’église de Dieu.
Il va la protéger et il va juger sévèrement ceux qui font quoi que ce soit pour la détruire. Malgré les problèmes et le péché dans l’église de Corinthe, elle est toujours le temple de Dieu – sainte, aimée de Dieu.

Pour finir, au verset 18, Paul retourne au sujet de la sagesse. Les Corinthiens étaient préoccupés avec la sagesse et les disputes à propos des responsables de l’église et ils ont perdu de vue quelque chose de très important. Ceux qui enseignent dans l’église sont un don de Dieu donné à l’assemblée. Ils sont serviteurs donnés pour le bien de l’église. Comment est-ce possible qu’il y ait des divisions, quand l’église possède déjà ce dont elle a besoin et beaucoup plus ? C’est ici que nous trouvons la réponse de Paul à ce qu’il a dit aux versets 1 à 10.

Pourquoi élever et acclamer un serviteur? Pourquoi se battre pour un serviteur? Ne vaut-il pas mieux glorifier celui qui donne? Chaque don de Dieu appartient à l’ensemble de l’église et est donné pour toute l’église. C’est là la sagesse de Dieu. Il ne laisse pas place à la vantardise des hommes, même si ces hommes sont de bons prédicateurs ou enseignants. Il ne laisse pas place pour nous vanter de ce que nous pouvons faire. Toute la gloire doit revenir à Christ et à Dieu le Père. Nous n’avons pas besoin de crier « Moi, je suis de Paul » ou « Moi, je suis d’Apollos » parce que nous sommes tous de Christ. Celui qui nous unit et celui en qui nous voulons, et pouvons grandir.

Source : http://www.epelibramont.com/predication.asp?txt=1_corinthiens_3_1-23

 



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